1966 à 1970

 

 

page de garde du site

 

JACQUES Perretdresse un éloge des pieds noirs.

 

19 février 1966:

Jean-Jacques Susini et André Rosfelder sont condamnés à mort par contumace par la cour de sureté de l'état, pour leur rôle dans l'organisation de l'attentat du Mont Faron. Tous les anti peines de mort considérent que c'est bien normal.

 

8 Mars 1966 :

Dernier comité des affaires algériennes dont les archives sont disponibles.

On prépare des négociations à venir, on y relève que "en ce qui concerne le contentieux financier, vu l'impécuniosité du trésor algérien, le mieux sera de laisser le problème en suspens "

Aussi : "pour l'indemnisation des français "rechercher des règlements particuliers" à condition que la dépense ne soit pas mise à charge de l'état français."

Chirac et Bouteflika cherchent toujours. Pourtant le prix du gaz et du pétrole n'est plus le même.

Les pieds noirs meurent les uns après les autres pendant cette recherche infructueuse, ils rejoignent leurs frères d'arme les harkis, c'est un soulagement pour toutes les grandes consciences.

 

31 Mars 66 :

 De gaulle gracie pour Pâques Faure, de Séze, Camelin, Guillaume.

 Seuls restent à Tulle les généraux, le célèbre quarteron, Challe, Zeller, Salan, Jouhaud.

Eux ce seront pour Noël il n'y a plus assez de monde pour assurer une fournée à Pâques et une autre à Noël.

 

17 Juin 1966 :

Une loi d'amnistie complète (dans la durée et dans certains détails) (et les légalise) les décrets des 22 Mars et 14 Avril 1962, mais surtout (car c'est son seul but) y inclus les "actes commis dans le cadre d'opérations de police administrative ou judiciaire".

C'est amnistier les tortures de Debrosse contre l'O.A.S. et les pieds noirs, les tirs de Katz sur les immeubles d'Oran et les assassins des petites filles assassinées sur leur balcon et toutes ces sortes de choses.

Bien entendu les harkis qui ont continué à se battre contre le FLN après le 18 Mars ne sont toujours pas amnistiés, ni d'un coté de la Méditerranée, ni de l'autre.

 

18 Juin 1966:

A la suite d'un marchandage avec les socialos-communistes, une loi d'amnistie de ce jour amnistie les actes commis en Indochine. Il s'agit d'une loi pro homine, qui ne vise que trois communistes ayant déserté et aidé le viet minh, mais plus particulièrement Boudarel, aparachik coco qui, commissaire politique du camp de prisonnier 113 est responsable de la mort, dans des conditions épouvantables de plus de 300 soldats français.

 

  25 Décembre 1966 :

 Challe est gracié à son tour. Il ne reste plus à Tulle que Jouhaud et Salan.

 

  31 Décembre 1966 :

 Le Monde fait avec gourmandise le bilan de l'activité répressive des tribunaux spéciaux destinés à punir les rebelles à l'action politique de De gaulle en algérie :

 - 3240 personnes jugés contradictoirement, 284 par contumace.

- 18 peines de mort, 280 réclusion criminelle à perpete.

- deux peines d'amende.

 

Le bilan, bien entendu quand il s'agit du Monde, est faux.

Sur les 2000 O.A.S. identifiés en algérie et 200 en métropole, la répression a condamné 2017 personnes.

Dont 29 à mort (quatre exécutions) 33 à perpétuité, le reste à des peines d'emprisonnements, trois à des peines d'amende. ( ce bilan est final, y compris les condamnations de 67 et 68).

 

  4 Janvier 1.967:

 Mohamed Khidder, un des historiques du FLN est assassiné à Madrid par les services de Boumedienne. Aït Ahmed prend la relève.

 

27 mai 1967:

Le 27 mai 1967 un accord-cadre sur B2-Namous, ce polygone d'essais de 6.000 km2 situé à 100 km du Maroc, est signé, en secret, par les deux pays. Cet accord prolonge de cinq ans l’activité de cette base secrète.

En contrepartie, l’Algérie a reçu le site Reggane, base d’essais de bombe nucléaires et de lancement de missiles balistiques.

La France a cédé les installations et les équipements militaires à l'Algérie pour 21 millions.

Mieux encore, les Algériens ont pu accéder à une formation de spécialistes à la guerre chimique à l'École militaire des armes spéciales de Grenoble et la participation de techniciens aux expériences de B2 Namous. Avec tout ce background et un réacteur puissant de 10 MW, les militaires algériens ont largement de quoi faire une bombe atomique.

(d'après un journal marocain: http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_490/html_490/electro.html) Dans de ce même accord il est prévu que le site de Mers el Kebir serait rendu en février 1967, 5 ans avant la date prévue aux accords d'évian, ce qui fût fait.

 

23 Août 1.967:

Le gouvernement met fin, un an après la nationalisation par l'algérie du pétrole saharien et des mines, aux accords d'importation du vin algérien.

 

3 Novembre 1.967:

Rocambolesque évasion, caché dans une malle, du bagne de saint Martin de ré, d'un détenu algérie française, Claude Tenne, alias Marc Tenard, condamné pour avoir fait partie du delta un, après avoir déserté de la légion, lors de dissolution du premier REP. En effet si les tueurs violeurs et autres du F.L.N. ont été libéré dès les déclarations d'intention d'évian signés (par la France seule), ceux qui ont cherché à garder l'algérie à la france ont dû attendre la grande peur de 68 et la négociation de de Gaulle avec Massu pour être à leur tour sinon amnistié (Mitterand) mais rendus à la liberté.

 

14 décembre 1.967 :

Le colonel Zbiri a déclenché un putsch contre Boumedienne avec des forces respectables. Seuls les pilotes soviétiques qui pilotent les mig de l'armée de libération nationale arrivent à sauver Boumedienne, en détruisant les blindés qui se dirigeaient sur Alger.

Zbiri était dans le FLN dès 1954, il est arrêté et condamné à mort en 55, il s'évade avec Ben Boulaïd, le chef des Aurès. Il n'a quitté l'algérie qu'en 57 il a été un des chefs de l'armée des frontières. C'est lui qui a arrêté Ben Bella à sa descente d'avion, le 19 juin 65. Peu religieux, formé à l'école française, il a réuni de nombreux frustrés de l'évolution en faveur de l'islam depuis la prise de pouvoir par Boumedienne.

 

25 Décembre 1967 :

 Jouhaud, gracié à son tour a le coeur brisé à la pensée que Salan va rester seul. Il demande à passer ce dernier Noël avec lui, permission refusée.

 

1 février 1968:

L'armée française abandonne la base militaire flambant neuve de Mers el Kebir, elle est remise aux autorités algériennes.

 

  28 Mai 1.968 :

Inquiet des manifestations qui secouent Paris, De gaulle se réfugie en Allemagne auprès de Massu, qui l'assure de l'entier soutien de l'armée, moyennant l'amnistie pour les anciens de l'algérie française. Contrairement aux déclarations ultérieures, De gaulle abandonnait le pouvoir, il avait embarqué sa famille et viré ses argents. Massu le secoue:"Vous en avez vu d'autres depuis 1940!" La diatribe de Massu durera plus d'une heure, De gaulle demande à rencontrer le général Koshevoï qui commande la zone soviétique à Berlin. Il lui indique que lui seul De gaulle peut continuer la politique anti OTAN et independante des USA. Que par consequent le parti communiste français doit mettre la pédale douce sur ses revendications. Koshevoï lui donne tous apaisements, De gaulle regagne Paris.

En remerciement, Salan sera libéré le 15 Juin et De gaulle fera une loi d'amnistie (extrêmement partielle) le 24 Juillet.

 

24 Juillet 1968 :

L'assemblée vote enfin la loi d'amnistie qui concerne les défenseurs de l'algérie française.

Conformément à ses promesses à Massu De gaulle amnistie les personnes engagées dans l'O.A.S., mais de façon très partielle (effacement de la condamnation et libération des encore détenus) sans plus. Il faudra attendre Mitterand pour que les décorations soient rendues avec les droits à pension.

Bidault était déjà rentré en mars, et nul n'avait tenté de l'arrêter.

 

  20 décembre 1.968 :

 Le lieutenant colonel Gorel, né à Batna donc pied noir, alias Cimeterre, trésorier de l'O.A.S., arrêté en octobre 62 à Marseille, condamné (l'amnistie des déclarations d'intention d'évian c'était que pour le F.L.N. et ses amis), libéré par anticipation à l'occasion du 14 juillet 66, déjà victime d'une tentative d'enlèvement est enlevé, torturé et assassiné.

Cette affaire n'a jamais été élucidée. Le trésor de l'O.A.S. a fait saliver bien des esprits faibles, il était malheureusement dépensé dès que constitué, l'O.A.S. payait des soldes à ses clandestins, et des prestations sociales aux familles de ses soldats victimes de la répression

 

   15 Août 1969 :

 Le franc français dévalue, pas le dinar algérien qui fièrement cote 1,125 francs.

Les mandats de l'immigration, qui sont avec le pétrole une ressource essentielle, sont amputés de 12 %. C'est une accélération pour tous les trafics illégaux qui déjà existaient, mais qui deviennent une forme de résistance au régime. Le pouvoir algérien fera machine arrière dès la fin de l'année, non pas en alignant les parités, mais en "offrant" aux réceptionnaires de ces mandats une "prime d'épargne" de 12,5 % bloquée quelques années dans les banques algériennes.

 

  28 Avril 1969 :

Un référendum de trop, De gaulle le perd.

 

Juin 1969:

Hélie Denoix de Saint Marc (du putsh et du premier REP) raconte:

Après le putsch, l'institution militaire vous a-t-elle complètement reniés?

Oui. Il a fallu attendre 1969, le départ de De gaulle, puis le passage d'une génération pour que nous soyons réhabilités.

Après les événements d'Algérie, l'armée a été totalement inféodée au pouvoir gaulliste, et commandée par des hommes qui nous détestaient. Six ou sept ans après, une nouvelle génération de responsables, qui n'avaient pas été directement impliqués dans l'abandon honteux de l'Algérie, est arrivée aux postes de responsabilité, et elle a renoué avec nous.

Lorsque j'ai été gracié, et que je suis sorti de prison, je me suis installé à Lyon, où j'ai trouvé une situation dans une entreprise.

Un jour, en 1969, j'ai rencontré un camarade de promotion, qui était colonel en activité. Il m'a invité à déjeuner au mess des officiers. Alors que nous avions passé notre commande, j'ai vu arriver l'adjudant-chef qui était gérant du mess. La mine un peu pâle, il m'a demandé de passer dans son bureau. Arrivé là, il m'a montré une note de service signée par le gouverneur militaire de Lyon, dans laquelle il était dit qu'un certain nombre d'anciens officiers ou sous-officiers sortaient de prison, et qu'il était rappelé, sous peine de sanctions graves, aux responsables des différents établissements militaires qu'ils devaient s'abstenir de tout contact avec eux et qu'il était interdit de les recevoir sur un terrain militaire.

Petit à petit, les choses ont fini par changer. Certains de nos anciens subordonnés, que nous avions connus lieutenants ou capitaines, et qui n'avaient pas été balayés par la vague de persécution qui a sévi dans l'armée pendant quelques années, sous l'égide de la sécurité militaire, sont arrivés aux commandes de l'armée, et l'état d'esprit à notre égard s'est profondément transformé.

Aujourd'hui (2002), il m'arrive de trouver des généraux en tenue à des conférences que je donne.

 

12.12.1969:

Le journal l'Aurore écrit que le gouvernement français vient de faire cadeau au gouvernement algérien, de 9 tableaux de Chasseriau, 7 de Courbet, 5 de Delacroix, 5 de Marquet, 4 de Degas, 4 de corot, 3 de Millet, 3 de Jongkind, 2 d'Utrillo, 2 de Sisley, 2 de Renoir, 2 de Daumier, 2 de Bonnard, 2 de Fantin Latour, et 250 autres de peintres moins connus. Il s'agit de l'ancienne collection du musée d'Alger, rapatriés en 1962, et que les algériens réclamaient depuis comme prise de guerre. Couve de Murville avait refusé, au principe que si ces tableaux étaient à Alger, c'est bien parce que la france y était aussi, en 1967 Debré developpa le même argument, il fallut Maurice Schuman pour que soit reconnu le droit de prise, tout ce qui se trouvait en algérie le ??? est donc algérien.

 

1 Janvier 1970 :

Le FLN triomphe, l'économie a retrouvé les niveaux de 1.961, grâce au pétrole.

Le résultat par tête d'habitant n'y est pas, la population a presque doublé, le pnb par habitant est la moitié en gros de celui de 60, considéré par la vulgate comme scandaleusement bas à cause des "prédations" effectués par les "colons".

 

14.04.1970

La 17ème chambre correctionnelle condamne Alleg, le journaliste communiste auteur du livre célebre "La Question" pour avoir faussement accusé le capitaine Faulques d'avoir torturé. Tout le monde s'en fout, surtout Alleg, l'objectif est atteint, le FLN est maître d'alger, les juifs, les chrétiens et les musulmans pro français ont été éliminés de la terre d'algérie.

 

Mi 1970:

Le ministre Broglie, signataire des accords d'évian, envoie aux 3100 familles ayant déclaré un disparu en algérie une lettre le déclarant mort.

C'est un acte juridique, destiné à permettre (enfin) la liquidation d'éventuels héritages, et surtout les remariage des conjoints survivants. Comme c'est envoyé avec autant d'explications que quand on reçoit sa carte d'electeur, nombreuses furent les familles espérant avoir enfin de vraies nouvelles, espoir encore une fois déçu.

 

1 Octobre 1970 :

 Une étude des planificateurs algériens donne les chiffres suivants :

 

Période : ..........................58/60....... 63/65.......... 67/69

 Vin, hecto/hectare......;.. 46......... 37 ...................27

 Agrumes Quintaux/h....113....... 101................... 98

 Pommes de Terre Q /h.. 97 .........78 ...................66

 Blé q/h........................... 6,7........ 6,3................... 6,2

 Chiffres qui doivent être encore aggravés par le fait que les plus mauvais terrains ne sont plus cultivés, et que les surfaces réservées au vignoble, pour des raisons religieuses, sont très diminuées.

 

  18 Octobre 1.970:

 Boumedienne, président de le république, fait assassiner Krim Belkacem, kabyle, signataire des accords d'évian, un des derniers "historiques" survivants, à Francfort.

 

9 Novembre 1970 :

De gaulle meurt à Colombey, de mort naturelle, sans avoir jamais marqué de remords pour son action en algérie