1 Mai 19.55 :
Rien.
2 Mai 19.55 :
Rien.
3 Mai 19.55 :
Rien.
4 Mai 1955 :
Rien.
5 Mai 19.55 :
Rien.
6 Mai 1955 :
Rien.
7 Mai 1955 :
Rien.
8 Mai 1955:
Raoul Moertens, garde forestier, assasiné en kabylie, un autre (Dauty) à Aïn Kechera.
A la mechta Bouzitoun, Boucherit Mokhbi égorgé.
9 Mai 1.955 :
Khaouane Saad, enlevé dans la nuit au douar Ouled Derradj (c.m. Jemmapes) par un groupe de l'A.L.N., est retrouvé les mains liées, les yeux bandés, la gorge tranchée. Il était président de djemâa (conseil de village, officiellement reconnu). photo ICI
10 Mai 1955 :
A el-milia, embuscade, deux gendarmes tués, deux autres blessés.
Soustelle venu sur place, se rend compte que battre les rebelles ne sera pas si facile.
JJSS ("kenedillon") vient au nom de Mendés France demander à Soustelle de liquider le gouvernement Faure en démissionnant avec fracas. Il veut ainsi remettre en selle Mendés France. Soustelle refuse, il sera flingué à chaque occasion par les bons journaux, l'express, l'observateur, témoignage chrétien.
11 Mai 1.955:
Trois musulmans assassinés en divers points d'algérie, dont 2 à Biskra, inquiétante progression dans le sud.
12 Mai 1.955:
Série d'actes de terrorisme dans les Aurès, 14 morts, 20 blessés, tous musulmans, sauf Ferraci, maçon, égorgé.
13 Mai 1.955:
Bourgés-maunoury, ministre de l'intérieur, envoie 2.000 hommes en renfort en algérie.
Le général Cherriére envoie ses instructions au général Allard, commandant du constantinois. D'une part on se retire des Aurés, laissant la main aux Affaires Indigénes (futures SAS) et à l'administration. D'autre part, en bordure des Aurés, afin d'éviter l'extension de la rebellion, des mesures de represailles collectives seront prises à l'égard des populations. On trouvera ICI copie de cette lettre générale. (Historia).
14 Mai 1.955:
Khalfa Allaoua, fermier au douar de M'Chounèche dans les Aurès , est enlevé avec son khammès et un ami par une trentaine d'hommes armés. On le retrouve le surlendemain, sur la route de Biskra à Arris, égorgé, la narine gauche percée par une épingle à nourrice retenant une feuille de papier portant: " Exemple à tous les traîtres à la nation, Armée de libération nationale " .Pour le ridiculiser, un chapeau mou européen coiffe son cadavre; Son crime, ancien adjudant de l'armée française. sa photo ICI sans chapeau mais avec épingle.
15 Mai 1.955:
rien
16 Mai 1.955:
Un garde champêtre, Mandani, ancien sous officier de l'armée française, abat à lui tout seul dix FLN qui avaient envahi Aïn Naga, près de Biskra.
17 Mai 1.955:
Soustelle, retour d'une tournée dans le constantinois refuse à Monteil d'intervenir en faveur de cinq villageois que Monteil juge innocents. Il lui parle d'un administateur civil, Dupuy, pére de huit enfants, qu'il a rencontré à Guentis. Il lui déclare: "Dupuy est un saint laïque, et pourtant des fanatiques comme le sont sans doute vos musulmans ont essayé, il y a quelques jours à peine, de le liquider physiquement. Ils ont tiré une rafale de mitraillette à travers sa porte."
Le 24 Mai, Dupuy sera tué dans une embuscade, Soustelle se convainc chaque jour un peu plus qu'on ne peut pas négocier avec le FLN.
18 Mai 1.955:
rien.
19 Mai 1.955:
Cent mille appelés sont envoyés en algérie pour le maintien de l'ordre.
Création des "unités territoriales" formées de tous les algériens du premier collège (c'est à dire les européens et les musulmans qui ont demandé la pleine nationalité) âgés de moins de 40 ans. Il s'agit de les mobiliser plusieurs jours par mois, par roulement, de façon à assurer la garde de ponts sensibles, fermes, ponts, usines etc... Progressivement des musulmans y seront incorporés, en particulier après mai 1958 et la suppression du double collège.
Des unités navales et des fusillés marins sont envoyés sur les côtes du Constantinois.
D'après Courrière, ce jour, Soustelle aurait donné l'ordre d'abattre tout rebelle pris les armes à la main. Courrière ne donne pas ses sources, (sans doute une déclaration du général Cheriére, ou de Monteil.) Est-il crédible?. En tout cas, aucune preuve dans les archives. De plus, le basculement de Soustelle date du massacre du 20 Août (El Halia et Philippeville…). Aussi faut-il voir là une tentative de Cheriére de se disculper. ou une vengeance de Monteil, ou un accord verbal à des demandes ponctuelles. En effet, cet ordre, s'il a existé, ne fût pas executé .
20 Mai 1.955:
Necib Louarbi abattu et depouillé au douar Bahiret el Arneb. Photo ICI
21 Mai 1.955:
Soustelle déclare qu'il faut supprimer la psychose de peur dans le Constantinois, et que des renforts importants devraient rétablir la confiance.
22 Mai 1.955:
Violent combat près d'el arrouch, le bilan n'en est pas publié.
Deux commerçants d'Alger tués par un terroriste, abattu sur le champs.
Six hectares de vigne coupés dans la propriété du maire du fondouk.
Le village de Youks les bains est attaqué pour la seconde fois. Pas de bilan publié.
Dans le petit village de m'touza, en Kabylie, les trois représentants de l'autorité, le président de la djemaa, le caïd et le garde champêtre enlevés et assassinés.
23 Mai 1.955:
rien.
24 Mai 1.955:
Le comité de défense nationale décide d'envoyer de nouveaux renforts en algérie.
25 Mai 1.955:
Tombés dans une embuscade, 24 goumiers , l'administrateur civil Dupuy et le lieutenant chef de la section sont assassinés. Cet épisode marquera Soustelle qui avait rencontré Dupuy quelques jours auparavant et avait admiré sa foi et son dévouement pour le développement des chaouïas, et qui est marqué par la sauvagerie des mutilations rituelles.
Les chaouïas sont un peu le jardin secret du gouvernement, les ethnologues Tillon et Servier le créateur de la première harka étaient des spécialistes des chaouïas, et des collègues ethnologues de Soustelle. La loi cadre de 57 créait des régions administratives en fonction des lignes ethniques, et donnait ainsi quelques pouvoirs à cette ethnie.
Soustelle se rend aux obséques et , les larmes aux yeux, décore Dupuy et déclare "jurons de tout faire pour venger ceux qu'on nous a pris et pour que se poursuive, en dépit de tout, l'oeuvre française pour laquelle ils ont donné leur vie". (d'après courrière, Historia magazine). Courriére critique le mot "venger". Ce n'est pas un homme comme lui qui se vengerait jamais.
Trente ans après Spoustelle se souvient: "Premier territoire algérien atteint par la rébellion, celui de l'Aurès a été aussi le premier à se défendre en levant des unités autochtones, et cela dès novembre 1954. Le préfet DUPUCH, de Constantine, prit l'initiative de former des "goums" composés de volontaires, anciens combattants fidèles à la France. Secondé efficacement par le sous-préfet de Batna, Jean DELEPLANQUE, il mit sur pied ces unités, qui furent dissoutes au printemps suivant quand les GMPR assurèrent la relève. Les goumiers de l'Aurès ont alors opté massivement pour entrer au GMPR 10, basé à Arris.
Dès le 17 avril 1955, ce groupe tout récemment formé subit l'épreuve du feu. Une bande de fellaghas embusquée sur l'oued El Abiod attaqua la mère de l'Administrateur de l'Aurès et son escorte. Malgré l'effet de surprise, la garde réagit avec vigueur, tuant quatre agresseurs. Deux combattants du GMPR 10, nommés DERBALI et BOUFFEDA, ont été ce jour-là les premiers morts au champ d'honneur des GMPR. ..
Administrateur de la Commune mixte de Guentis, Maurice DUPUY, homme d'un admirable dévouement que j'ai vu se consacrer corps et âme à sa tâche pour le bien de la population autochtone, tomba dans une embuscade, le 24 mai, avec une escorte fournie par le GMPR 26. A l'issue d'un violent combat, l'administrateur DUPUY, le lieutenant GUILLOMOT et une majorité de gardes demeuraient sur le terrain ....
Chacun des GMPR-GMS a eu son histoire, souvent tragique, souvent héroïque. Il est juste que le souvenir de leurs épreuves soit conservé et qu'un hommage soit rendu à leur courage .... Ces Arabes, ces Berbères d'Algérie ne haïssaient pas la France, ils se sont battus et souvent sont morts pour elle à côté de leurs camarades de la métropole. Grâce à eux, nous qui avons lutté pour l'Algérie française, nous pouvons dire "Nous avons perdu, mais nous n'avons pas failli ". Paris le 10-7-1985.
26 Mai 1.955 :
Assassinat du gerant de l'agence postale du douar de Touzeline. Sourd, il vivait seul, les terroristes ont enfoncé sa porte, l'ont roué de coups avant de le sodomiser puis de le tuer d'une balle dans la tête.
27 Mai 1.955:
Dans une note officielle, l'OTAN regrette que la France dégarnisse l'alliance au profit de l'algérie, la France répond qu'en algérie elle lutte contre le communisme, l'Otan n'est pas convaincu.
28 Mai 1.955
Un groupe armé de trois cent personnes, toutes du parti communiste, attaque un poste de police à Miliana, et est repoussé.
29 Mai 1.955:
rien.
30 Mai 1.955:
rien.
31 Mai 1.955:
rien