Avril 1958

 

 

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1 Avril 1958 :

Lucien Guerrab (aussi gherab hamid) ancien du maquis de l'aspirant Maillot, condamné à mort, est gracié par le président de la république à l'occasion du premier avril.

Un gérant de ferme assassiné à Cherchell sous les yeux de sa femme et de son fils de 13 ans.

Le maire de Clauzel assassiné à guela.

Le président des anciens combattants de Aïn Beida assassiné.

 

2 Avril 1958 :

Rien.

 

3 Avril 1958 :

Rien.

 

4 Avril 1958 :

Rien.

 

5 Avril 1958 :

Grenade dans un marché à Constantine, 30 blessés (dont 25 musulmans).

Grenade à Sétif, 5 blessés.

 

Un instituteur communiste, soutien du FLN, arrêté à Béziers.

 

6 Avril 1958 :

le troisiéme zouave, spécialisé dans la protection des voies ferrées, contribue à la bataille du barrage: Les draisines, petits loco-tracteurs sur rails, chargées en temps ordinaire du transport d'équipes légères de cheminots, mais là, légèrement blindées et fortement armées pour la circonstance, participent à la "herse" dans un sens et dans l'autre. Le barrage, encadre la voie ferrée de Bône jusqu'à Tébessa et au Kouif . Ce dernier village touche la frontière tunisienne. Ici, on extrait le phosphate. C'est l'une des toutes premières richesses de l'Algérie, expédiée par milliers de wagons vers Bône en vue de son embarquement pour la France.

Toutes les nuits, nous sortons en patrouille sur voie ferrée, en direction de Constantine ou de Philippeville. Notre mission, à l'aide d'une draisine et d'un scout sur rail est d'occuper la voie pendant que les trains ne circulent pas, de la tombée de la nuit au lever du jour, d'empêcher les rebelles de la saboter ou de la miner, de monter des embuscades ...

Deux wagons plats, genre plateaux, sont attelés à la draisine qui en principe passe en tête, le scout-car la suivant. Ces wagons-plateformes sont poussés par la draisine pour qu'ils sautent sur les mines à pression, évitant à celle-ci de ce fait d'encaisser l'explosion. Mais il faut changer constamment le dispositif afin d'empêcher qu'elle ne se trouve tout le temps en troisième position, pour tromper l'ennemi qui pourrait placer un système à retardement et pour la toucher sans coup férir et en tuant les occupants. C'est pourquoi de gare en gare, sans cesse, on doit modifier la composition de l'attelage, draisine tractant les deux wagons plats, draisine au milieu poussant un wagon et tirant le deuxième, draisine en troisième position poussant les deux plateaux. Ces changements sont fastidieux car obligation est faite d'opérer tous les dix ou quinze kilomètres qui séparent les gares. Et tout ça, en pleine nuit. Comme cela, on a deux chances sur trois de ne pas voir la draisine même sauter sur la mine. Le choc serait encaissé par les wagons plats.

Ainsi assure-t-on un minimum de sécurité. On prend très vite le mauvais pli, par lassitude, l'attention se relâchant quand on n'a rien eu de fâcheux depuis quelques mois. Ça n'est pas mon cas; bien que ces contraintes soient très pénibles, je continue d'assurer ma veille avec la plus grande vigilance. Je m'interdis la moindre faiblesse. Il en va de la vie de mes hommes... et de la mienne en premier, charité bien ordonnée commence par soi-même! Je dois bien être le seul chef de groupe à agir ainsi.

Guy Chabot "le plus sale boulot" ISBN 2-915461-92-9ds

 

7 Avril 1958 :

Le vice président (musulman) de la délégation spéciale de Medea assassiné.

Le président (musulman) de la délégation spéciale de Chetouane assassiné.

 

8 Avril 1958 :

Un gérant de ferme européen, adjoint au maire de Mirabeau, et 16 membres du F.L.N. qu'il aidait et entretenait en échange de sa sécurité jugés par le tribunal des forces armées d'Alger.

 

9 Avril 1958 :

Grenade à Jemapes, un militaire, 3 européens, 7 musulmans blessés.

Le président de la délégation spéciale de Thiersville, sa femme tuée, deux des trois enfants blessés.

 

10 Avril 1958 :

 Un représentant de commerce, qui vendait des chaussures de brousse arrêté pour avoir pris le FLN comme client.

Un gérant de ferme assassiné dans son champs à Douaouda.

Salan téléhone à Lacoste, en métropole: "Ni le général Jouhaud, ni moi-même ne saurions accepter un contrôle unilateral; si ce contrôle était admis, notre demission suivrait instantanément" (archives du général reprise par Valette, le treize mai du général Salan.)

 Un journaliste, soucieux des rumeurs de torture qui agitent sains germain des prés, interviewe dans leur prison quatre femmes. Toute nient avoir été torturées.

Il s'agit de Djemila Bouhired, célèbre pour les lettres enflammées qu'elle a adressé à son soi-disant violeur le capitaine Grazziani, ensuite épouse puis divorcée de son avocat Vergés, qui lui avait consacré un livre pour la défendre, toujours disponible, pour raconter ses tortures imaginaires et la présenter comme une folle. Bouhired vit en france.

De Djemila Boupacha, également objet du livre de son avocate, Halimi, laquelle lui a sans doute soufflé les tortures qu'elle aurait du subir, également rapatriée en France.

De Jacqueline Gueroudj, institutrice communiste rouennaise, mariée en seconde noce à un musulman, mère par son premier mariage de la tueuse de l'otomatic, danièle Mine, actuellement professeur à la fac de Montpellier. Répudiée, elle vit en France. A commis un livre de souvenirs.

Et de Zora Driff, également écrivaine, qui a épousé le chef historique F.L.N. rabah Bitat, la seule qui vit encore à Alger.

Bien entendu personne ne croit le journaliste.

A partir du moment où les terroristes du FLN sont considérés par les intellectuels français comme des hommes et des femmes de courage et de détermination, ils ne peuvent accepter la simple vérité, à savoir que la plupart parlent sans qu'il soit besoin de les pousser de trop.

 Le service de renseignement d'Alger décode un message passé en Tunisie entre une base F.L.N. et le C.C.E. On y lit que le gouvernement tunisien vient de remettre à cette base trois soldats français qu'il détenait depuis dix huit mois, et qu'il ne sait plus comment camoufler, vu l'enquête menée par la croix rouge internationale.

Le message indique qu'ils comptent juger les prisonniers, les condamner à mort et les exécuter.

Averti, le personnel politique parisien, en pleine crise ministérielle s'en fout complètement.

Les trois soldats seront exécutés le 30 avril déclenchant l'émeute à Alger et le début de la cinquième république.

 

11 Avril 1958 :

Dans le quotidien Paris-Presse, l'intransigeant, Larteguy publie un interview de Zorah Driff, une des maitresses de Yacef Saadi, qui déclare "dès septembre 1957, l'armée française avait cessé de torturer".

 

12 Avril 1958 :

Six délégués spéciaux de Lambèse sauvagement massacrés (près de Batna).

Le 12 avril 1958, le harki Belkacem s'empara de son fusil et descendit dans le ravin où il était certain de rencontrer des rebelles. Sur sa poitrine, plusieurs décorations, à sa ceinture, une grenade quadrillée. Ses camarades le perdirent de vue, absorbé par les immenses touffes d'une végétation verdoyante.

Deux rebelles guettaient. Pour ne pas attirer des renforts par des coups de feu, l'un d'eux le ceintura après l'avoir délesté de son fusil. Belkacem l'entendit dire à son camarade : - Emchi rod mousse ek I (Va chercher ton couteau.)

Seul avec l'homme qui le maîtrisait, Belkacem réussit à saisir sa grenade, à la dégoupiller et à la plaquer sur la nuque du fellagha. Belkacem perdit la main, le rebelle la tête. Belkacem entoura sa blessure de feuilles, reprit son fusil dans sa main valide et retourna au camp pour rendre compte de sa mission. Cet acte lui valut la Médaille militaire avec citation.

(Les harkis au service de la france, Boualem, Editions france-empire, 1963.)

 

13 Avril 1958 :

Grenade à Constantine, 12 blessés.

Une voiture qui allait de Tlemcen à Oran arrêté par les rebelles. Les deux hommes, le père et le fils de 8 ans sont égorgés sur le champs, la femme, enceinte de cinq mois, enlevée, sera retrouvée quelques jours après, violentée, éventrée, son fœtus écrasé à ses cotés, morte.

 

14 Avril 1958 :

Sous peine de mort, 16 footballeurs jouant en métropole rejoignent le FLN à Tunis. Ils formeront une équipe nationale qui n'aura pas que des succès lors de ses matchs exhibition. A l'indépendance, beaucoup de ces joueurs reprendront la nationalité française et leur vie de joueurs professionnels dans les clubs français.

.L'action des policiers parisiens repose sur la volonté, des initiatives individuelles et des moyens empiriques. Entre 1953 et 1958, force est de constater que la préfecture de police n'est pas en mesure d'avoir les coudées franches avec le FLN, ce qui envenime ses rapports avec les immigrés algériens. Elle ne parvient pas à pénétrer l'imperméable tissu de la population immigrée, protégée par la barrière de la langue, qui se mure dans le silence et protège les terroristes pour éviter les représailles de l'organisationo Le débordement administratif des unités de la police judiciaire et la soumission aux contraintes de la procédure limitent considérablement son rôle qui se borne à la constatation des décès des belligérants. Les pouvoirs publics laissent s'enliser la situation car la guerre civile algérienne ne porte pas atteinte directement aux intérêts nationaux, d'une part, et, d'autre part, parce que la police parisienne bénéficie occasionnellement des renseignements communiqués par les protagonistes pour affaiblir leur ennemi. En sus, à partir de 1957, la police parisienne, à l'instar de son homologue lyonnaise, soutient officieusement le MNA, en limitant ses actions répressives contre lui et en imprimant, dans les locaux officiels, de la propagande messaliste.

Rémy Valat "les calots bleus et la bataille de Paris" ISBN 978 2 84186 382 2

 

15 Avril 1958 :

 Suite à l'affaire de Sakiet et aux bons offices proposés par les Etats Unis, et qu'il n'avait pas l'air de rejeter, le gouvernement Gaillard est mis en minorité, sous les coups de boutoirs des gaullistes, allié aux communistes aux cris de algérie française pour les uns, algérie independante pour les autres. Il démissionnera le 20, ouvrant une crise qui conduira à la cinquième république.

En Tunisie, la situation est passablement emmêlée. Campent sur le sol tunisien les troupes F.L.N., plus puissantes que les forces tunisiennes, et, surtout, quelques régiments français, plus importants que les deux autres réunies, et qui sont bloqués dans leurs casernes par décision tunisienne. Robert Murphy et Harold Beeley, les deux Messieurs "Bons Offices", arrivent laborieusement à mettre sur pied une solution transactionnelle, laquelle est repoussée. Murphy donne dans son livre: Un diplomate parmi les guerriers (Robert Laffont), les raisons de cet échec: "Le parti gaulliste était à cette époque dans l'opposition. Sa presse nous accusait de nous mêler d'affaires "intérieures françaises" ... Le publiciste gaulliste le plus acerbe de l'époque était sans doute le sénateur Michel Debré. Debré tempêtait contre la mission de bons offices et sa thèse se résumait en substance par Yankee go home!

"Peu après, j'eus la satisfaction de voir le Premier ministre Debré accorder aux Tunisiens bien plus que ce que nous avions proposé, Beeley et moi. "

 Un ingénieur de l'électricité d'algérie assassiné sur un chantier destiné à donner le courant dans des douars encore dépourvus. (à Djendjen).

Un agriculteur assassiné à Morris.

Un autre à Djidjelli.

 

16 Avril 1958 :

Embuscade à Djidjelli, 13 tués.

 

17 Avril 1958 :

Grenade à Washington, au consulat français.

 

18 Avril 1958 :

De Gaulle recevant le professeur américain Neuman lui déclare : "dites bien à Nixon qu'il faut que l'algérie soit indépendante, elle le sera". (mémoires de Neuman). Un mois plus tard il sera acclamé par les foules algériennes qui voit en lui le sauveur de l'algérie française.

 

19 Avril 1958 :

Rien

 

20 Avril 1958 :

 Démission du gouvernement Gaillard, sous les coups de boutoir des gaullistes, en particulier Soustelle.

 

 21 Avril 1958 :

Grenade dans un café de Birtouta,. Le propriétaire et son fils, quoique blessés se jettent à la poursuite du terroriste, ils tuent deux musulmans et en blessent quatre. Ils sont arrêtés et severemnt condamnés.

 

22 Avril 1958 :

Réunis à Accra, les états africains enjoignent à la france de quitter l'algérie.

 

23 Avril 1958 :

Rien

 

24 Avril 1958 :

Une femme tuée à la hache dans sa ferme.(A Mascara).

Un autre agriculteur aussi, avec sa propre faux dont il se servait pour faucher un champs.

 

25 Avril 1958 :

Le chef de gouvernement consulté, Pleven, de gauche, convoque Salan, chef de l'armée en algérie et Jouhaud, patron de l'armée de l'air en algérie et représentant officieux de la communauté pied noir, à Paris. Il leur explose son plan, dans lequel il fait approuver par l'assemblée, avant son investiture, une "charte de l'algérie" qui comporte deux points: retour à la sécurité par une action militaire vigoureuse, puis une fois cette sécurité assurée, négociations avec les rebelles. Salan et Jouhaud présentent leur démission, Pleven leur demande de mettre par écrit leurs suggestions. (d'après Jouhaud, ô mon pays perdu). D'après les notes de Salan ("le treize mai du général Salan, Valette) Salan n'accepte un cessez le feu qu'avec les combattants en Algérie. Impossible declare-t-il de faire tuer des soldats pour ensuite traiter avec les rebelles, c'est à dire valoriser leur prestige et etendre la dissidence". Pleven, fils d'officier aurait compris et aurait déclaré "je ne ferai rien de nature à priver l'armée de sa victoire".

 

26 Avril 1958 :

Salan et Jouhaud remettent à Pleven un texte qui représente bien la position de l'armée et de la communauté pied noire : (il s'agit de la crise internationale initiée par l'attaque des rebelles en territoire tunisien à Sakiet)

Ils demandent à la Tunisie et au Maroc de cesser leur soutien aux rebelles, ils proposent un cessez le feu et une large amnistie, dans le cadre de l'algérie française et de la loi cadre.

 

27 Avril 1958 :

Témoignage de M. Gretz Guy, fils de la victime. Gretz Clément, né le 23 novembre 1902. Brigadier de Police à Saïda, il habitait rue Gallieni "Villa des Roses".

Le 27 avril 1958, mon père n'était pas de service, il se promenait vers 15 heures, route du Stade, en compagnie d'un petit vieux et de son fils. A l'embranchement qui mène derrière le stade, deux tueurs étaient en embuscade; mon père et le vieil homme furent tués, le jeune s'échappa et pu donner des renseignements. Quinze Jours plus tard le Commandant Peretti qui effectuait un vol en hélicoptère au-dessus de la ferme Bremond aperçut trois hommes dont deux armés qui en encadraient un troisième; il demanda au pilote de le déposer et d'appeler du renfort. Armé d'une carabine américaine il réussit à freiner la fuite des rebelles; il fut même blessé au ventre. La Légion arriva rapidement, les deux hommes armés furent tués. Le Jeune homme n'était autre que le fils du caïd Ghazi, seul musulman qui osa assister aux obsèques de mon père; Il reçut une balle dans la tête le même jour vers midi. Le terroriste fût abattu j'ignore par qui.

Je rends hommage au Commandant Peretti pour son courage; malheureusement il se tua en hélicoptère quelques temps après. Convoqués à la Gendarmerie j'apprit que les deux tueurs avaient la liste des gens qu'ils devaient assassiner à Saïda. A cette occasion j'ai pu voir des photos, les deux rebelles, un seul était de Saïda, et d'autres photos concernant des européens et des musulmans dont les corps avaient été mutilés par le FLN; pas beau à voir...

Le Caïd Ghazi a subi le même sort; la famille avait choisi un cercueil, ce n'était pas la coutume musulmane, mais ils devaient avoir eu des menaces, dans la nuit il fût malgré le cercueil déterré et mutilé.

 

28 Avril 1958 :

Grenade devant un hôtel à Orleansville, 13 blessés, dont deux succomberont.

12 musulmans (quatre hommes, quatre femmes, quatre enfants de 6 à 18 mois) massacrés puis brûlés par les rebelles, ils étaient membres d'un groupe d'auto défense.

Dernière attaque massive du barrage par les troupes du FLN massées en Tunisie, qui ont choisi la région de Souk-Aharas. Ce combat durera trois jours, pour ce premier jour les rebelles ont perdu 400 hommes, les forces de l'ordre seulement 6. (communiqué officiel de l'armée). Ce véritable massacre se poursuivra au même rythme les 29 et 30, puis les F.L.N. se retireront. Sur "La charte" organe des anciens combattants de la fédération Maginot, le bilan total est de 32 parachutistes tués et 40 blessés pour le 9e R.C.P. 47 morts et 68 blessés au total.

Pour l'A.L.N.: 1300 fellagha partis de Tunisie, 800 arrivés à la frontière, 620 mis hors de combat, 30 hommes armés arrivés dans les wilayas; 412 fusils ou P.M. et 46 armes automatiques sont perdues, Latrèche Youssef tué le 2 mai et Sirine Lakhdar disparu. Le 4e faïlek de l'A.L.N. n'existe plus. Pour le seul 1er R.E.P., le bilan est de 80 fellagha tués et 9 prisonniers, avec 3 mitrailleuses, 4 F.M., 12 P.M. et 40 fusils de guerre récupérés. Le bilan du 2e R.E.P., le 1er mai dans l'oued Bou-Kaïa, est de 54 fellagha tués et 32 armes récupérées. Le bilan du 14e R.C.P., du 2 au 4 mai dans le douar Damoura, est de 30 fellagha tués et 26 armes récupérées. Le bilan du 18e R.C.P., dans le djebel Ourès le 3 mai, est de 50 fellagha tués et 37 armes récupérées .

Voici le récit qu'en fait Montagnon, ICI à la date du premier février " La guerre d'algérie ", Grand Livre du Mois, ISBN 2-85-704-171-1:

Dans son excellent livre "la guerre des appelés en Algérie" ISBN 2-258-05941-0 Erwan Bergot raconte, vu des combattants ce que furent ces batailles du 23 Avril au 2 Mai, où Krim Belkacem a tenté une opération massive de plus de 4000 hommes, dans le but d'obtenir une victoire dont les resonnances psychologiques auraient été considerables.

 

29 Avril 1.958 :

Près de Bône, aux Beni-Ramassés, une ambulance est mitraillée, 4 blessés, le chauffeur infirmier et trois médecins, dont le colonel commandant la région.

Kobus, de son vrai nom Belhadj Djillali ancien du M.N.A., rallié à l'O.S. mais indicateur de la DST avait accepté une alliance avec l'armée française (capitaine Heux ). Depuis août 1957 il tenait un maquis de 200 hommes, ravitaillé et armé par elle dans la région d'Orleansville, à l'est de l'Ouarsenis, entre Moliére et Rouina. Kobus est contre le FLN, mais anti colonialiste; il approuve la loi cadre de Lacoste. Il se veut le chef politique du Cheliff. Il recrute ses hommes au nom de l'independance de l'algérie. Début 1958, un lieutenant du 11 ème choc, Val lui est envoyé pour une reprise en main. Val exige que le drapeau soit le drapeau français, et que lors de leurs actions les hommes de Kobus soient toujours acompagnés par ses hommes. Kobus accepte, mais il croit trouver une parade en multipliant ses troupes, et il ratisse les douars du Chelif juqu'à compter 900 hommes. Mais le FLN a infiltré la force K, trés habilement ses hommes suscitent des tensions entre les commandos du 11 ème choc et les hommes de Kobus. Le 29 Avril une majorité de ses adjoints se dresse contre lui, le decapite et enfonce la hampe d'un drapeau français dans la trachée. Ils rejoignent avec la tête de Kobus (gage de serieux) et 200 de leurs hommes, les maquis d'Azzedine. Ce dernier les felicite, disperse les hommes dans ses unités, puis attache les cadres à des oliviers et leur tire une balle dans la tête. Les spahis de Moliére les trouveront ainsi mi mai, le gradé le plus elevé tenant la tête de Kobus dans ses bras, humour. L'armée régulière dénonçait les exactions sur la population, peu différentes de celles du F.L.N., auxquelles Kobus se livrait. Dans une certaine mesure, c'est pour l'armée un soulagement de se trouver en position plus classique. Sur ses 610 hommes, 200 avaient rejoint le FLN, 160 rejoignent les forces françaises, les autres se perdent dans les djebels. Il s'agit là d'une tentative de plus de la fameuse troisiéme force.

 

30 Avril 1.958 : 

Trois soldats français sont exécutes par un peloton à Tunis, dans une base du FLN. Il s'agit de Decourtreix, (23 ème R.I.) Richome du même régiment et Feuillebois du deuxième spahi. Ces militaires ont été fait prisonnier le premier septembre 1.956. Ils ont été jugés pour des crimes parfaitement imaginaires, "tortures, viols et assassinats", copie des condamnations prononcées en algérie à l'encontre du FLN, mais pour des faits vérifiés. Il s'agit pour le FLN d'une opération de pure propagande.

Cet événement (ou plutôt le manque de réponse des autorités françaises) sera la goutte d'eau cause de la révolte du 13 Mai et de la création de la cinquième république.

A Tanger se conclut la "conference du Maghreb" où Fehrat Abbas representait l'algérie, Allal el Fassi le Maroc (et Ahmed Balafrej l'Istiqal) et Badi Ladgham le Neo Destour tunisien. La conference jette les bases d'une féderation maghrebine, et accessoirement intronise le FLN comme seul representant de l'algérie, dans le silence de la representation diplomatique française.