Octobre 1957

 

page de garde du site

 

1 octobre 1957:

Le F.L.N. demande à l'O.N.U. l'ouverture de négociations.

Un agriculteur assassiné à Tenira.

Embuscade de civils à Bousfer, près d'Aïn El Turk, un autocar et des automobiles sont mitraillés deux morts (un étudiant de 20 ans et une étudiante de 22 ans, ) nombreux blessés.

 

2 octobre 1957:

Morice et Lacoste visitent les travaux des barrages qui doivent clore la frontière entre algérie et Tunisie.

Un employé assassiné à Tizi Ouzou, un agriculteur à Félix Faure.

 

3 octobre 1957:

A la frontière tunisienne, en avant du barrage (car le barrage laisse par endroit du territoire algérien entre lui et la Tunisie), le F.L.N. rafle tout un village, 80 familles et clame leur ralliement massif, le premier et le seul du genre. Cette sorte d'actions conduira pour protéger la population à construire une deuxième ligne de barrage tout au long de la frontière.

Un facteur assassiné au Fondouk.

Un métayer à Cherchell.

Un ingénieur sur un chantier de pose de poteaux électriques. (la révolution n'a pas besoin d'électricité).

 

4 octobre 1957:

Les avocats de Yacef Saadi, Vergés et Kekrba expulsés d'Alger.

Un gardien de ferme assassiné à Parmentier.

Arrestation à Blida de 31 membres d'une cellule F.L.N.

Le journal chrétien "témoignage chrétien", vendu à la sortie des églises, parle des parachutistes:"Le mieux serait de les abattre nous-même en Algérie, car ils n'ont plus leur place dans un pays civilisé".

 

5 octobre 1957:

 Pour la quatrième fois cette année, le porte drapeau de la section des anciens combattants de Mostaganem est assassiné, il s'agit de Hennouni Benserghit, il aura été porte-drapeau quatre mois, d'autres seront candidats, ils seront également assassinés.

 

6 octobre 1957:

Le général (C.R.) Billote publie dans le Monde un article qui dénonce l'usage de la torture. Après le 13 Mai il rejoindra les gaullistes de gauche.

 

7 octobre 1957:

Assassinat à Paris d'un des bras droit de Messali Hadj Filali. Au lendemain du congrès du RDA de Bamako où Abdallah Filali et Ahmed Bekhat (tous deux du MNA) reçoivent un accueil chaleureux, les commandos du FLN assassinent Ahmed Semmache, responsable USTA de la Région parisienne, Hocine Maroc, responsable des usines Panhard, Mellouli Said, responsable de Renault-Billancourt. C'est ensuite le tour d'Abdallah Filali, abattu le 7 octobre et du secrétaire général, Ahmed Bekhat, assassiné le 26 octobre. En un mois, des dizaines de cadres syndicalistes sont tuées et la direction qui avait organisé le Congrès de juin 1957 est décapitée. Ces crimes contre des syndicalistes algériens soulèvent une émotion d'autant plus grande que l'USTA constituait un cadre indépendant de tout parti, ouvert à tous les travailleurs musulmans et français d'Algérie et qu'il s'appuyait sur le mouvement ouvrier français et international. Les obsèques de Ahmed Bekhat et de Abdallah Filali sont suivies par les dirigeants du SNI, du SNES, du SERP, de la FEN et par des centaines de militants ouvriers français et algériens. Mais les dirigeants des grandes centrales, la CGT-FO, la CGT et la CFTC, ainsi que tous les partisans du FLN sont absents. La Commune de novembre dénonce le silence des amis du FLN et elle exige de la CISL qu'elle condamne fermement les attentats et le silence de l'UGTA. Elle publie aussi un Appel de Messali Hadj au peuple algérien pour que cessent les massacres. Le meurtre des principaux dirigeants de l'USTA porte un coup sévère au jeune syndicat. Après Melouza, il crée un climat de terreur qui amène de nombreux syndicalistes à assurer la protection de leurs familles en se soumettant au FLN ou en adhérant à l'AGTA, liée à la CGT et au PCE Des unions locales et des régions entières n'existent plus qu'en s'appuyant sur un groupe restreint de cadres aguerris. "L'immigration algérienne en France des origines à l'indépendance" (en fait une hagiographie du MNA et de Messali, par Jacques Simon, ISBN 2-84272-082-2

 

8 octobre 1957:

Au cours d'une opération dans la casbah d'Alger une très violente explosion détruit deux immeubles et fait 5 morts. Les paras, sur indication de Yacef Saadi ont découvert la cache d'Ali la pointe. Ali refusant de ses rendre, pour l'ouvrir, ils posent une charge de plastic, qui fait exploser tout le stock d'Ali la pointe. Il y a quatre morts, un terroriste, une jeune poseuse de bombe, Ali la pointe, proxénète reconverti dans la pose de bombes et le neveu de Yacef Saadi, Omar. Ali la Pointe fut un ami très intime de germaine Tillon.

D'après des sources ultérieures, en fait l'explosion fit 20 morts, de nombreux immeubles environnant dont les habitant avaient regagné leur domicile s'étant écroulé sous le choc de l'explosion..

Saadi est une des grandes figures actuelles des gouvernements algériens et français. Chirac l'a en 2003 à Alger, embrassé comme du bon pain.

Le capitaine Bonnel, ancien du premier REP, raconte dans Historia, numéro 233 page 1206: "Nous avions dans ma compagnie un officier de police adjoint, S. Pied-noir d'Alger, c'est un ami d'enfance de Yacef Saadi, avec qui il a joué au football, dans le même club, en d'autres temps. Même avant l'arrestation de Yacef, il lui arrivait de rendre visite à la mère de ce dernier. Le 7 octobre, donc, deux semaines après la capture de Yacef, S ... obtient l'autorisation de conduire la mère auprès du fils. Que s'est-il passé pendant cette entrevue? S ... n'a jamais donné beaucoup de détails. Toujours est-il que Yacef Saadi lui indique la seule cache inviolée de la Casbah, disant qu'Ali la Pointe n'a pu se réfugier qu'à cette adresse-là, 5, rue des Abdérames. En revanche, il demande la vie sauve pour Ali, et surtout, pour son neveu, Omar. La rue des Abdérames est en haute Casbah.

Le soir même, l'opération est menée, de façon classique. Quartier cerné, îlot contenant la cache investi par la 2e compagnie de combat. On fait évacuer la population des maisons comprises dans l'îlot. Il est minuit. Nous menons toujours nos opérations après l'heure du couvre-feu. Revêtu d'une djellaba dont le capuchon lui recouvre en partie le visage, Yacef Saadi est mené, en grand secret, 5, rue des Abdérames. Il entre dans la maison vidée de ses habitants, se dirige au premier étage, nous fait déplacer un divan et nous montre, sur le mur, la trace de l'entrée de la cache, un rectangle d'environ 40 cm sur 50. En réalité, il ne fait que confirmer, par les gestes, ce qu'il a déjà dit à S ... Nous le gardons à proximité pour qu'il nous serve éventuellement d'intermédiaire, dans nos conversations avec Ali. Le régiment est, à cette époque, sous les ordres du commandant Guiraud, adjoint du colonel Jeanpierre, blessé lors de l'arrestation de Yacef, le 24 septembre. Ali la Pointe a la réputation, réputation qui nous a été d'ailleurs confirmée par les interrogatoires de Yacef, d'être courageux et même féroce comme un fauve. Il possède, dans sa cache, de l'armement et quatre bombes. Que va-t-il faire? nous essayons d'abord de parlementer avec lui. Nous frappons à la porte de la cache et nous lui parlons à l'aide d'un mégaphone:

- Rends-toi, Ali, c'est fini, Yacef est ici, nous te promettons la vie sauve.

A son tour, Yacef lui répète en gros ce que nous venons de dire. Mais c'est le silence complet. Silence qu'explique peut-être l'épaisseur du mur de la cache. Nous répétons notre appel à plusieurs reprises. Craignant une réaction désespérée d'Ali, nous faisons évacuer le bâtiment par tous les légionnaires qui ne sont pas absolument utiles. Ne restent dans la maison que les officiers de renseignements nous sommes deux - et le capitaine commandant la 2e compagnie de combat. Après plusieurs tentatives de prise de contact avec Ali la Pointe, il nous faut prendre une décision. Maintenant, le bouclage de l'îlot s'est desserré, seule la maison du 5, rue des Abdérames est tenue solidement. Il est fort probable que les populations évacuées en ont profité pour réintégrer leurs maisons en douce. Dans les maisons de cet îlot, il y a celle de Yacef Saadi, celle d'Amar Ouzegane.

Parmi les officiers participant à l'opération, deux tendances:

1) Faire sauter la cache, solution qui évite d'exposer la vie de légionnaires pour un assassin qui, pris vivant, a toutes les chances, comme Yacef Saadi, de sauver sa tête. On ne pourra jamais parlementer avec Ali la Pointe;

2) Essayer de forcer l'entrée de la cache à la pioche. C'est un risque énorme, chacun se rappelant, d'ailleurs, la défense de Mourad et Kamel, responsables F.L.N., cernés dans la Casbah, impasse Saint-Vincent-de-Paul, le 27 août, et qui n'avaient pas hésité une seconde, se sentant pris au piège, à abattre un adjudant et un caporal-chef de la compagnie du 9e zouaves cantonnée dans la Casbah, avant d'user des bombes dont ils disposaient contre le 3e R.P.C., qui cernait leur cache. Pour nous, de grosses pertes sont possibles, en dépit du rapport des forces, compte tenu de l'entrée de la cache d'Ali.

Finalement, le commandant Guiraud décide de prendre une demi-mesure qui consiste à faire sauter la paroi qui obstrue cette entrée avec une ou deux mines ruches. Celles-ci perceront la cloison sans faire exploser les bombes, et les occupants de la cache ont une chance de n'être que choqués par l'explosion. Un élément du génie est alors appelé. Heure H : 5 heures. Un groupe de sapeurs vient se mettre à la disposition du capitaine commandant la 2e compagnie de combat. (...) L'explosion est d'une violence inouie. (...) A moins qu'Ali la Pointe n'ait possedé d'autres explosifs qu'il ne nous avait pas signalé à travers sa correspondance avec Safi. C'est en tout cas cette version que je vais porter au P.C. du corps d'armée d'Alger, et que l'officier de presse donnera aux journalistes."

Série d'attentat à Sidi bel Abbés, onze morts dont un sous officier de légion.

 

9 octobre 1957:

Debré écrit dans Carrefour : "Si Bizerte, Alger, Mers-el-Kébir, cessaient d'être français, la France, dans vingt ans, aurait une frontière méditerranéenne à défendre comme aux temps anciens, et plus difficilement."

 

10 octobre 1957:

 Rien.

 

11 octobre 1957:

Arrestation de 11 membres d'un réseau F.L.N. à Alger.

Un agriculteur assassiné dans sa ferme près de picard.

 

12 octobre 1957:

Rien.

 

13 Octobre 1.957 :

rien

 

14 octobre 1957:

Le tribunal de Bône prononce onze condamnations à mort, dont dix par contumace.

 

15 octobre 1957:

 A Miliana une compagnie para au repos est avertie qu'un fort contingent de rebelles se cache dans les égouts. L'engagement est extrêmement violent, la compagnie a 7 morts le FLN 16.

Le dernier responsable de la zone aurtonome d'Alger, le commissaire politique Ben Hamida Abderrahmane, dit Salim, dit El-Khiam, est arreté. En correspondance avec Ghandriche (retourné) il lui donne rendez vous deux officiers l'attendent dans la voiture. Le colonel Godard lui explique qu'il est le dernier et lui demande (s'il le veut) d'écrire ce qu'il sait de la zone autonome. Ben Hamida accepte, il raconte toute sa vie depuix avril 1957, en détail et en 20 feuilles de papier.

 

16 Octobre 1.957:

Sur renseignements, une embuscade de l'armée française abat au cours d'une embuscade nocturne Si Salah et quatre membres de sa bande.

Si Salah était le chef de la zone d'Oran, et comme tel responsable des dizaines d'attentats qui ont récemment ensanglanté la région. (pas confondre avec l'autre, qui fut patron de la willaya 4 et avec qui de Gaulle refusa de traiter).

 

17 Octobre 1.957:

Le FLN réunit nuitamment les habitants du douar de SMIR et les oblige à assassiner dans d'horribles tortures 9 d'entre eux, anciens combattants et délégués de l'administration. Assez souvent ces actes de barbarie ont l'effet inverse de l'effet recherché, les habitants réclamant ensuite la protection de la france.

Deux assassinés à Cherchell.

Un autre à Guelma.

Embuscade à Miliana, 7 morts parmi les paras.

 

18 Octobre 1.957:

Forte activité rebelle dans toute l'oranie, une dizaine de morts dont deux appelés.

Au bureau de poste de Sidi AÎch, petite Kabylie, monsieur Albert Pujol, inspecteur de police judiciaire père de 3 enfants en bas âge, a été tué. Une des pièce de la poste servait temporairement de cellule à des terroristes qu'Albert Pujol et ses hommes avaient arrêtés après une longue enquête. Communiqué par sa fille Laurence Pujol, par internet.

Saadi continue à raconter ses exploits, il permet l'arrestation de 19 membres de son réseau de terroriste, dont une bibliothécaire de la fac d'Alger jeanne-marie France , dite Arlette (on voit tout de suite au nom et au prénom qu'il s'agit d'une réaction psychanalytique).

 

19 Octobre 1.957:

La première exploitation du succès, amorcée dès fin octobre 1957, demeure une exploitation du type guerre psychologique, renforcée de procédures classiques de services secrets, c'est la diffusion de la bleuite dont une étude de l'E.S.G.27 donne la définition suivante : "Bleuite: mouvement vrai ou fictif groupant certains cadres intellectuels de la rébellion favorables à des pourparlers avec la France et à un cessez-le-feu," définition un peu restrictive d'une épidémie qui sera étendue par les services français aux cadres non intellectuels des Willaya III surtout, mais aussi IV, et accessoirement V et VI et se traduira par des purges systématiques organisées par les chefs de ces willayas.

Il suffisait d'oser prolonger l'opération des bleus hors de la Casbah; et de réussir. La structure de la Zone Autonome d'Alger détruite rendait possible sa reconstitution avec Léger à sa tête ...pour quelques mois. Evacuant Alger, les dirigeants F.L.N. partaient pour l'étranger, les autres membres des réseaux s'efforçant de gagner le maquis, en Kabylie notamment. Léger introduit dans une filière vers la Kabylie l'un de ses hommes qui offre au comité de la Willaya III de reconstituer un réseau dans Alger. L'offre est acceptée, et l'agent de Léger revient, doté d'un stock d'armes entreposé dans une cache. Il ne reste qu'à aller récupérer les armes. Le réseau fictif n'aura qu'un temps, la willaya s'inquiétant de l'absence d'attentats, encore que Léger ait réussi à en fabriquer fictivement un ou deux. Mais s'est établi un circuit de relations entre rebelles et rebelles ralliés, et un circuit d'aller-retour vers le maquis: rebelles libérés, qui ne se savent pas porteurs - dans les semelles de leurs chaussures par exemple - d'informations que les chefs rebelles découvriront et qui feront accuser de trahison d'autres rebelles; bleus feignant de s'être évadés et venant dénoncer des traîtres, en rapportant des informations découvertes par hasard pendant leur séjour dans un poste français et compromettant un chef rebelle. La bleuite s'est répandue, elle fera des ravages, grâce à l'existence dans la rébellion d'un moral de suspicion, d"'espionnite", de bleuite donc, La bleuite prend d'autant mieux que la vie clandestine accentue les rivalités individuelles et sociales - notamment entre les intellectuels et les autres - que la situation des rebelles est précaire, que la population bascule vers la France, que des cas de double jeu manifestes sont connus, tels que la valse-hésitation d'Azzedine, que dans une même famille algérienne des décalages d'attitudes se produisent entre des hommes restés au maquis et d'autres qui sont déjà ralliés, multipliant les zones naturelles de contacts entre adversaires donc les suspicions.

L'un des atouts majeurs des services français est la parfaite connaissance de l'organigramme rebelle et sa mise à jour en continu: prisonniers désespérés de garder le silence quand ils découvrent les informations déjà connues, sélection facile des objectifs, suspicion systématique entre rebelles qui se soupçonnent l'un l'autre de trahison devant le volume des informations détenues par leurs adversaires. Les résultats sont vite massifs en Willaya III, chez Amirouche; Harbi le thuriféraire du FLN, les reconnaît : "Selon le professeur Si Smaïl, responsable du service d'information de la Willaya III, la bleuite a fait plus de 2.000 morts. A l'initiative d'Amirouche, l'espionnite se propage dans la Willaya IV puis dans les zones de la Willaya V qui leur sont limitrophes. Le désastre de la Willaya III sera complété: son chef, Amirouche convoque une réunion des chefs de willayas; Tunis à son tour veut réunir ces responsables de l'intérieur. Se dirigeant donc vers Tunis, Amirouche et Si Haouès, chef de la Willaya VI, "dont l'armée française connaissait l'itinéraire" tombent dans une embuscade en mars 1959 , Si M'Hamed, chef de la Willaya IV, sera tué peu après, et Lofti, chef de la Willaya V à son tour.

Entre temps la bleuite a débordé de Willaya III en Willaya IV où son succès militaire a été politiquement moindre du moins pour l'immédiat : la bleuite y fera seulement quelque cinq cents morts. Politiquement l'échec provisoire tient à un hasard : L 'homme de la Willaya IV visé par les services français était Omar Oussédik dont l'énergie était l'un des facteurs de cohésion de la Willaya. La procédure d ' attaque a consisté à diffuser dans le réseau F.L.N. un faux compromettant un fidèle d'Oussédik, Khaled, responsable de la mintaka 43; aussitôt la willaya entrait en convulsion; les interrogatoires et les aveux extorqués se multipliaient, dans cette willaya que l'affaire Azzedine avait rendue sensible aux risques de ralliement; la purge se répandait; mais Oussédik que son chef direct Si M'Hamed, poussé par Amirouche, allait inculper, est sauvé de cette inculpation, car appelé à Tunis, il s'y trouvait alors et venait d'être... nommé Secrétaire d'état par le G,P,R.A. L'impact politique n'était que différé. Les purges aidant, l'état de la willaya sera tel peu après que son nouveau chef Si Salah demandera un cessez-le-feu séparé.

(d'après Kayanakis, , " Algérie 1960, la victoire trahie " Editions Atlantis, ISBN 3-932711-16-5).

Un policier est tué à Argenteuil, deux autres grièvement blessés.

 

20 Octobre 1.957:

 Embuscades, 17 morts, 12 blessés au 6ème B.C.A. entre Tizi Ouzou et Michelet..

8 autres au Sahara, par où les rebelles tentent de passer leurs armes depuis la Tunisie.

 

  21 Octobre 1957:

Grenade dans un café de fort de l'eau, trois blessés.

Un chef de chantier assassiné sur son chantier à Laghouat.

Fusillades en région parisienne entre F.L.N. et M.N.A., nombreux morts et blessés.

 

22 Octobre 1.957:

rien.

 

23 Octobre 1.957:

rien.

 

24 Octobre 1.957:

Un assassiné à Constantine.

 

25 Octobre 1.957:

 Tracts du MNA accusant le FLN de vols, d'escroquerie et d'assassinat de personnes non engagées envers la france. Un lieutenant assassiné à Robertville.

Deux agriculteurs, deux frères, à saint Antoine.

Une compagnie de méharistes, basée à Timimoun, rejoint la rébellion en corps, après avoir assassiné tous ses cadres européens. Le régiment de Bigeard se met en chasse, mais elle disparaît (sans doute au Maroc) jusqu'au 8 novembre.

 

 26 Octobre 1.957:

Assassinat à Paris du secrétaire général du syndicat messaliste, ancien adjoint au maire d'Alger, monsieur Hocine Cherchall abattu au métro sèvres Babylone. .

Un policier blessé boulevard des italiens.

 

27 Octobre 1.957:

rien.

 

28 Octobre 1.957:

rien.

 

29 Octobre 1.957:

Yacef Saadi, intarissable dénonce un certain nombre de terroristes communistes dans son réseau de poseurs de bombes, en particulier Mine, actuellement prof de fac à Toulouse. On trouvera ICI une copie épurée de ses aveux, où il dénonce Ben M'hidi contre sa vie. On appréciera particuliérement la notion FLN d'opérations psychologiques.

 A Paris, Maurice Pagat, Robert Barat, Vidal-Naquet lancent un "centre d'information et de coordination" mieux connu sous le nom de centre du landy, destiné à organiser et à coordonner les campagnes de presse en faveur du F.L.N. Cet organisme dont le financement est trouble se dote d'un journal "Témoignages et Documents". Vidal Naquet continue avec assiduité sa propagande, il n'est pas sûr que sa source de financement ait changée.

 

30 Octobre 1.957:

 Un train est attaqué à l'arme automatique à Saint- Denis du Sig, un bébé de 18 mois tué.

 

  31 Octobre 1.957:

 Le sénateur d'Alger, Borgeaud, mal aimé car symbole des gros colons du point de vue des F.L.N.- communistes et symbole des libéraux du point de vue des petits blancs échappe de justesse à un attentat à Paris, boulevard Suchet.

 

Les effectifs en algérie sont de 395000 hommes instruits, tenant 7500 postes. Les troupes d'Afrique noire ont été remplacées par des métropolitaines. Ces mouvements ont été rendus possibles par la diminution drastique des effectifs en Tunisie et au Maroc.

Bataille d'Alger, phase deux : Une première opération, en janvier - février, s'attaque dans tout Alger aux réseaux de poseurs de bombes. La seule présence des troupes, et le déplacement permanent en tout lieux des parachutistes, y compris dans la Casbah, contribuent à lever le renseignement (un inconnu dénoncé dans une maison et c'est Ben M'Hidi) et parfois même le gibier (c'est ainsi qu'a failli être arrêté une première fois Yacef Saadi et qu'a été arrêtée Djémila Bouhired). Des ateliers d'artificiers, de montage de bombes, sont découverts; des centaines de bombes ou de kilos d'explosifs saisis. La fourmilière terroriste est désorganisée et les attentats dans l'agglomération chutent des deux tiers, tombent à 40 en février, à 30 en mars. Mais Saadi n'a pas été pris ni son bras droit, le proxénète Ali La Pointe. Et en juin les attentats reprennent plus spectaculaires encore et plus meurtriers: plusieurs bombes explosant simultanément dans des lampadaires; attentat au casino de la Corniche; dans chacun des deux cas, quelques quatre-vingt blessés, près de dix morts, des amputations immédiates en série.

Les régiments sont rappelés aussitôt avec mission de ne quitter la ville que le F.L.N. anéanti. En trois mois la mission sera remplie. Le dernier attentat aura lieu en octobre. L'organigramme de la Z.A.A., Zone Autonome d'Alger, est parfaitement connu et tout autant détruit. Godard le présentera au S.H.A.P.E. : tous les membres du conseil de la Z.A.A. ont été mis hors jeu en septembre - octobre, la plupart (dont Yacef Saadi) arrêtés, Ali La Pointe, abattu; les trois responsables régionaux de la branche militaire sont en prison ainsi que leurs adjoints; le personnel de liaison comprenait six personnes: trois tués, trois en prison; enfin un "comité des liaisons" de 4 personnes a été démantelé.

 Copié sur l'excellent Kayanakis, algérie 1960, une victoire trahie, Editions Atlantis, ISBN 3-932711-16-5