1 Août 1.959:
Meurtrière embuscade, 29 tués au 18ème R.C.P.
2 Août 1.959:
Une bombe explose dans un magasin de crémerie de sidi bel abbès, un mort, onze blessés.
3 Août 1.959:
Un tueur du F.L.N., interrogé par les militaires, reconnaît 60 égorgements.
Sur la route de Guelma à Bône, le directeur d'un centre de redressement disparaît avec deux jeunes musulmans qui l'accompagnaient.
A kenchela, au cours d'une opération, des militaires sont pris dans un incendie de foret, 48 morts.
4 Août 1.959:
Le ministre Michelet, futur saint, donne par decret le statut de prisonnier politique aux égorgeurs du F.L.N.
En algérie personne ne comprend cela, deux mois après le "vive l'algérie française" de Mostaganem.
5 Août 1.959:
Le chef de la willaya 7, Benlarbi, dit Djaffar, fait prisonnier, se rallie et lance un appel à la paix dans sa zone.
Deux terroristes, condamnés à mort sont fusillés dans la prison d'Oran.
6 Août 1.959:
De passage à Alger, le premier ministre Michel Debré explique "qu'ici la france joue son avenir de puissance libre et indépendante". Bien vu.
Un chef de zone de la willaya 4 se rallie aux troupes françaises.
7 Août 1.959:
Debré visite la Kabylie.
Un chef F.L.N. tué au cours d'une opération.
Sept chefs d'état africains, réunis à monrovia, demandent à la france de trouver une solution pacifique à l'affaire algérienne.
8 Août 1.959:
Rien.
9 Août 1.958:
Une grenade dans un restaurant fait neuf blessés.
9 Août 1.959:
Rien.
10 Août 1.959:
Rien.
11 Août 1.959:
Grenade dans un bar d'Alger, deux blessés graves.
Un chef fell abattu lors de son arrestation à Surcouf.
L'armée publie le bilan des 20 premiers jours de l'opération Jumelle en Kabylie, 736 rebelles éliminés.
12 Août 1.959:
Rien.
13 Août 1.959:
Des graves dissensions se sont élevés entre les troupe du F.L.N. stationnées au Maroc et en Tunisie, des affrontements ont eu lieu avec les armées nationales de ces deux pays, nombreuses victimes. (on saura après 62 que de tels affrontements ont été fréquents, on chiffre à plusieurs milliers les soldats du F.L.N. tués par leurs alliés. Certains imaginent que le F.L.N., désespérant de pouvoir jamais franchir les barrages a essayé de "libérer" une terre en territoire marocain ou tunisien.). Il s'agit plutôt de mise au pas d'elements de l'ALN en rebellion contre ses chefs.
14 Août 1.959:
Le FLN fusille deux soldats français à Tunis. Le quai d'Orsay proteste auprès de Bourguiba, le malheureux n'y peut rien (qu'il dit).
De gaulle gracie dix condamnés à mort FLN, sans doute pour éviter que de nouvelles exécutions soient faites par le FLN, qui prétend avoir en sa possession plus de 500 militaires prisonniers.
A l'indépendance on en retrouvera cinq, nouveau bluff réussi du FLN, qui a generalement exécuté ses prisonniers après les avoir torturés.
Réussite dans le Dahra : Le cas type du Dahra, opération Pilote de reconquête
L'action se déroule, en Oranie du Nord, dans le Dahra, secteur de Cassaigne. Les mille huit cents kilomètres carrés du secteur se répartissent, entre la Méditerranée et l'oued Chéliff, en trois paysages géographiques contrastés. Au nord, la plaine littorale est couverte de vignobles; au centre, un plateau intérieur axé du nord-est au sud-ouest n'atteint pas huit cents mètres d'altitude mais, très accidenté, est de parcours difficile; le plateau descend vers l'oued Chéliff au sud par un versant abrupt coupé de ravins. La population comprend 4.000 F.S.E. sur la plaine côtière et 123.000 Berbères arabisés, dispersés en petits villages de quelque 500 âmes chacun, et qui se consacrent à l'élevage et à des cultures céréalières. Le secteur est articulé en dix-neuf communes, réparties entre neuf S.A.S. qui ne gèrent pas les agglomérations importantes.
La région a subi une flambée de terrorisme en 1956, renouvelée chaque fois que nécessaire pour tenir la population, devenue ainsi totalement hostile aux forces de l'ordre. A l'apogée de la rébellion, au deuxième semestre 1957, l'O.P.A. est implantée partout. Les bandes installées circulent en toute liberté et sont structurées: elles constituent trois katiba composées au total de 250 réguliers, dotées de 12 armes automatiques, 200 armes de guerre. Des supplétifs sont armés de 300 fusils de chasse. La reconquête est entreprise au printemps 1957 par la 5e D.B., division de la Zone Nord- Oranie. La division dispose de quatre bataillons d'infanterie, d'un escadron d'automitrailleuses, mais aussi d'une C.H.P.T., de trois équipes médico-sociales, de deux officiers itinérants d'action psychologique ainsi que de sept équipes de moniteurs de jeunesse musulmans. L'opération baptisée Pilote combine destruction des bandes et reconquête de la population; elle vise d'abord les plaines, les régions de forte implantation, ainsi que la réouverture des voies de communication.
L'opération devait être appuyée par des Réserves générales qui ne purent être fournies; le général commandant la zone décide de lancer l'opération avec ses seuls moyens . Il utilise tous ses effectifs, même ceux des services. La 5 e D.B. tisse sur le pays une toile d'araignée de postes "dont les effectifs sont fonction de la pointure du rebelle" local et cherche systématiquement l'accrochage, tout en étendant l'occupation du terrain en tâche d'huile vers le plateau. Les résultats militaires seront brillants: en octobre 1959, au bout de dix-huit mois, la rébellion ne disposera plus que de trente hommes, une trentaine de supplétifs et d'une cinquantaine de responsables de l'O.P.A. dont trente armés. L'ampleur du succès permettra au commandant de la 5e D.B. de mettre à la disposition du commandement une partie de ses unités qui iront, dans l'ouarsenis voisin, relayer les Réserves générales.
L'opération se déroule en trois phases: préparation, exploitation, consolidation. La première phase, qui dure un trimestre, l'été 1957, a pour but de préparer psychologiquement la troupe à une entreprise qui n'est pas que militaire, et à rechercher le renseignement sur les bandes. L'action auprès de la population est lancée: propagande pour contrecarrer celle des rebelles, intervention médico-sociale, inventaire des travaux d'utilité publique nécessaires et notamment des pistes, contrôle et fichage des habitants, recherche de futurs responsables. La deuxième phase, d'exploitation, dure huit mois, d'octobre 1957 à mai 1958. On passe du renseignement à l'action, en accrochant les bandes et en détruisant leur infrastructure. La reconquête de la population se poursuit en rayonnant à partir des premiers douars ra1liés; on concentre, sur chaque nouvel objectif, tous les moyens d'action psychologique, le thème principal consistant à annoncer la progression permanente des résultats; les stagiaires du camp de rééducation interviennent dans les douars et les futurs responsables des centres de formation sont recrutés; cinquante kilomètres de routes sont construits et cent kilomètres de pistes aménagées, les préoccupations opérationnelles rejoignant les préoccupations sociales. Les douars ralliés sont mis en autodéfense, en évitant les regroupements mais en resserrant l'habitat. Parallèlement interviennent les équipes féminines mixtes médico-sociales et les moniteurs de jeunesse.
En mai 1959, on peut passer à une phase de consolidation. En un an, quatre-vingt douars ont été armés suivant un schéma de déroulement progressif de missions de moins en moins neutres: preuves d'engagement telles que renseignements et remises d'armes; mise en autodéfense seulement sur demande; patrouilles de jour puis de nuit, participation aux opérations. Dès sa création l'autodéfense a reçu, c'est l'innovation, les armes réellement nécessaires à sa défense et non deux ou trois fusils de chasse symboliques. Elle est composée d'une dizaine d'hommes, l'élite du douar, amalgamant les anciens militaires français et d'anciens membres de l'O.P.A. Au total neuf cents armes seront distribuées et seulement deux fusils de chasse ont été perdus.
On passe alors à la structuration des populations: un centre de formation des chefs de douars réunit périodiquement, pendant quinze jours, quarante chefs de douars qui sont formés à leur rôle d'auxiliaires des S.A.S. et de l'Armée. Ils constituent l'ossature de la nouvelle organisation politico - administrative, prélude à l'administration communale. Les officiers S.A.S. prennent le contrôle des autodéfenses. Le dispositif militaire est allégé.
C'est ainsi que dans le quartier de Renault, transformé en "quartier de pacification" selon la Directive Challe, il ne subsiste plus qu'une "compagnie support de quartier" fonctionnant en "police-secours" et permettant d'atteindre n'importe quel douar en moins d'une demi-heure - ainsi que les supplétifs locaux autour des officiers S.A.S. qui participent du dispositif de sécurité et sont donc subordonnés au commandant de quartier.
Des katiba il ne reste qu'une vingtaine de rescapés, plus bandits que véritablement rebelles. Les "exactions" de la rébellion sont tombées de 25 par mois en juillet 1957 à 10 en moyenne mensuelle pour 1958 et à une par mois début 1959.
Les unités de l'armée régulière ont été réduites des deux tiers. Elles sont en revanche renforcées par 540 Harkis et les 900 armes des autodéfenses fournies en fin d'opération à 96 douars.
Servilement copié sur Nicolas Kayanakis " Algérie 1960, la victoire trahie " Editions Atlantis, ISBN 3-932711-16-5
15 Août 1.959:
Encore des fusillades entre F.L.N. et MNA en région parisienne, un mort et deux blessés, tous des passants innocents comme d'habitude.
16 Août 1.959:
Debré, premier ministre affirme "la sécurité de la france et nos possibilités d'indépendance économiques sont liées à notre maintien en algérie". (bien vu).
Ferhat Abbas, président du GPRA, fait savoir qu'il est prêt à discuter avec de Gaulle.
17 Août 1.959:
Nouveau bilan de "jumelles" depuis son déclenchement, 1.015 rebelles ont été mis hors de combat.
Un assassiné à Orleansville.
L'armée française découvre prés de souk-el-temine une vingtaine de cadavres de kabyles tués d'une balle dans la nuque. sans doute un résultat des purges pratiqués dans cette willaya.
18 Août 1.959:
Rien.
19 Août 1.959:
Rien.
20 Août 1.959:
Un paysan assassiné dans son champs, à Oued-Fodda.
Au centre d'internement administratif de Sidi Marouf, près d'Oran, bagarre entre détenus pro F.L.N. et pro MNA, un mort, 6 blessés.
21 Août 1.959:
Les opérations du jour ont comme bilan 68 rebelles hors de combat, 48 armes saisies.
22 Août 1.959:
Une katiba est anéantie dans la région d'aumale, .
Le peintre suisse et sa femme enlevés par les rebelles en Juillet sont délivrés par les légionnaires.
23 Août 1.959:
17 rebelles abattus dans le sud Oranais.
24 Août 1.959:
Une grenade dans le quartier chaud de Medea fait 15 blessés, dont 5 graves.
25 Août 1.959:
Dix ambassadeurs de pays arabes à Washington, dans une démarche commune, demandent aux US de bien vouloir s'occuper directement de l'algérie.
26 Août 1.959:
Le chef de la willaya 6 (sud) et 13 de ses adjoints abattus par ses propres troupes lors d'un putsch.
D'après les mémoires de Soustelle, le conseil des ministres de ce jour fut le seul où les ministres furent consultés sur la politique algérienne, le reste du temps de Gaulle décidant seul, et informant ses ministres. Encore souligne Soustelle, on les écouta mais aucune discussion n'eut lieu. Debré ouvre le feu, il expose que pour continuer à avoir le soutien des états unis à l'ONU, et éviter une condamnation de la france il faut non plus soutenir une solution particulière, mais promettre un référendum d'autodétermination. Surprise des ministres qui avaient encore dans l'oreille les discours enflammés de Debré des semaines précédentes, mais tout le monde comprend qu'il cause sur ordre. Seuls Pinay, Cornut-gentil, Guillaumat et lui même (Soustelle) défendront le programme sur lequel l'U.N.R. avait été élu, tous seront virés avant la fin de l'année. De Gaulle écoute, ne dit rien, conclut "pour ces affaires il faut marcher ou mourir. Je choisis de marcher, cela n'empêche pas qu'on peut aussi mourir". Il n'est pas clair s'il faisait allusion aux harkis et autres partisans de l'algérie française qui allaient effectivement, en mourir.
27 Août 1.959:
De gaulle prend le pouls des troupes en algérie, il se rend à Thiersville, Berthelot, Saïda, Cassaigne.
28 Août 1.959:
De gaulle continue sa tournée par Renault, Orleansville, bordj-bou-arreridj.
A Vichy le sénateur Chérif Benahbilés, sénateur de Constantine, qui prenait les eaux est assassiné par le F.L.N. Un curiste de ses amis bénéficie du même traitement. D'autres curistes sont blessés. Un des meurtriers est arrêté par la foule il est pratiquement lynché. (le Monde rappelle opportunément qu'il y a de nombreux pieds noirs à Vichy en août, faut surtout pas qu'on puisse croire qu'un français moyen est capable de lyncher un assassin comme n'importe quel salaud de pied noir).
29 Août 1.959:
De gaulle continue sa "tournée des popotes" et se rend à Tebessa, el-meridj, lamy-petit, Tizi-Ouzou. A chaque étape il teste les réactions de ses interlocuteurs à sa (future) nouvelle initiative, l'autodétermination.
On rappelle les étapes: Juin 1958 : "Français à part entière... terre française aujourd'hui et pour toujours... Vive l'Algérie française!" Octobre 1958 : la "paix des braves". Septembre 1959 : l'autodétermination à trois branches, la sécession condamnée. Janvier 1960 : "la solution la plus française". Mars 1960 : la "francisation" est écartée, l'Algérie sera "algérienne". Juillet 1960 : l'Algérie aura son gouvernement. Novembre 1960 : elle sera un État. Avril 1961 : cet État sera indépendant. Décembre 1961: en tout état de cause, on "dégage" et on s'en va!
30 Août 1.959:
Fin de la tournée de De gaulle, le P.C. Artois sur les hauts des forêts de l'Afkadou, où , Challe dirige personnellement l'opération Jumelles; Challe dresse un tableau de la situation. De gaulle approuve, et déclare: " " Nous n'aurons pas les Algériens avec nous s'ils ne le veulent pas eux-mêmes. Même en la pacifiant complètement, nous ne garderions pas l'Algérie pour longtemps si nous ne la transformions pas de fond en comble, afin d'en faire un pays moderne. Mais il est nécessaire aussi qu'intervienne une transformation morale; l'ère de l'administration directe des autochtones par l'intermédiaire des Européens est révolue.
" L'armée a dans cette optique une tâche essentielle à remplir. Elle en a la possibilité. Jamais elle n'a été soutenue autant qu'elle l'est par le chef de l'État et le gouvernement
(…)
" Le monde entier doit comprendre que ce que nous faisons en Algérie, ici, n'est pas une œuvre de domination et de conquête. Il faut qu'il comprenne que nous le faisons avec la population, pour elle et par elle.
" ]' ai constaté des progrès saisissants dans l' œuvre de pacification menée ici. Elle devra être achevée. Mais il faut qu'elle soit concrétisée par de gros progrès dans le contact entre les âmes. Il y faut beaucoup de compréhension et de libéralisme.
" Quant à vous, écoutez-moi bien. Vous êtes l'Année de la France. Vous n'existez que par elle, à cause d'elle, pour elle et à son service. C'est votre raison d'être. Vous devez être cohérents, agissants et disciplinés."
" Celui que je suis, à mon échelon, doit être obéi pour que la France vive. Je suis sûr que c'est ce que vous faites et je vous en remercie, Messieurs. " il conclut magnifiquement "si nous perdions l'Algérie, je disparaitrais personnellement avec cette perte, et, avec moi, les institurions de la France" Les officiers en pleuraient dans leur casque.
Telles ont été les paroles du chef de l'état. Aux officiers présents elles ont plu; et elles avaient en effet tout pour plaire. D'abord le général de Gaulle a témoigné sa satisfaction de l'œuvre déjà accomplie et a indiqué qu'elle serait achevée. C'est l'essentiel. Puis il a assuré l'armée de sa sollicitude personnelle et de celle du gouvernement, ce qui a flatté les officiers dans leur amour-propre. Décidément, pensent-ils, il est heureux que de Gaulle ait repris le pouvoir. Son influence sur l'armée est bénéfique; il a parfait la cohésion et elle est tout entière satisfaite de se consacrer, sous la ferme direction du chef de l'état, à une grande œuvre nationale qu'elle ne doute pas de mener à bien.
Dans le domaine politique, il a sans ambages condamné l'administration directe des autochtones par les Européens et insisté sur le rôle qu'il faudrait confier aux Algériens dans la conduite de leurs affaires. Les officiers sont du même avis et il n'y a rien pour les choquer dans ces affirmations; ils côtoient de trop près les Algériens pour ne pas s'apercevoir que les temps passés sont révolus et qu'une évolution est indispensable.
Cependant les plus avisés, les plus perspicaces, se sont interrogés sur le sens de la conclusion du discours. De gaulle, sur un ton particulièrement insistant et solennel ("Eoutez-moi bien ") a mis l'accent sur le devoir d'obéissance à son égard: ("celui que je suis doit être obéi, pour que la France vive"). Cela paraît dans la conjoncture du moment tellement évident qu'il semble curieux qu'il ait tenu à le rappeler. Aurait-il dans la tête des idées que l'armée aurait du mal à partager? On dit que la conclusion d'un auditeur aurait été: "En somme, il nous a recommandé de ne pas, quoi qu'il arrive, lui faire ce que lui-même a fait à Pétain." Quoi qu'il en soit l'effet produit est généralement bon. Le doute est cependant entré dans quelques esprits. Il s'élargira peu après, lorsque le r6 septembre, le président de la République précise sa pensée dans son fameux discours sur l'autodétermination.
A Vichy, arrestation du second assassin du sénateur de Constantine. Mauvais conducteur, il avait en fuyant mis sa voiture dans un fossé en pleine campagne, les gendarmes méfiants l'ont démasqué.
31 Août 1.959:
Une européenne et un C.R.S. enlevés à Constantine.
En Août, le FLN a tué 20 fois en métropole.
Depuis le premier janvier 1958, 1170 fois.
De gaulle amnistie tout spécialement (elle seule, première d'une très longue série) la journaliste Claude Gérard qui avait publié le 17 Mai 1956 dans l'hebdomadaire socialiste Demain, un reportage sur sa présence dans un maquis M.N.A. d'Algérie. Elle fera deux mois et demi de préventive, sera remise en liberté en Août 56, mais c'est encore trop pour Mollet qui demande cette faveur spéciale à de Gaulle.