Février 1961

 

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 1 Février 1.961 :

 Gambiez est nommé à la place du général Crepin qui n'aura ainsi exercé ses fonctions de commandant en chef en algérie que onze mois et paye ses critiques de la politique gouvernementale. Salan a duré vingt quatre mois, Challe quinze mois, Crepin onze mois, cela annonce Gambiez cinq mois, Ailleret neuf mois et Fourquet quatre mois. Plus la "politique" d'abandon se précise et moins il faut de temps au géné chef, d'abord plein des certitudes acquises dans les bureaux de métropole pour se rendre compte de la catastrophe finale et pour essayer de l'éviter, ce qui conduit à son limogeage.

Un informateur de la FPA blessé dans son domicile rue Philippe de Girard (18 ème)

 

 2 Février 1.961 :

 Trinquier mis à la retraite.

  

3 Février 1.961 :

 Bombe dans une épicerie de Aulnay sous bois, dont le propriétaire n'aimait pas le F.L.N., 3 morts dont un métropolitain et deux blessés.

 Deux véhicules de chantier de l'électricité et gaz d'algérie tombent dans une embuscade, prés de Cap Aokas. Trois morts, cinq blessés dont 3 musulmans.

 

 4 Février 1.961 :

 Contrôlant à Paris leur identité avec arrogance, un gardien de la paix est assassiné par des rebelles qui prennent la fuite et courent encore.

 Un chaudronnier est assassiné à Alger.

 

5 Février 1.961 :

Rien.

 

6 Février 1.961 :

Le général Mirabeau mis à la retraite d'office.

La SAS de Ouled Naceur est attaquée (avec des complicités à l'intérieur) tout son personnel est assassiné ainsi qu'un médecin civil, originaire d'Arles, qui revenait d'une difficile consultation dans un douar proche.

 

7 Février 1.961 :

Le FLN décrète la mobilisation de tous les hommes algériens vivant en Tunisie et au Maroc.

 

8 Février 1.961 :

Les journaux soulignent le nouveau passage éclair de monsieur Masmoudi, secrétaire d'état tunisien à l'information, qui multiplie les aller-retour entre Tunis et l'Elysée.

Ils prétendent que De gaulle mène ainsi des négociations directes avec le F.L.N.

 

9 Février 1.961 :

L'avion qui menait monsieur Brejnev au Maroc ayant survolé le territoire national sans plan de vol, un avion militaire français tire des coups de semonce, les russes sont furieux, la France s'excuse.

 

10 Février 1.961 :

Arrestation de membre du FLN en France, à Toulon, à Draguignan.

Bourguiba rejoint à Genève Francis Ahmed. Francis aimera tellement la suisse qu'il ne la quittera plus. La presse bien informée assure qu'il s'agit de négocier avec De gaulle.

 

11 Février 1.961 :

Les deux premiers plastics à Alger, dégâts matériels, cette forme d'expression sera la forme favorite des partisans de l'algérie française. Le plastic est facile d'emploi, et très facile à doser. Cela permet de marquer la présence, de faire peur sans tuer.

Attaque d'un car dans la banlieue de Bône, un tué, nombreux blessés.

Un musulman pro français tué en plein marché d'Oran.

 

12 Février 1.961 :

Le chef de la willaya des Aurès tué au combat.

Quatre plastics à Alger.

Grenade dans un café de Constantine, un tué 13 blessés dont une petite fille de 5 ans.

 A Madrid, dans le petit milieu des réfugiés algérie française, Susini crée un organisme qu'il appelle OAS.

Attentat au pistolet contre deux militants MNA, métro La Fourche à Paris.

La Croix-Rouge internationale adresse une demande au FLN concernant des militaires français fait prisonniers. Voir ICI

 

13 Février 1.961 :

Vergés, avocat du FLN, condamné à quinze jours de prison avec sursis pour outrance envers le premier ministre.

Ayant ainsi tiré un coup à gauche le gouvernement poursuivra ensuite systématiquement les avocats des accusés de l'O.A.S.

Les assassins de Popie, avocat membre du F.L.N., candidat au vol légal de l' " Echo d'Alger " sont arrêtés.

 

14 Février 1.961 :

Rien.

 

15 Février 1.961 :

 Attaque d'un café à Colombes par une bande d'algérien, 2 morts deux blessés, règlements de compte dit la police.

Grenade dans un autobus au centre d'Alger, 21 blessés dont de nombreux musulmans.

Trois plastics dans la banlieue d'Alger.

Les capitaines Souétre et de Montpeyroux ouvrent un maquis algérie française près de Mostaganem, ils sont une dizaine, ils dureront huit jours, les gendarmes les attrapent. Mais un sergent, Petitjean récupérera les cadres du maquis, les armes (plus de 400) et sera la base de l'O.A.S. dans la région.

 

16 Février 1961 :

Le sigle OAS apparaît pour la première fois à alger.

Quatre plastics à Alger.

 Un plastic à paris devant le Monde.

Un autre à Bordeaux.

 

17 Février 1961 :

Mitraillage d'un café hotel de Neuilly, en principe FLN, un mort deux blessés. Un militant FLN est griévement blessé à Romainville.

 

18 Février 1961 :

En réaction aux quatre plastics posés par la nouvelle organisation OAS, la police arrête 2.000 algérois pour les interroger.

Le bruit court qu'un officier et quatre sous officiers, récemment déserteurs auraient monté un maquis algérie française chez le bachaga Boualem, dans l'ouarsenis.

De gaulle envoie Pompidou prendre langue avec les fells, il lui donne un message à transmettre : " nous entendons que l'armée ne se mêle en rien de l'autodétermination ".

 

19 Février 1961 :

Deux plastics au palais d'été.

Le plan Challe arrive au bout, dans le Constantinois, 114 rebelles abattus.

Chergui Ahmed, qui avait demissionné en decembre de la F.P.A. et comptait sur une vie tranquille, executé quand même parle FLN dans sa chambre. Pas de pardon pour les harkis, opn verra cette politique à l'oeuvre à partir de mars 1962 en algérie.

 

20 Février 1961 :

Plastic à Maison Carré.

Explosion devant la villa d'un conseiller général et premier adjoint au maire de Blida, musulman.

Un conseiller général et municipal musulman, assassiné à Constantine.

Deux appellés, Louis Millet et Guy Lecoz disparaissent mysterieusement.

 Dans le plus grand secret, Pompidou, directement mandaté par de Gaulle, rencontre le FLN en suisse, à Lucerne, en la personne d'Ahmed Boumendjel. Le surlendemain, le 22 il rencontre à Neufchâtel un autre niveau de responsabilité du F.L.N., en la personne de Krim (le bien nomme) Belkacem.

Ce qui fut dit, ni les uns ni les autres ne l'ont raconté. Gageons qu'il ne s'agissait pas de proposer la paix des braves ou la reddition.

Dans le même secret, mais pour un tout autre but, le colonel Argoud rencontre l'ancien gouverneur général Lacoste et l'informe de la mise au point du putsch des généraux. Argoud assure que Lacoste approuve. Lacoste n'a rien dit et ne dira plus rien.

 

21 Février 1961 :

21 février 1961: 4 soldats du 39 éme R.I. sont capturés. DIDIER Michel, (instituteur à la 8e compagnie du 2/39 éme R.I. au poste d'El Klaa, en Grande Kabylie). Dans la soirée, une katiba investit le poste grâce à la complicité d'un sous-officier musulman adjoint au chef de poste. Dès leur entrée les rebelles ouvrent le feu tuant et blessant de nombreux soldats. Quatre d'entre eux sont désarmés et capturés: Michel DIDIER, Louis MILLIET instituteur aussi et René FORTIN puis Guy LE Coz. Ils sont conduits vers le djebel où on les dépouille de leurs objets personnels, de leurs uniformes et de leurs rangers. Ils sont liés deux par deux DIDIER avec FORTIN et LE Coz avec MILLIET. Ils sont maltraités durant leur marche dans la montagne car ils peinent à suivre le rythme imposé. LE Coz et MILLET réagissent verbalement et sont roués de coups, puis exécutés. Les deux survivants vont suivre les djounoud dans leurs déplacements, tirés par une corde, les mains liées en permanence. Faits prisonniers le 21-02-1961, ils sont détenus dans la wilaya. Après le 19 mars 1962, le traitement des prisonniers s'adoucit. Ils sont libérés le 27-04-1962 par le F.L.N. dans la région de Tizi Ouzou.

 

22 Février 1961 :

Accrochage sérieux , 250 fells au tapis, 14 tués et 32 blessés du coté des troupes françaises. Dernier avatar du plan Challe, les Aurès, berceau de la rébellion.

 

23 Février 1961 :

La police arrête à Bouguirat, sur renseignements des fellahs, neufs maquisards Algérie Française, 5 militaires et 4 civils. Il s'agit du capitaine Souétre, (né en gironde) du lieutenant Brousse de Montpeyroux, responsable de la SAS du coin et de leurs amis.

Très gros plastic au palais de justice d'Alger, gros dégâts.

 

24 Février 1961 :

Plastic à Bab El Oued, deux blessées.

Six détenues du réseau Jeanson s'évadent de la prison de la Roquette, dont Hélène Cuenat, (dix ans de prison ferme). Elles ont bénéficiées d'importantes complicités.

 

25 Février 1961 :

Debré à Colomb-Béchar indique " la France est au Sahara et y restera " le GPRA proteste avec hauteur.

 

26 Février 1961 :

Le roi du Maroc, Mohamed V meurt sur la table d'opération, son fils Hassan est couronné sous le nom de Hassan II.

De gaulle accueille Bourguiba à Rambouillet, pour "évoquer la question algérienne, dans la perspective de l'avenir de l'Afrique du nord".

 

27 Février 1961 :

Les neuf membres du maquis (algérie française, pas encore OAS) de l'ouarsenis de Souétre et de Montpeyroux inculpés d'atteinte à la sûreté de l'état.

 

28 Février 1961 :

Emeute à Oran, 200 musulmans envahissent le quartier de la ville nouvelle. Ils pillent les magasins, brûlent une voiture (avec ses trois occupants, deux femmes qui mourront et un homme qui sera brûlé profondément) lapident un petit enfant de 5 ans, tuent d'une balle dans la nuque un brigadier de police. Il s'agissait nous indique un correspondant par mèle de mon Grand Père et de ma Grand Mère, Antoine et Vassiliki Kyrikos, d'origine grecque, a Oran depuis 1915. La troisième personne était Madame Segura, secrétaire de mon Grand Père qui a l'époque étai chargé d'affaire du Consulat Grecque . Ma Grand Mère et Mme Segura on été brulées vives sur place, mon Grand Père a décédé quelques jours plus tard après avoir souffert énormément. Cette atrocité qui a couté le deuil infini pour ma famille, était la raison pour laquelle on a quitté l'Algérie, mes parents et moi en 1961 (je suis né a Oran le 28/11 1959).

Cette piednoirade remporte tous les suffrages des âmes morales et des grandes consciences.

Le couvre feu est avancé à 20 heures.

Un half-track saute sur une mine près de Bône.

Une charge de plastic arrache la porte de l'annexe de la préfecture de Mostaganem, annonçant ainsi l'entrée en action de l'O.A.S. dans cette ville .

En Janvier et Février, 24 plastics en Algérie, 10 en métropole annonce l'entrée en scène de réseaux qui ne s'appellent encore pas tous O.A.S.

 Trois avocats habituels défenseurs des membres du FLN condamnés à Lille à 6 mois de suspension de l'exercice de leur métier pour avoir manqué au respect qu'ils devaient au tribunal.

Un militant FLN est assassiné à Champigny.