Avril 1959

 

 

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1 Avril 1959 :

Rien.

 

2 Avril 1959 :

Lors d'un règlement de compte entre algériens, une jeune danseuse anglaise de 19 ans est tuée rue Grange aux Belles, à Paris.

Challe réclame des sous pour continuer son action, (en particulier pour l'action médico-sociale, l'enseignement primaire, toutes choses maintenant à charge de l'armée dans le bled) de Gaulle veut pas.

 

3 Avril 1959 :

Rien.

 

4 Avril 1959 :

Départ du général Allard, ancien d'Indochine, patron du Constantinois en 55 (il appuya l'action de l'ethnologue Servier), patron de l'algérois en 57 (il supervise Massu lors de la bataille d'Alger), igame (super préfet ) de l'algérois après mai 58, il est limogé au commandement en chef des troupes en Allemagne.

Il sera sanctionné en avril 61, lors du putsch, pour ne pas avoir révélé les activités subversives des militaires nommés sous ses ordres, tels que Sergent, Godard, Argoud, Broizat, …

 

5 Avril 1959 :

Règlement de comptes à Paris entre algériens, un mort, 3 blessés dont une passante métropolitaine.

 

6 Avril 1959 :

Campagne électorale des municipales à Alger.

Bombe sur la place de la mairie de Tizi Ouzou, un mort, 18 blessés.

 

7 Avril 1959 :

Rien.

 

8 Avril 1959 :

Le FLN attaque à l'arme automatique un poste de police de Vanves, pour tenter de délivrer des collègues arrêtés, et celui de Sèvres, pour faire bonne mesure..

Le " Lidice " , pavillon tchécoslovaque, chargé d'armes arraisonné en pleine mer par la marine nationale, incident diplomatique. 12000 fusils, 2000 mitrailleuses, 12 millions de cartouches, 581 tonnes d'armes.

Le chèque payant le transport avait été émis par le syndicat ouvrier UGTA.

 

9 Avril 1959 :

Sur la route de la plage, à Berard, deux automobiles sont mitraillées, 2 morts, 4 blessés laissés pour morts.

 

10 Avril 1959 :

 Rafles dans les milieux FLN de paris, 465 personnes, dont deux non nées en algérie, arrêtées.

 

11 Avril 1959 :

27 membres du FLN arrêtés dans la région lyonnaise, dont deux non nées en algérie.

 

12 Avril 1959 :

Rien.

 

13 Avril 1959 :

Rien.

 

14 Avril 1959 :

Rien.

 

15 Avril 1959 :

 Municipales (au collège unique) en algérie, 62 listes à Alger, le F.L.N. continue à prôner l'abstention et à menacer ceux qui votent,, grand succès des listes algérie française. Cependant les consignes d'abstention du F.L.N. sont assez bien suivies par les musulmans, 56% à Alger, 63% à Sétif. On soulignera quend même qu'il faut un certain courage pour aller voter, le vote est public et les menaces de punition du F.L.N. à l'égard des votants sont bien réelles, alors que l'abstention n'est pas punie par les français...

 

 16 Avril 1959 :

Rien.

 

17 Avril 1959 :

Rien.

 

18 Avril 1959 :

Le maire de Birtouta, assassiné.

 

19 Avril 1959 :

Rien

 

20 Avril 1959 :

 Rien.

 

21 Avril 1959 :

Deux candidats musulmans aux élections communales assassinés à Sétif.

Le frère de Belkacem (Krim, le bien nommé) arrêté à cause son implication dans un attentat à Alger.

 

22 Avril 1.959 :

Challe, encore en chef, déclare au Monde : "J'estime qu'il peut y avoir une solution militaire à l'affaire algérienne". Deux ans plus tard, il essayera de le prouver, le Monde qui rigolait en 59 s'en étrangle encore.

Une femme de 60 ans, sa fille de 26 et sa petite fille de quatre ans, enlevées par les rebelles, qui s'en servent abondamment avant de les éviscérer. Elles sont retrouvées deux jours plus tard dans une meule de paille. La petite fille a eu la tête écrasée, à la hache. A Mascara.

 

23 Avril 1.959 :

Un agent commercial et son correspondant local musulman assassinés à Sidi-Aïssa.

Défilé en l'honneur du prince et de la princesse Napoléon (ces militaires !) à Azazga. Deux Jeeps sautent sur une mine à cette occasion, un sous lieutenant tué, un capitaine et quatre hommes de troupe blessés.

Grenade dans la foule à Alger, un blessé.

Autre grenade à Orleansville, deux blessés.

La députée de Sétif, élue triomphalement à la mairie. Elle est musulmane.

 

24 Avril 1.959 :

Le village Fontaine-des-Gazelles entièrement musulman, manifeste unanimement pour demander des armes et un poste militaire, de façon à empêcher les rebelles à continuer à prélever l'impôt révolutionnaire.

 De gaulle gracie trente terroristes condamnés à mort.

Lagaillarde, député d'Alger, s'élève contre la politique des gaullistes en algérie.

 

25 Avril 1.959 :

Rien.

 

26 Avril 1.959 :

Le lieutenant Pompidou tué dans une embuscade, près de Batna.

 A Port-de-Bouc, deux français musulmans assassinés par des coreligionnaires.

 

27 Avril 1.959 :

Rien.

 

28 Avril 1.959 :

Rien.

 

29 Avril 1.959 :

Grenade à Constantine, 6 blessés.

Bombe à Ziama-Mansouriah, près de Bougie, dans la cantine de l'entreprise de travaux publics "les grands travaux de Marseille" qui fêtait la réalisation d'un chantier dans le cadre du plan de Constantine. Sept morts, dont le maire, deux conseillers municipaux, deux militaires, 12 blessés.

Une jeune femme de 27 ans, mariée à un musulman, enlevée à Philippeville.

 

30 Avril 1.959 :

 Long interview de De gaulle au journal "modéré" l'écho d'Oran dont le patron est le deputé Pierre Laffont. Il raconte ce scoop dans son livre "l'expiation": Pourquoi tant de bruit autour de ce texte? Parce que de Gaulle expose complètement sa position ... de l'époque.

Sur l'intégration: "Je n'ai pas voulu prononcer ce mot parce qu'on a voulu me l'imposer ... Mais que signifie-t-il? Que l'Algérie est française? Est-il utile de le dire puisque cela est?"

Sur le F.L.N.: "Je n'ai pas à reconnaître cette organisation. Elle représente, certes, une force importante, mais, à mes yeux, elle ne représente pas l'Algérie, et même pas les Musulmans d' Algérie."

Sur la fraternisation: "La fraternisation des deux communautés ne s'est pas faite le 13 mai avec M. Lagaillarde. C'est au cours des journées qui suivirent que la population musulmane a fraternisé avec la population européenne sur le Forum. Et elle est venue parce qu'on a commencé à crier le nom de De gaulle. C'est sur mon nom que s'est faite cette fraternisation. Et c'est à mon nom qu'on la doit."

Puis, la formule qui eut le plus de succès: "Ceux qui crient aujourd'hui le plus fort intégration, ce sont ceux là mêmes qui, alors, étaient opposés à cette mesure. Ce qu'ils veulent, c'est qu'on leur rende l'"Algérie de papa". Mais l'Algérie de papa est morte, et si on ne le comprend pas on mourra avec elle."

Enfin, cette savoureuse prémonition: "Tout n'est pas parfait. Tout n'est pas résolu. Il y a toujours des gens pour dire "oui, mais ...". Depuis que le monde existe il y en a toujours eu."

Au cours de cette conversation, quel était le but visé par le général? On connaît aujourd'hui sa méthode. Quand il ignore ce qu'il doit faire, il avance à coups de sonde: un coup à droite, un coup à gauche, jusqu'à ce que les faits découvrent eux-mêmes la solution. J'étais arrivé au moment d'un sondage à droite. Six jours plus tard, il confirme au cours d'un voyage: "Je dis à Bourges, sans promettre bien entendu aucune date, sans avancer aucune promesse, sans me vanter d'aucune outrecuidance, je dis cependant à Bourges en toute connaissance de cause que le jour est en vue où l'Algérie sera pacifiée."

Le 13 mai se déroule donc sans incidents notables. 70000 personnes, Européens et Musulmans, applaudissent Delouvrier. C'est la dernière fois qu'on voit ensemble, dans la même foule, les deux communautés.

Dans un climat euphorique, Debré prononce à la Chambre un discours sur la légitimité qui mérite, encore depuis, d'être cité. "Appliquant cette belle idée de l'effort constant, le général entend justifier la légitimité française en Algérie - qu'il affirme par ailleurs avec force - par la création continue que notre pays apporte à cette province et qu'il a seul le pouvoir de lui apporter. "C'est la grande règle du chef de l'Etat dont on saisit mieux chaque jour la pensée (sic). Souhaitant et organisant la défaite de la rébellion, le général ne veut à aucun prix que cette défaite soit celle de la masse musulmane. Bien au contraire, il entend la persuader que sa cause ne se confond en rien avec celle des rebelles et qu'elle sortira gagnante de ces années sombres parce qu'elle aura conquis son droit à la vie et à la citoyenneté d'une grande nation."

Debré va plus loin. Il annonce des sanctions contre les entreprises qui, au mépris de la solidarité internationale, enverraient du matériel à la rébellion. (Cette liste noire a dû être écrite sur l'eau.) Il termine par cet appel: "Que les Européens intelligents comprennent qu'en ces quelques mots résident à la fois la force de celui qui les dirige et leur plus bel espoir en l'avenir qui ne peut être que de réconciliation."