Janvier à Octobre 1954 

 

 

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  23 Mars 1954 :

A l'initiative de Boudiaf, les divers chefs du futur F.L.N. (les partisans du terrorisme) se regroupent dans une structure nouvelle le Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action (C.R.U.A.). Ils sont neuf, les neuf "historiques". Ils ont noyauté l'O.S. du M.T.L.D. Ils se proclament (et c'st assez vrai) les representants des "centralistes".

 

  7 Mai 1954 :

Chute de Dien Bien Phu.

 

  17 Mai 1954:

 Un navire hôpital ramène des grands blessés d'Indochine à Marseille:

"J'étais un des premiers à descendre, porté sur un brancard, avec difficultés car la coupée était raide, suivi par d'autres blessés. C'était le soir, et une foule compacte nous attendait au pied de la passerelle. A peine arrivé au pied de la coupée, un groupe vociférant de 300 à 400 dockers, brandissant des drapeaux rouges, débordait le rideau de CRS, m'entourait, m'insultait, me crachait au visage, me frappait en essayant d'arracher mes pansements."

Ambiance.

C'est à partir de mai 1954 que le parti communiste français décide de soutenir le FLN contre le MNA, dont il croit distinguer une preference trotskiste vu l'importance de Lambert dans l'entourage de Messali. Il attaque les militants MNA chez Panhard en mai 54, crée au sein de la CGT un groupe dirigé par Belouchrani qui deviendra l'AGTA.

 

29 Mai 1954 :

Au Caire, Ben Bella et huit autres "chefs historiques" signent la "charte d'Union des Commandos Nord -Africains "

Ils viennent de fonder le CRUA, organisme de direction du tout nouveau FLN.

 

3 Juin 1.954 :

Afin de lutter contre les terroristes tunisiens qui viennent chercher refuge en algérie, le gouvernement autorise le droit de suite dans les deux sens. (il y a en effet encore des troupes françaises en Tunisie).

 

13 juillet 1954:

Comme le gouverneur général de l'Algérie le rappelle, dans une lettre adressée au ministre du Travail, le 13 juillet 1954, "l'utilisation dans les entreprises métropolitaines de la main d'œuvre algérienne excédentaire constitue le seul palliatif aux problèmes posés par l'accroissement démographique de l'Algérie dont les ressources industrielles et agricoles sont insuffisantes eu égard à sa population". Cette donnée est d'ailleurs intégrée dans les différents plans de développement de l'Algérie. Les auteurs des "Perspectives décennales" tenaient le placement en France, chaque année pendant dix ans, de vingt mille travailleurs algériens, soit le cinquième du total des emplois à créer pour faire face à la croissance démographique algérienne, pour une contribution indispensable à la lutte contre le sous-emploi local, objectif avalisé par le plan de Constanntine.

L'immigration en métropole apparaît également comme une opportunité de première importance pour la formation des hommes. L'ensemble du dispositif de formation technique qui vise à transformer les immigrés algériens de manœuvres en ouvriers spécialisés, voire en ouvriers qualifiés, permet d'envisager, avec le retour en Algérie d'une partie de ces derniers, une solution aux carences locales de personnels qualifiés.

C'est surtout une source de revenus indispensables. Selon les estimations du Rapport Delavignette, en 1954, "un million et demi de personnes demeurées dans les douars vivent de l'argent gagné en métropole. Sur les 60 milliards (anciens francs) de salaires touchés dans la métropole, 35 milliards ont été envoyés en mandats en Algérie" pour un revenu "national" de l'ordre de 500 milliards. Le Bulletin hebdomadaire de la CGPA donne un autre indicateur du poids de ces expéditions, en signalant que les 33 milliards de francs transférés au cours de l'année 1953 en Algérie représentaient "plus du quart du total des salaires payés en Algérie pour le secteur non agricole et un chiffre égal au montant global des salaires versés par l'agriculture". Pour le département de Grande Kabylie, en 1958, "les transferts de salaires et les allocations correspondantes représentent près de la moitié des moyens de vie; la proportion est même de l'ordre des deux tiers dans l'arrondissement d'Azazga".

Comment envisager de se passer de tels revenus? Comment priver aussi des dizaines de milliers d'Algériens d'un travail qu'ils ne sauraient trouver au pays où le sous-emploi, chronique, est considéré comme une plaie majeure?

C'était enfin, comme le soulignait le gouverneur R. Léonard, en février 1955, "un des éléments les plus positifs de la balance des comptes de l'Algérie" puisque ces expéditions couvraient à elles seules presque la moitié du déficit commercial de la colonie vis à vis de la métropole qui s'établissait, en 1953, à environ 71 milliards de F (anciens).

À partir de la, lorsque les responsables de l'algérie se prononcèrent à propos de l'émigration des indigènes, ce fut désormais pour exiger que toute entrave à la liberté de circulation soit levée et que priorité soit donnée aux ressortissants français d'Algérie dans l'accès au marché du travail métropolitain. En 1953, la CGPA estime que "dans les circonstances actuelles et compte tenu du développement économique de l'Algérie, l'émigration reste, tout au moins pour certaines régions particulièrement surpeuplées de notre territoire, un élément indispensable".

Plus pressants encore, les dirigeants de la Centrale patronale s'élèvent contre la concurrence que les ouvriers étrangers font peser sur les ressortissants français d'Algérie, et exigent en faveur de ces derniers l'application du principe de la préférence nationale: "À notre plus grand effarement, nous pourrions même écrire à notre scandale le plus profond, si l'on examine les courbes au cours de l'année 1953 de l'émigration des travailleurs algériens en métropole, et la courbe des travailleurs étrangers en métropole, on s'aperçoit que le nombre des travailleurs étrangers émigrés en métropole pour y travailler et ayant trouvé du travail est supérieur au nombre des Algériens ayant eux-mêmes trouvé du travail sur le sol métropolitain. [ ... ] Il est inadmissible qu'une préférence soit donnée à des éléments étrangers contre des éléments français. [... ] Que pouvons-nous demander à la métropole? Tout simplement que [...] en ce qui concerne les problèmes de main-d'œuvre, il ne soit accepté - à qualification professionnelle égale - d'étrangers tant que nous aurons ici en Algérie des problèmes de main-d'œuvre qui n'auront pas reçu de solutions. [ ... ] L'Algérie est composée de trois départements français et les possibilités d'emplois doivent être réservées en priorité aux citoyens d'un même pays avant d'être offertes à des étrangers." L'enjeu n'était pas seulement social et économique. Il était aussi politique. Déjà, en 1935, le délégué arabe, M. Foudil, considérait le chômage en Algérie comme "des germes de révolution"! En mars 1954, dans un rapport présenté à l'Assemblée algérienne, M. Amar Illoul estimait que "compte tenu, d'une part, du déséquilibre existant actuellement entre les richesses et la population des trois départements de l'Algérie, et compte tenu d'autre part, du nombre relativement limité d'emplois nouveaux [...] l'émigration demeurera pendant de longues années encore la seule possibilité de donner du travail, la seule "soupape de sécurité" possible".

d'après Daniel Lefeuvre Chère Algérie, ISBN2-08-210501-6

 

14 juillet 1954 :

Le congrès du MTLD de Messali Hdj s'achève à Hernu, en Belgique. Il marque le reconquête de "son" parti par Messali. La scission avec les centralistes est consommée, Ben Khedda, Lahouel et 6 autres membres du comité central sont exclus du parti.

Le 13 août, à Alger, les centralistes tiennent leur congréès concurrent, ils excluent Messali, et d'autres.

Fin août il y a donc deux formations qui se réclament toutes les deux du MTLD, celle d'alger (futur FLN) et celle de métropole (futur MNA).

La "bataille de france" entre FLN et MNA, destinée pour l'essentiel à savoir qui récolte les cotisations, commence immédiatement.

MNA et FLN se combattent en Kabylie en février-mars 1955, à Alger en octobre 1955. En juillet 1956, 82 cadres du FLN sont tués par le MNA à Paris. La lutte FLN -MNA en métropole se traduit par 12.000 agressions, 4.300 morts et 9.000 blessés.

 

mi septembre 1954:

Les 9 "historiques" sont réunis en Suisse pendant une dizaine de jours. Ils mettent la derniére main aux organigrammes, aux responsabilités, aux filiéres d'achat d'arme (surtout via Nasser et l'egypte) aux recueils de cotisation et à la repartition de cette manne.

6 d'entre eux se retrouveront le 30 à Alger et fixeront la date du premier novembre pour le début de la lutte armée.

 

  25 Octobre 1954 :

Lettre du 25 septembre 1954 du préfet Vaujour à M. Queuille, alors vice-président du conseil:

"Je tiens à vous confirmer en tous points notre conversation. Les séparatistes se battent entre eux, certes, en ce moment. Mais des renseignements précis me permettent de redouter de les voir passer à l'action directe avant un mois. Et ce mouvement sera très vaste. Il atteindra les zones les plus dures de l'Algérie et certaines villes. Si nous n'y prenons garde, le petit groupe d'activistes qui a pris la tête d'une nouvelle action clandestine et qui n'agit pas, je le souligne, dans le cadre du parti traditionnel de Messali, va essayer d'embraser l'Algérie à la faveur des événements des terroristes voisins. Ce sera une flambée brutale, généralisée, et qui risque de nous placer dans une situation difficile si nous n'avons pas les moyens de faire face partout en même temps. C'est incroyable de voir combien ce pays est vide de cadres et livré à lui-même.

M. Léonard a, je le sais, alerté Paris... que faire avec rien ? ...Je suis persuadé que nous allons vivre des heures graves... Nous sommes à la veille d'attentats, peut-être même de soulèvements dans les régions où les bandits tiennent le maquis depuis des années. Cette fois ce ne sera pas une action sporadique et localisée... car le Maroc et la Tunisie sont là, tout près, qui donnent l'exemple. C'est le Maghreb tout entier qui va s'enflammer. "

Extrait de "De la révolte à la révolution", Vaujour.

Rien ne bouge coté gouvernement. Le 10 Octobre Vaujour informe que la date est fixée au premier Novembre. Le 23 Octobre il demande l'autorisation de procéder à des arrestations : rien. Le 26 Octobre il a connaissance de la réunion du CRUA destinée à mettre au point le communiqué qui sera envoyé après les attentats du premier novembre. Il renouvelle sa demande de rafle, le ministre de la justice (Mitterand) lui répond non. Le 29 Octobre, sur indication d'un militant du parti communiste, effrayé de ce qu'on lui a demandé de faire, on trouve la première bombe à Oran.

La décision d'arrêter les responsables ne parviendra à Alger que le 2 Novembre, le lendemain du début de l'insurrection.

 

  30 Octobre 1954 :

(Henri Jacquin, la guerre secrète en algérie, Olivier Orban 1977, ISBN 2-85565-055-0) LA POLITIQUE DE L'AUTRUCHE

Il faut une bonne dose de mauvaise foi, mais les politiciens n'en manquent pas, pour affirmer que la Toussaint de 1954 a été une surprise pour les autorités. L'ignorance est l'alibi des incapables. L'armée possédait peu de moyens d'investigations mais le Gouvernement général disposait d'un large éventail d'organismes qui ne faillirent pas à leur tâche. Toutefois le corps des officiers des affaires musulmanes spécialisé dans le contact avec les musulmans avait été depuis 1945 plusieurs fois remanié sous la pression de notables ou de partis politiques dont il gênait les agissements. Accusé d'entretenir la ségrégation raciste et des méthodes paternalistes, il avait subi des coupes sombres et regrettables.

Depuis l'arrestation en 1950 des auteurs du hold-up de la poste d'Oran l'année précédente, on n'ignore pas qu'une organisation secrète prépare une insurrection armée. Ses délégués au Caire n'en font pas mystère. En 1951 l'O.S. compte 1800 hommes armés (fusils Statti, Mausers, armes française de 8 m/m) organisés en cellules de trois hommes, en groupes de trois cellules et en sections de plusieurs groupes. Des exercices ont lieu, de nuit de préférence. Des scouts musulmans et quelques chrétiens se prétendant progressistes y participent. Des "services" aux missions bien précises se sont formés: sabotage, renseignement, matériel, artificiers, sanitaires... Le M. T .L.D. finance cette activité clandestine dans des conditions contestées par les bénéficiaires eux-mêmes.

Malgré les perquisitions, les arrestations, les défections, 1'0.S. ne désarme pas. Un rapport de la Xe région militaire se basant sur des renseignements de police et de gendarmerie indique fin 1953 "qu'en Kabylie, Krim Belkacem et Ouamrane qui personnellement tiennent le maquis depuis sept ans, peuvent compter sur 1 500 hommes armés. Dans les Aurès, Mostefa ben Boulaid, un ancien sous-officier rassemble 500 hommes".

Aussi bien dans les Aurès qu'en Kabylie, les méfaits des maquisards se distinguent souvent mal des crimes de droit commun, mais la liste est longue des gardes- champêtres et forestiers, des notables et des anciens combattants assassinés depuis 1949. Les "fellaghas" qui opèrent en Tunisie depuis 1952 sont en liaison avec les "bandits" des Aurès. Le général commandant à Alger et le résident de France à Tunis proposent la création d'un état-major mixte pour coordonner le renseignement et les opérations de police des deux côtés de la frontière. Les ministres intéressés, de l'intérieur et des Affaires étrangères, ne peuvent se mettre d'accord.

En janvier 1954, enquêtant sur les activités suspectes d'un propagandiste du M.T.L.D., les gendarmes de Tizi-Ouzou découvrent dans une cache des documents révélant une organisation de type militaire. Une perquisition opérée au siège du M.T.L.D. à Alger permet de saisir une liste de militants fortement compromis. L'un d'entre eux, Saïd interpellé, collectait des renseignements sur les gendarmeries: effectifs, armement, habitudes, sur l'armement détenu par les gardes forestiers et les commissariats, sur les magasins d'armes des casernes.

"Pour ne pas mettre, dit-il, le pays à feu et à sang" le Gouvernement général s'oppose tout d'abord à l'arrestation de tous les conjurés cités; en avril il est trop tard; alertés, les oiseaux se sont envolés ! Perquisitionnant dans les mêmes milieux, la Sûreté parisienne trouve des documents révélant des préparatifs militaires, entraînement de commandos, trafics d'armes et une abondante correspondance avec la délégation de 1'0.S. installée au Caire qui fournit des fonds; l'un des militants interpellés Boularouf, futur négociateur d'Evian, avoue qu'une action armée se prépare. Sur le bureau du procureur de la République, à Alger, les dossiers s'accumulent, mais le 29 septembre 1954, le ministre de l'intérieur, M. Mitterrand fait savoir "qu'il ne faut pas envisager le règlement de ces dossiers, afin de ne pas énerver l'opinion par la répression, le M. T.L.D. étant un parti officiellement représenté au Parlement français... D'ailleurs le pays est calme".

Au printemps 1954, se séparant définitivement de Messali Hadj et de ses amis incapables de passer à l'action ainsi que de la fraction centraliste de Lahouel pourtant plus activiste, l'Organisation secrète du M. T .L.D. se transforme en "Comité révolutionnaire et d'unité d'action", C.R.U.A. Les durs de l'O.S. n'ont plus besoin du patriarche vieilli et ils savent que ses plus résolus partisans les rejoindront. Pas besoin non plus de l'argent du parti, un trésor de guerre est constitué à la banque arabe de Genève: 5 000 000 de francs suisses, et au Caire où le lieutenant-colonel Nasser a déposé 10.000.000 de livres en promettant d'autres subsides.

Le C.R. U.A. se compose de 22 membres cooptés dont les principaux sont: Boudiaf, un ancien élève de l'Ecole normale d'instituteurs, chef du M.T.L.D. en métropole et inspirateur du nouveau comité, Ben Bella chargé de la liaison avec les services égyptiens, Aït Ahmed le fils d'un ancien caïd, aigri, sans profession dit pudiquement sa fiche de police, Khidder, ancien député à l'Assemblée nationale de 1946 à 1951, Ben Boulaïd, entrepreneur de transports condamné en 1950 pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, évadé, il tient la maquis dans les Aurès, Ben M'Hidi qui se charge de l'Oranie, Bitat Rabah de l'Algérois et Krim Belkacem qui fait déjà en Kabylie figure de héros: Zirout, Benaouda, Bentobal du Nord-Constantinois, Didouche Mourad, Ben Maheddine Larbi ainsi qu'un oulema dont seul Boudiaf connaît le nom. Le C.R.U.A. se réunit au Caire fin juin 1954. Une délégation du M.T.L.D. est présente. Elle est brutalement évincée.

- Nous ne sommes pas prêts, gémit Moulay, un adjoint de Messali Hadj.

- Depuis des années, ricane Ben Bella, le Boulaya (Messali) n'est prêt à rien, il se cache derrière la police française.

- Des attentats généralisés dresseront les Français contre nous fait remarquer l'ancien député du M.T.L.D., Mezerna, même ceux qui appuient notre lutte politique.

- La lutte politique est dépassée, rétorque Khidder. Les Français sont vaincus en Indochine, profitons-en !

Le soir même la délégation M.T.L.D. éclate. Moulay Merbah rentre à Paris, Lahouel, délégué des "centraliste" dissidents du M.T.L.D. se retire en Suisse en emportant une partie de la caisse du parti; M'Hamed Yazid offre ses services au C.R.U.A. et Mezerna soupçonné de renseigner la police française est jeté dans une prison du Caire. La réunion se poursuit abordant les problèmes techniques. Décalquant l'organisation du M.T.L.D. tant on est sûr que ses militants, abandonnant leurs chefs, rejoindront l'action armée, on divise l'Algérie en six Wilayas, elles-mêmes découpées en zones dont les chefs sont désignés.

- La date ? s'inquiètent les conjurés.

- La prochaine assemblée de l'O.N.U. aura lieu le 1er novembre, indique le commandant Fethi ed Dib du Deuxième Bureau égyptien. Pour permettre aux membres de la Ligue de soulever la question algérienne, il faut faire quelque chose avant cette session, marquer par un soulèvement généralisé la volonté du peuple algérien. La Ligue et l'Egypte ne vous ont pas ménagé leur appui, à vous d'agir !

- Les mois qui viennent sont favorables, constate Khidder. Nos amis font régner l'insécurité au Maroc et en Tunisie, immobilisant des troupes. Mendés- France négocie à Genève l'évacuation de l'Indochine. Après la capitulation du Diên Biên Phu, l'opinion publique en France refusera de courir une nouvelle aventure colonialiste . Il est décidé d'envoyer en Algérie les commandos qui s'entraînent en Egypte. Un confident de Boudiaf rend compte à la police de ces entretiens et de ces projets dont le ministre de l'intérieur est avisé.

 

  31 Octobre 1954 :

Une réunion a lieu à Alger, dans les locaux d'une confédération générale de travailleurs, il y a là Belkacem et Ouamrane, qui tiennent le maquis depuis sept ans, dans la tradition des bandits d'honneur kabyle, Ouezzegane, qui fut le secrétaire général du parti communiste algérien avant de s'en faire virer pour déviationnisme (il accusait l'U.R.S.S. d'attitude impérialiste vis à vis des pays arabes).

Les deux premiers ont organisé les attentats qui éclateront le lendemain. Le troisième a fait la liaison avec les deux européens qui sont là, Benoît Frachon, Dufrèche, membres du bureau politique du parti communiste français. Les trois révolutionnaires algériens veulent du parti communiste plus de paroles, des actes, ils obtiennent des demi promesses. Un des militants communiste qui a aidé à l'organisation de la réunion, qui a déjà averti la police quand on lui a demandé de fabriquer des bombes, informe les autorités de cette réunion.

Dans le même état d'esprit (préparer l'avenir) Khidder à Genève avait obtenu du syndicat dominé par les américains (CISL) un chèque de 250 000 $ pour "financer la lutte anti colonialiste". C'est le secrétaire de la CISL, un américain converti à l'islam qui a pris le nom de Ahmed Ramal, et accessoirement le meilleur agent de la C.I.A. pour les affaires arabes qui signe le chèque. (Henri Jacquin, la guerre secrète en algérie, Olivier Orban 1977, ISBN 2-85565-055-0)