Septembre 1960

 

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Premier Septembre 1.960:

Deux morts un blessé dans un café de saint Etienne suite à altercation entre personnes d'avis opposés.

Le "comité de Vincennes" qui regroupe Lacoste (SFIO, maintenant socialistes), Bidault (MRP, de nos jours UDF bayrou) et Soustelle (UNR, de nos jours RPR puis UMP) unis par le soutien à l'algérie française, dénoncent les projets du gouvernement de créer un état algérien.

 

2 Septembre 1.960:

Rien.

 

3 Septembre 1.960:

Rien.

 

4 Septembre 1.960:

Dans un bar d'aubervilliers, un commando F.L.N. tire dans le tas, deux morts, le patron et un consommateur, tous deux parfaitement français de souche.

A Lyon, cinq morts dans deux attentats, ceux là musulmans.

A Lille deux autres.

 A Alger la france expulse dix jeunes algérois, les activistes ont rien à faire en algérie, les veinards, survivront en France, avec deux ans d'avance.

A Sidi bel Abbés un agriculteur, vice président de la fédération des maires d'Oranie, inculpé d'aide à la rébellion pour avoir payé "l'impôt révolutionnaire". Avec le recul on voit que les européens d'algérie, du point de vue du pouvoir gaulliste n'avaient que le droit de se faire massacrer, ils ne pouvaient ni comme les intellectuels prendre le parti de la rébellion, ni comme les militaires se rebeller contre le pouvoir. Voulait que des veaux, de Gaulle

Grenade dans un bar d'Alger, un autre de Sidi-bel-Abbés, 13 blessés.

 

5 Septembre 1.960:

 Affreville, attentat contre un café, cinq morts dont deux enfants, et 12 blessés.

Frenda grenade dans un bal, 30 blessés.

Bel abbés, un agriculteur tué au couteau dans sa ferme.

 "Conférence de presse" de De gaulle (on se souvient que c'était pur spectacle, les questions étaient préparées à l'avance et posées dans l'ordre prévu, et si un journaliste posait une question pas prévue, ON ne lui répondait pas, et il n'était plus réinvité, c'est arrivé une fois ou deux et puis plus). De gaulle fait un nouveau pas en direction du F.L.N. Il ne parle plus d'autodétermination, oublie la période de paix qui devrait permettre d'apaiser les passions, et écarte toute solution autre que l'algérie algérienne et note qu'elle peut se faire avec ou contre la france. Il ne met qu'une condition, c'est que "les couteaux restent au vestiaire. Tant que l'on donne la parole aux couteaux, on ne peut parler politique", main tendue au F.L.N. Il conclut "l'algérie algérienne est en route". Pour attenuer la rudesse de la chose, il fait semblant de rejeter une algérie contre la france "la rupture avec la france précipiterait l'algérie dans un abîme de massacres, de misère et de désordre". On ne peut pas dire qu'il n'avait pas prévu le futur.

A une question d'un journaliste sur le futur il répond "Eh bien, nous verrons ce qui arrivera!" Beuve Meury commente dans le Monde "Magie du verbe, résistance des faits".

Le F.L.N. le soir même déclare qu'il est profondément déçu et ne peut accepter ces conditions. On rappelle l'évolution: Juin 1958: " Français à part entière... terre française aujourd'hui et pour toujours... Vive l'algérie française!" Octobre 1958: la "paix des braves". Septembre 1959: l'autodétermination à trois branches, la sécession condamnée. Janvier 1960: "la solution la plus française". Mars 1960: la "francisation" est écartée, l'Algérie sera "algérienne". Juillet 1960: l'Algérie aura son gouvernement. Novembre 1960: elle sera un État. Avril 1961: cet État sera indépendant. Décembre 1961: en tout état de cause, on "dégage" et on s'en va!

 

  6 Septembre 1.960:

Courant au secours de la victoire avec la détermination qu'on lui a connu en particulier en 40 et 41, jean saul partre patronne le "manifeste des 121" qui glorifie les méthodes et les buts du FLN. Il écrira un peu plus tard:"Un seul devoir, un seul objectif : chasser le colonialisme par tous les moyens (...) Car en ces premiers temps de révolte, il faut tuer: Abattre un européen, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé, restent un homme mort et un homme libre."

Cet appel au meurtre, assorti de haine raciale vaut à Sartre la consideration des intellectuels et des médias, la fortune et les étudiantes du quartier latin.

En 2009, dans un interview télévisé, Jean Daniel, à l'époque au Nouvel Observateur, indique que s'il n'a pas signé le texte c'est que les auteurs (Simone de Beauvoir dans ce cas) lui avaient refusé d'inclure une exigence de garantie pour la minorité européenne. Citation: "Le Castor n'avait rien à foutre de ces gens là".

 

Après la bataille, Clavel épinglera joliment ces "intellectuels": "la petite gauche s'est comportée vis à vis du F.L.N. d'une façon que j'appellerai femelle, sourdement conquise par la violence, le sang, le primitif dans la cruauté."

 

7 Septembre 1.960:

Rien.

 

8 Septembre 1.960:

Le procès de la doctoresse Roger née beaumanoir, maîtresse du chef fellouze Darri est renvoyée sine die, et elle remise en liberté. Elle en profitera pour rejoindre son amant à Tunis, ils reviendront ensemble en France une fois l'algérie indépendante.

Un musulman assassiné dans un autobus de Colombes.

 

9 Septembre 1.960:

Fusillade dans un jardin public à Colombes, un mort six blessés.

Deux F.L.N. arrêtés à Frejus.

 

10 Septembre 1.960:

 Rien.

 

11 Septembre 1.960:

Rien.

 

12 Septembre 1.960:

Un ancien combattant musulman de 72 ans assassiné à la hache à Oran.

Grenade dans un restaurant de la plage de Zeralda, 15 blessés.

 Mise à sac d'un café de paris rue legendre, le patron et sa femme assassinés.

 

13 Septembre 1.960:

Rien.

 

14 Septembre 1.960:

Le nouveau président des Anciens Combattants de l'union française, le général Salan, socialiste et franc maçon notoire, publie un communiqué qui le hisse immédiatement au rang des fascistes. "Comment des français cultivés et apparemment raisonnables ont-ils pu en arriver à se dresser contre leur patrie à coté des ennemis déclarés de la France?"

Soustelle ancien président des intellectuels anti facistes écrit dans Combat le même jour, au sujet des porteurs de valise: "tiennent-ils à rechercher une analogie dans les événements de la dernière guerre? Alors elle est toute trouvée: ils ne sont pas les résistants, ils sont les collabos..."

 

15 Septembre 1.960:

 Une bombe de forte puissance au théâtre espagnol de Mostaganem, 5 morts, 50 blessés souvent amputés.

Bombe dans un café de Berrouaghia, six morts, 17 blessés.

47 fellaghas se rallient non loin d'Alger.

 A Marseille assassinat d'un policier lors d'un contrôle d'identité.

 

16 Septembre 1.960:

Un conseiller municipal de Mila démissionne et rejoint le F.L.N. à Tunis.

Cinq des signataires du manifeste des 121 sont inculpés d'incitation à l'insoumission. (et non pas de soutien à organisme pratiquant des actes de barbarie).

 

17 Septembre 1.960:

Le maire musulman de Geryville, conseiller général, président du conseil général de Saïda, assassiné à la sortie de la mosquée.

Le 14 septembre, on apprend officiellement que le général Salan, qui réside à Alger depuis sa mise à la retraite, a été convoqué à paris le 11 septembre par le ministre Mesmer. Il s'agit de s'expliquer au sujet d'un communiqué publié par l'association des anciens combattants de l'union française qu'il préside et dans lequel il écrit notamment: "nul n'a le droit, nul n'a reçu du pays le pouvoir de décider l'abandon d'une portion du territoire où s'exerce la souveraineté de la france, en vertu de l'article 72 de la constitution". Messmer écoute Salan à Paris, l'informe de la décision de l'empecher de vivre en algérie, puis le 17 publie un décret l'empêchant de rejoindre sa maison à Alger, des policiers le suivent jour et nuit, son courrier est ouvert, son téléphone écouté, il finit début octobre, par se réfugier à Madrid, preuve évidente qu'il avait des intentions de cachées, puisqu'il n'accepte pas comme tout bon citoyen d'être interdit de vivre chez lui.

 Une grenade dans un café de Lyon fait un mort et deux blessés.

 

18 Septembre 1.960:

Rien.

 

19 septembre 1.960 :

Ferrât Abbas adresse une note à tous les pays de l'OTAN, soulignant que l'algérie n'est en aucun cas couverte par les accords de l'OTAN.

 

20 septembre 1.960:

 Grenade au domicile du conseiller général juif de Sedrata, sa femme, sa fille de 8 ans, un voisin de 10 ans blessés.

Deux écoles incendiées.

Un mort, 11 blessés dans diverses parties de l'algérie.

 

21 septembre 1.960:

Bombe au centre d'Alger, 20 blessés.

 

22 septembre 1.960:

Un sergent chef musulman poignardé à Bône.

Un agriculteur assassiné en regagnant la ville, sa camionnette est balayée d'une rafale de mitraillette.

Grenade au centre du quartier historique juif de Constantine, 26 blessés.

Un Jeep saute sur une mine à Biskra, trois officiers tués dont le lieutenant Chibani, dont l'action comme chef de SAS avait rallié toute la région.

 Les syndicats soviétiques versent un million de nouveau franc pour aider le syndicat algérien (UGTA).

Hussein de Jordanie fait un don de 500.000 francs au F.L.N.

 

23 septembre 1.960:

Le Front National pour l'Algérie Française (le mouvement de Boualem) proteste contre l'interdiction faite à Salan de rejoindre son domicile à Alger.

 

24 septembre 1.960:

Nice: arrestation d'un réseau F.L.N.

Kroutchev déclare soutenir le GPRA.

 

25 septembre 1.960:

 Rien.

 

26 septembre 1.960:

Rien.

 

27 septembre 1.960:

Nasser réclame que le vote en algérie pour l'autodétermination s'effectue sous contrôle de l'Onu.

Un des speakers de langue Kabyle de la radio française est assassiné à Rambouillet, les journaux disent dénoncé par ses collègues au FLN. En fait il s'agit d'une exécution effectuée par les services secrets français, dans l'intention de donner une crédibilité à la troisième force (FAAD) que Debré veut créer. Le FAAD revendique cet attentat. On rappelle que c'est Melnik, le copain champion de vitesse de Tapie qui monte ces attentats. En 61 il montera de faux attentats OAS pour la déconsiderer.

 

28 septembre 1.960:

Verdict dans l'affaire des collecteurs de fond F.L.N. de Dijon: 11 acquittements, le reste entre six mois et dix ans de prison.

Ferhat Abbas est accueilli comme un chef d'état à Moscou.

 

29 septembre 1.960:

Le président directeur général de l'écho d'Alger, personnalité algéroise, assassiné dans sa propriété de Chenoua plage ainsi que son fils et son directeur financier. Cet assassinat soulève une grande émotion à Alger. La rumeur accuse les barbouzes.

Grenade dans un bar à Alger, une morte.

Grenade aussi à l'Arba, neuf blessés.

 

30 septembre 1.960:

 Un européen, enlevé par les rebelles, délivré par l'armée.

A paris, en réponse au manifeste de Sartre, 200 intellectuels menés par Saint Laurent, Nimier, jacques Perret,le Colonel Rémy, Pierre de Bénouville, Pierre Nord, Roland Dorgelès, Pïerre Gaxotte etc... etc.. de très nombreux universitaires signent un manifeste en faveur de l'algérie française. Tout le Monde s'en fout. La signature de Camus, mort en janvier, laisse un grand vide dans la liste des signataires.