Juillet 1958

 

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premier Juillet 1.958:

Le gouvernement français (De gaulle, premier ministre, gaulliste, Guy Mollet, ministre d'état, socialiste, Michelet, ministre des anciens combattants, chrétien démocrate, Guillaumat, ministre des armées, droite) inspecte en hélicoptères les zones de batailles (Aurès, Constantinois) en algérie.

Une grenade lancée sur un marché d'Alger fait 22 blessés, onze européens et onze musulmans.

 

2 Juillet 1.958:

De gaulle après les conférences de presse de Zennata, Tlemcen et Sidi bel Abbés, parle à Alger de la partie politique de son programme.

Il dénonce le terrorisme et appelle à une algérie dans la france, fraternelle. Mais il ne reprend pas les formules d'intégration lancées par Soustelle, algérie française, de Dunkerque à Tamanrasset, 53 millions de français.

Yacef Saadi (celui qui avait donné tous les réseaux terroristes d'Alger) est condamné à mort pour la troisième fois. C'est le même qui en 2.001 s'est plaint avec l'approbation des plus hautes autorités civiles et militaires et des différents corps constitués sans compter les autorités morales de la dureté de la répression en algérie, à la télévision d'état france 2. Celui que Chirac a embrassé en 2003. Carrière fulgurante du terroriste assez souple pour parler quand il est pris, exemple à suivre.

 

3 Juillet 1.958:

Rien

 

4 Juillet 1.958:

Le droit de vote est accordé aux femmes musulmanes, dans le cadre du collège unique (du temps des deux collèges, statut coranique et statut républicain, seules les femmes musulmanes de statut républicain votaient, les femmes de statut coranique, conformément à la charia ne votant pas).

Les européens d'algérie sont inquiets de constater que dans le nouveau gouvernement De gaulle, Soustelle n'a pas de responsabilité politique en particulier pas en matière algérienne.

 

5 juillet 1.958:

 rien.

 

 6 juillet 1.958:

Apprenant que Soustelle part au Mexique reprendre ses études ethnographiques, De gaulle se résigne à le nommer dans son ministère (formé depuis cinq semaines) au poste secondaire de ministre de l'information. Il explique ce purgatoire par la nécessité de faire entrer aussi un musulman dans son ministère, mais tous se sont désisté, le FLN ayant clairement condamné à mort ceux qui tenteraient l'aventure. Soustelle propose Sid Cara, Algérie française, mais De gaulle veut un indépendantiste, aucun ne se dévouera.

Pour mieux faire passer la pilule, on lui ajoute le Sahara et l'atome, les bases destinées à la mise au point de la bombe française étant au Sahara.

 

7 juillet 1.958:

Soustelle est nommée ministre de l'information, compromis entre les souhaits de l'armée et des pieds noirs, et la promesse de De gaulle à Mollet que les factieux seraient punis.

Nombreux attentats dans toute l'algérie, comme un écho d'un nouvel espoir pour le F.L.N.

Une directive de Salan supprime toute differenciation dans l'armée entre les soldats des diverses religions (en particulier musulmane).

Le bilan de l'action militaire de la semaine du 30 juin au 6 juillet est de 547 rebelles tués, et 141 prisonniers. Cette inhabituelle quantité de prisonniers montre le découragement qui a atteint les combatants FLN.

 

8 juillet 1.958:

Grenade à Bône dans une usine, plusieurs blessés, pour la plupart musulmans.

Thomazo (qui avait "conquis" la corse lors du 13 Mai) nommé en algérie.

 

9 juillet 1.958:

une grenade dans un restaurant à Philippeville, neuf blessés.

L'expérience administrative de Maurice Papon s'appuie sur la doctrine du maintien de l'ordre mis en oeuvre en France depuis la fin du second conflit mondial qui attribue au pouvoir civil les forces de police et de gendarmerie et dont les modalités ont été fixées par le décret du 27 décembre 1956 portant sur l'organisation de la défense intérieure du territoire (DIT). Le préfet s'intéresse également au développement de l'action psychologique impulsée, notamment, par la commission interministérielle d'action psychologique qui se réunit épisodiquement à l'échelon du cabinet du Premier ministre et témoigne de l'intérêt porté au sommet de l'État sur ces questions. En 1958, l'action psychologique et sociale est, certes, une conception inédite à la préfecture de police, mais un procédé déjà éprouvé dans d'autres circonstances. A partir du mois de juin 1958, des opérations de contrôle sanitaire, dites "opérations meublés" sont effectuées: il s'agit d'actions inédites de contrôle de salubrité dont le souci est autant de veiller aux conditions sanitaires de l'habitat des immigrés que de contrer l'action des comités d'action sociale et d'hygiène du FLN et l'avidité pécuniaire des logeurs.

Après une première expérience dans le 15e arrondissement (où est installée une permanence d'aide administrative et sociale), il est décidé d'étendre à l'ensemble de la métropole un service d'action psychologique coordonné par une structure idoine. Le général de Gaulle souhaite développer et accélérer l'introduction des moyens et des méthodes de lutte contre la guerre subversive. Le 9 juillet 1958 est créé - à l'initiative du président du Conseil- le Comité de coordination d'action psychologique (CCAP), composé de représentants du ministère de l'Information, de l'Intérieur et des forces de l'ordre (police et armée), qui décide la création d'une structure de réflexion et de travail temporaire, le Groupe d'action psychologique (GAP). Le gouvernement espère ainsi obtenir le ralliement de la population algérienne qu'il estime être animée de sentiments pro-français et former avec leur concours des îlots de résistance au FLN, à l'instar des groupes d'autodéfense en Algérie (GADo Le GAP est à l'origine de la constitution du Bureau de renseignement spécialisé (BRS), puis du service d'assistance technique aux Français musulmans d'Algérie (SAT-FMA) à la préfecture de police et, plus généralement, de la mise en place, pour l'ensemble du territoire métropolitain, du Service d'assistance technique (SAT) s'inspirant de l'expérience des sections administratives urbaines (SAU) d'Algérie.

Dans cette optique, Maurice Papon, demande à la Direction des affaires algériennes, par l'intermédiaire du ministère de l'Intérieur, l'affectation de trois militaires, ex-officiers des affaires indigènes (du Maroc), positionnés en Algérie et spécialistes de la sociologie urbaine du Maghreb: le commandant Henri Pillot et les capitaines Roger Cunibile et Hyppolyte Berrengier, tous deux diplômés du CHEAM. Le 18 août 1958, ces trois officiers sont reçus par le préfet de police, lequel les charge officiellement de la mise en place, dans le département de la Seine, d'une structure de type SAU à définir qui aurait, en même temps, une fonction d'action sociale et de renseignement. Les premiers jours, les officiers sont installés temporairement dans un bureau situé dans un sous-sol de la préfecture de police, le temps de préparer un rapport préliminaire sur la faisabilité du projet et de résoudre les questions matérielles se rapportant à l'organisation du futur service. (...)

L'organisation du service d'action psychologique et sociale s'effectue dans la plus grande discrétion, aussi bien pour ménager les susceptibilités au sein de l'administration que pour éviter d'alerter l'opinion publique. (...)

De novembre 1958 à septembre 1959, le service élargit son audience dans le département en ouvrant progressivement des antennes et des annexes de proximité correspondant à six secteurs géographiques calqués sur ceux des districts de la police parisienne. Les secteurs sont placés sous l'autorité d'un capitaine des Affaires algériennes assisté par des officiers de police adjoints (OPa) et des gardiens de la paix 1. Dans les antennes, les services offerts aux immigrés algériens sont divers: délivrance de pièces d'identité, aide administrative, attribution de secours, etc. Ces lieux servent d'instrument et de relais à l'action psychologique (information, diffusion de brochures, nouvelles d'Algérie, communication avec la famille restée au pays, etc.), de même qu'à la collecte de renseignements. Les informations recueillies par diverses formes de sondages sont transmises aux différents services de la préfecture de police concernés. Les résultats, jugés satisfaisants du SAT-FMA, incitent le premier ministre, Michel Debré, à étendre l'expérience à toute la métropole dès juillet 1959.

Les officiers mutés à Paris et placés à la tête des six secteurs sont des hommes expérimentés, anciens officiers de SAS ou de SAD en Algérie, qui parlent l'arabe ou le kabyle, et l'un d'entre eux est un membre du SDECE. Leur mission combine une action positive d'aide aux populations et négative de destruction de l'organisation politico-administrative du FLN. L'action psychologique et sociale du SAT-FMA regroupe de nombreux aspects: le contact avec la population, l'action administrative, l'action sociale, l'action psychologique et l'information. Les officiers sont au contact direct avec la population immigrée et accueillent en moyenne deux mille personnes par semaine. Ils s'occupent, entre autres, des questions de logement, des enquêtes sociologiques dans les hôtels et les bidonvilles, de la prise de renseignements individuels auprès des chefs de SAS ou de SAU d'Algérie, règlent les conflits personnels (les problèmes de successions, les versements d'allocations familiales). En matière d'action psychologique, les officiers invitent à Paris leurs homologues d'Algérie pour organiser des réunions avec des individus originaires de la même SAS. Ces réunions, très prisées des Algériens, sont tenues dans les bureaux du SAT les samedis après-midi et les dimanches matins. En moyenne, 60% des personnes prévenues répondent à l'invitation, malgré les mots d'ordre du FLN. Ces réunions ont pour but de donner des nouvelles du pays à ces migrants qui, parfois, sont absents de leurs villages depuis plusieurs années. Au cours de ces contacts avec le chef de SAS, ils assistent à des projections de films ou de diapositives montrant la vie de la collectivité intéressée et les réalisations locales du gouvernement français dans le cadre du Plan de Constantineo Mieux encore, des messages enregistrés sur bandes magnétiques par les parents des migrants ou par des notables sont apportés d'Algérie. En échange, ceux qui désirent enregistrer des messages-réponses à l'intention des leurs proches restés en Algérie en ont la possibilité.

En matière de renseignement, les officiers des Affaires algériennes s'appuient également sur des indicateurs bénévoles ou rémunérés. (...)

Enfin, le SAT-FMA prend en charge la gestion administrative des centres d'internement en région parisienne, de l'inspection des camps de province et la protection des Algériens favorables à la France. Ces lieux de détention (le plus souvent provisoire) et de vérification de l'identité des personnes interpellées à la suite d'opérations de police s'inspirent des centres de triages et de transit (CTT), sous contrôle militaire, et des centres d'hébergement mis en place par les pouvoirs civils en Algérie. Ces foyers participent au "système parallèle de détention" échappant à l'appareil carcéral ordinairement contrôlé par le pouvoir judiciaire. Ainsi, les détenus peuvent être mis sous surveillance et tenus au secret durant le temps nécessaire à une enquête. La pratique de l'internement administratif sur le sol métropolitain est antérieure à la création du SAT-FMA. La loi du 26 juillet 1957 l'autorisait pour les personnes impliquées dans les actions terroristes et sanctionnait les réfractaires à un emprisonnement d'un mois à un an et les exposait à une amende de 50000 à 500000 anciens francs. Mais ce n'est que quelques semaines après la création du service d'action psychologique de la préfecture de police que l'ordonnance du 7 octobre 1958 élargit l'assiette des motifs d'éloignement, d'assignation à résidence ou d'internement des Algériens aux "personnes dangereuses pour la sécurité publique en raison de l'aide matérielle, directe ou indirecte, qu'elles apportent aux rebelles des départements algériens". En application de ces décisions, des centres d'internement ouvrent leurs portes: le gymnase Jaurès, réservé aux militants les plus actifs ou les cadres, le centre Mac-Donald et le gymnase Japy. Ces centres ouvrent respectivement leurs portes les 8 et 22 septembre 1958 et 20 janvier 1959. Ils sont utilisés provisoirement jusqu'à l'ouverture du centre d'internement de Vincennes (CIV). Celui-ci héberge, à partir du 21 janvier 1959, les Maghrébins interpellés par les forces de maintien de l'ordre. Les détenus y sont maintenus par arrêté préfectoral pour une période de quinze jours permettant une série de contrôles de leur identité et de leurs activités politiques. L'ouverture du CIV démontre l'enracinement durable de la pratique de l'internement administratif en métropole, déjà mis en place en Algérie en mai 1955.

Pour ce qui concerne les personnes recherchées par le FLN pour avoir apporté leur soutien à la France, elles sont abritées, depuis son ouverture le 15 octobre 1958, dans un quartier du fort de Nogent, puis sont déplacées à l'extérieur du département de la Seine.

D'après "Les calots bleus et la bataille de Paris" Rémy Valat, ISBN 978 2 84186 382 2

 

10 juillet 1.958:

 rien.

 

 11 juillet 1.958:

Echange de coups de feu en pleine rue parisienne entre partisans du F.L.N. et du MNA, trois passants tués et deux blessés, les tueurs s'enfuient sans dommage.

 

12 juillet 1.958:

Commentant à l'université de Harvard le discours de de Gaulle du 4 Juin sur le forum d'Alger, Raymond Aron commente : "Le Monde doit prendre note que ni les colons, ni l'armée, ni le gouvernement de paris ne seront jamais prêts à abandonner l'algérie. Cela peut nous plaire ou nous déplaire, mais la décision est définitive ".

 

13 juillet 1.958:

De gaulle déclare "l'algérie aura sa place dans l'ensemble fédéral que la france constituera avec les territoires d'outre mer".

Le général Lorillot en démissionne d'émotion.

 

14 juillet 1.958:

 Grande cérémonie à Paris où les états d'Afrique noire (à l'exception de la Guinée qui a voté non au référendum) se voient remettre de superbes drapeaux tricolores de la "Communauté" avec deux mains plus ou moins maçonniques s'étreignant au bout de la hampe. Les anciens combatants et les harkis défilent dans une enthousiasme immense. Photos du defilé.

 

  15 juillet 1.958:

 Plusieurs grenades à Oran, faisant une vingtaine de blessés.

Quatre attentats à Constantine, un mort, l'assistant d'une synagogue et 35 blessés.

 

16 juillet 1.958

Dans une ferme prés d'Alger, tous les ouvriers musulmans qui formaient un groupe d'auto défense sont assassinés, 25 morts, hommes femmes et enfants.

Sur une plage de Ténés, un commando FLN tire sur les baigneurs, en blessant grièvement 7 dont une toute jeune fille qui devra être amputée.

A paris au cours d'un échange de coups de feu entre bandes rivales, 3 passantes sont blessées dont une fillette de 6 ans.

 

17 juillet 1.958

Un lieutenant de l'armée française, prisonnier des rebelles depuis six mois, soit disant fusillé sur l'ordre d'Amirouche, soit disant en représailles de récentes exécutions de terroristes du F.L.N.

 

18 juillet 1.958:

Découverte du cadavre de Bellounis sans doute assassiné par des membres de son armée qui preferent un ralliement à la france, lors d'une opértion de nettoyage de son armée messaliste, lancée par Salan qui n'accepte plus cet independantiste M.N.A. soutenu par l'armée (le type de troisiéme force adorée par les intellectuels parisiens). 1800 des 3000 combattants se ralleient, le reste continue une bataille à la fois contre la france et contre le FLN. En Août 1960, Debré, toujours à la recherche d'une troisiéme force, relance sous le nom de FAAD une cooperation via les services speciaux.

 

19 juillet 1.958 :

rien.

 

20 juillet 1.958

 rien.

 

 21 juillet 1.958

Les comités de Salut Public se sont organisés sous forme d'une association loi 1.901. (la forme habituelle des partis politiques).

 

22 juillet 1.958:

rien.

 

23 juillet 1.958

rien.

 

24 juillet 1.958:

Un pécheur assassiné en bord de mer.

Un agriculteur égorgé dans son champs.

Un missionnaire américain enlevé en Kabylie.

 

25 juillet 1.958:

  En algérie, les attentats du jour font 4 morts, 10 disparus et de nombreux dégâts matériels.

 

26 juillet 1.958:

Le F.L.N. manque de peu (5 balles, aucune mortelle) le futur député d'Alger Ahmed Djebbour, un des futurs fondateurs du Front pour l'Algérie Française (avec Boualem) et ensuite du Front National. Djebbour s'était presenté en mars 1958 sous l'étiquette Front National des Combattants animé par jean Marie Le Pen.

 

27 juillet 1.958:

De gaulle à Alger, discute.

 Un sous officier en permission est assassiné dans le métro de paris.

 

28 juillet 1.958:

Rafle dans les milieux français musulmans de paris, 3.000 hommes sont regroupés au vélodrome d'hiver pour y être contrôlés et interrogés.

Un adjudant chef en permission est grièvement blessé à paris.

 Le FLN, qui a perdu la partie en algérie à la suite des différentes opérations lancées par l'armée, déclare dans son journal officiel, publié à Tunis, "nous portons et porterons désormais notre action sur le territoire français".

 

29 juillet 1.958:

Discours de De gaulle à Alger, il indique que "l'évolution de l'algérie devra s'effectuer dans le cadre français". Les commentateurs soulignent que le thème de l'algérie française paraît définitivement abandonné, deux mois après la tournée triomphale qui ne parlait que de ça..

 

30 juillet 1.958:

Deux soldats français assassinés en région parisienne, dont un égorgé.

Une passante est blessée.

 

31 juillet 1.958:

Rien