Janvier 1960

 

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1 Janvier 1.960:

 Deux embuscades l'une non loin de Tenés, l'autre près d'Orleansville font 7 morts et 4 blessés parmi les soldats français.

Le train Alger - Bougie saute sur une mine, 8 blessés.

Bombe incendiaire dans un magasin d'Orleansville.

Sanglants accrochages entre les militaires du MNA (armés et entraînés par l'armée française) et le FLN près de Touissit, aux portes de Bou Beker.

 

2 Janvier 1.960:

 Rien.

 

 3 Janvier 1.960:

 Rien.

 

 4 Janvier 1.960:

Le maire de Changarnier et son épouse assassinés dans leur pavillon.

Grenade dans une boutique du Kroubs, un mort, 13 blessés.

Albert Camus, français trés pauvre d'algérie, prix Nobel de litterature, le seul intellectuel français qui dénonçait le terrorisme comme moyen, quelque souhaitable que soit le but poursuivi, est tué dans une voiture de luxe conduite par un ami, sur la route près de Sens. Sa voix puissante et ferme manquera irrémediablement à ses malheureux compatriotes nés comme lui en algérie.

 

 5 Janvier 1.960:

Accrochage près de Magenta, 20 hors la loi tués.

Grenade dans un restaurant à Fort National, un adjudant de l’armée française tué, ses deux enfants de 7 et 4 ans blessés.

 

 6 Janvier 1.960:

 Une voiture mitraillée sur la route près de Mansouriah, 4 morts, un blessé.

 

7 Janvier 1.960:

Un abbé arrêté à Alger pour servir de boite aux lettres aux réseaux terroristes.

Un agriculteur tué au volant de son tracteur, près de Cherchell.

Un charnier est découvert au sud de Sidi bel Abbés, sans doute un résultat des purges au sein du FLN.

 

 8 Janvier 1.960:

Un agriculteur de 72 ans assassiné dans sa ferme.

Massu qui n'aime pas ça, donne un interviouve à un journal allemand. Il a demandé à Challe et à Delouvrier si il faut, on lui a dit il faut, le journaliste est un para sympa, Massu se livre.

De gaulle dans ses mémoires écrit que cet interviouve a été "obtenu par surprise".

Le journaliste (de gauche, cela va sans dire) publie les états d'âme de Massu et ses critiques de la politique menée par De gaulle, ça justifie le retour en métropole du dernier acteur militaire du 13 Mai, et l'explosion des pieds noirs (semaine des barricades).

Les remarques les plus explosives: "moi-même et la majorité des officiers ayant un commandement n'executeront pas inconditionnellement les ordres du chef de l'état; De gaulle ne comprend rien aux musulmans; C'était une faute de ramener De gaulle au pouvoir le 13 mai". Massu dément.

 

 9 Janvier 1.960:

 Rien.

 

 10 Janvier 1.960:

 Rien.

 

 11 Janvier 1.960:

 Rien.

 

 12 Janvier 1.960:

Rien.

 

 13 janvier 60 :

 La pacification du quartier du Seddouk en Kabylie

 En petite Kabylie, dans le secteur d'Akbou, le quartier du Seddouk, est "particulièrement pourri au départ". En lisière de la vallée de la Soummam, sur 600 kilomètres carrés environ, son altitude moyenne est de 500 mètres, mais une arête centrale, qui culmine à 1.367 mètres, sépare deux compartiments de terrain. Au nord, des collines descendent vers la Soummam, en plateau d'abord puis en une côte abrupte. Au sud, des arêtes entaillées par des oueds plongent vers un affluent de la Soummam. La région est peu boisée, mais on y cultive l'olivier. Au climat froid et humide l'hiver succède un été sec et étouffant.

Trente mille Kabyles, répartis en six douars, vivent sur ce territoire, en habitat groupé: les villages sont perchés sur des pitons. Leurs seules ressources sont les olives et des figues. Ajouter les mandats venant de métropole. Une seule agglomération, Seddouk, avec deux mille habitants, comprend une quinzaine de familles européennes, des commerçants indigènes, et, au moment des faits, plusieurs centaines de réfugiés. Quelques grandes familles maraboutiques monopolisaient auparavant la vie politique locale, liées semble-t-il aussi bien à Ferhat Abbas qu'à des hommes politiques européens. Elles se sont réfugiées à Alger. Les villages sont ordonnés selon une hiérarchie socio- religieuse: depuis les villages maraboutiques, tels que Gemoune-Seddouk-ou-fellah, en haut de la hiérarchie, jusqu'aux villages "du bas" comme Seddouk-Ouaddah. Ces villages ne se mélangent pas.

En 1958, les rebelles contrôlent la région, qui leur a donné cinq cents combattants. Mais les chefs sont pratiquement tous étrangers si l'on excepte le Commandant Hamimi, conseiller militaire d'Amirouche. Même les Harkis paient leur cotisation à l'A.L.N.

 Mais l'autorité de l'A.L.N. est marquée d'une tare; elle s'est établie en 1956 grâce à une "nuit rouge": cent quarante égorgements, perçus par la population comme des meurtres rituels ôtant aux victimes jusqu'à leur nature humaine, dès lors qu'on les tue comme des animaux. Et ces sacrifices humains se sont poursuivis à la cadence de cinquante par an, dès la première réticence. D'où une peur animale.

 Une katiba régulière s'est établie dans la zone interdite du quartier et se déplace avec une totale liberté au moins de nuit. L ' A.L.N .comprend en outre trois sections autonomes. La zone rebelle voisine peut envoyer en renfort une à deux katiba. Sur ce pays conquis les exactions ont même disparu. L'ordre nouveau règne.

 En janvier 1958, les forces de l'ordre s'articulent en quatre sous- quartiers totalisant sept postes qui ne contrôlent rien la nuit et pas grand-chose le jour.

 

En janvier 1960, la majeure partie de la population est totalement retournée. Les sept postes initiaux ont été éclatés en vingt-trois postes légers. Douze autodéfenses mobilisent 230 villageois; 500 autres combattants locaux font partie des douze harkas. La circulation est libérée de toute autorisation ou escorte dans un tiers du territoire. L'O.P .A. est détruite; cinquante pour cent de la population est gagnée à la cause française; trente pour cent est en voie de ralliement; le reste - des bourgeois -, sans être hostile, attend que la situation politique s'éclaircisse. L ' A.L.N. est réduite à vingt hommes qui se terrent: des patrouilles de dix hommes munis de bons moyens radio parcourent jour et nuit la zone interdite. Ce rétablissement est dû, après le passage de l'opération Jumelles du Général Challe, aux seules forces du quartier qui désormais peuvent chaque semaine fournir des unités de marche pour des opérations extérieures.

 Le recrutement local des effectifs nécessaires:

La stratégie retenue visait à refouler les rebelles hors des zones peuplées, puis à les asphyxier en encerclant leur zone refuge. Pour mettre en oeuvre sa stratégie, le commandant de quartier s'impose une étape intermédiaire: recruter des supplétifs, car les forces mobiles du quartier sont limitées à quatre sections. Il bénéficie d'un hasard heureux: une vingtaine de jeunes gens se réfugient dans un poste pour échapper à un enrôlement dans l'A.L.N. Encadrés par un officier, par un sergent-chef rallié, et cinq métropolitains, ils constituent un premier commando qui, doté d'armes de guerre prélevées sur les unités régulières, est lancé en opérations de nuit. La vie dure menée aux rebelles fait des ralliés, intégrés dans des harkas liées à un village mais participant aux opérations, dans les unités régulières, ou dans des commandos, toutes unités légères mais sur-armées.

L'effectif des supplétifs passe de 100 en janvier 1958 à 300 en juin; en octobre 1959, le quartier compte 700 Harkis ainsi que 260 villageois armés dans les autodéfenses. Un risque réglementaire non négligeable était pris: l'armement de civils - ce que demeurent statutairement même les Harkis - avec des armes des unités régulières. Le pari a été gagné en soumettant au début les nouvelles recrues à une activité incessante et en les considérant rigoureusement comme leurs camarades de l'armée régulière: même armement donc, même tenue, mêmes traitements. Précaution supplémentaire indispensable: dans un premier temps, couper les nouvelles recrues de leurs familles mais assurer la sécurité de celles-ci. Le quartier ne comptera que dix déserteurs emmenant quatre armes, deux de guerre et deux de chasse; trois parmi eux reviendront écoeurés de leur séjour chez les rebelles et rapportant trois pistolets mitrailleurs.

L'auteur du mémoire indique une explication de la fidélité des supplétifs, donnée par un vieux H.L.L. (hors-la-loi) rallié: "Tu leur avais donné des fusils Garant et des P.M qui leur auraient été repris par le F.L.N. s'ils avaient déserté".

 Le style des opérations:

Dès qu'il dispose des effectifs, le commandant relance les opérations. Il les conduit à bien grâce à une équipe de renseignements de cinq garçons de valeur dirigés par un officier de réserve de grande classe. Au début, il a fallu dépouiller une masse d'archives informe, en moins de deux mois. A ce stade le fichier des H.L.L. était déjà utilisable; il fut complété par des coups heureux qui permirent de mettre la main sur des archives de l'A.L.N.

A partir de juin 1958, l'effectif et l'armement de la Katiba 315 du quartier était mis à jour quotidiennement; chaque rebelle tué est immédiatement identifié. L 'O.P .A. exactement repérée, on pouvait sans risque d'erreur "frapper fort mais juste". On pouvait même se permettre d'annoncer les coups qui allaient être portés, ce qui n'était pas un luxe mais devenait une méthode opératoire. Les haut-parleurs allaient pouvoir donner de la voix, en dénonçant nominativement les membres de l'O.P.A. Nouvel hasard heureux : des rebelles tués peu après une dénonciation publique. Dès lors il suffisait de se diriger vers un village, de claironner les noms de l'O.P.A. du village; les rebelles nommés fuyaient devant l'arrivée des soldats français, tombaient dans les embuscades préalablement placées sur les chemins de fuite possible. Débarrassés de l'O.P.A., les villages se ralliaient, surtout après que, troisième hasard heureux, l'un des égorgeurs le plus connu fut tombé dans une des embuscade.

Simultanément l'encerclement de la zone laissée se resserrait. Sur des rebelles ébranlés, l'opération Jumelles avait un effet décisif. Le quartier pouvait totaliser son bilan de deux ans: 548 rebelles tués, 307 prisonniers, 40 ralliés.

 

Analyse des ralliements; explications et incertitudes:

Les enchaînement exposés laissent sur une certaine insatisfaction. La boutade rapportée sur les armes des déserteurs n'est pas, en Afrique du Nord, qu'une boutade; l'amarrage psychologique résultant d'une assimilation aux soldats de l'armée régulière est analogue au souci de leur rang ultérieur dans l'Armée que nous retrouverons chez les responsables de la Willaya IV quand ils demanderont leur ralliement: la motivation de la rébellion algérienne était plus dans la revendication d'une dignité et d'un rang que dans l'intellectualisation "nationaliste" importée.

De même se conçoit bien qu'un village, nettoyé de son O.P .A., à laquelle il a participé au moins in fine, demeure amarré au camp qu'il a choisi: dans la sécurité retrouvée, les fêtes familiales et religieuses reprennent; S.A.S. et officiers d'A.P. aidant, on ira même jusqu'à la constitution de cercles féminins, de comités patriotiques et les bergers deviendront, désormais pour les troupes françaises, des choufs, des observateurs avancés.

 

L'exemple de la paix retrouvée tente d'autres villages:

Mais ce qui se conçoit mal, c'est pourquoi, tel village résolument hostile - et il y en avait dans ce quartier - subitement bascule. Question à laquelle le Commandant Liégeon donne une maigre réponse: Un ensemble de circonstances diffus, un contexte psychologique indéfinissable dans sa complexité, étaient souvent à l'origine de mouvements spontanés vers les forces de l'ordre.

Nous n'avons pas l'explication du déclic provoquant ces retournements, mais la certitude de ces retournements. Il en a été de même, le 16 mai 1958, quand la foule musulmane de la Casbah - qui avait abrité les poseurs de bombes - a déferlé sur le forum d'Alger pour participer à la grande fête de l'Algérie française.

 

Caractéristiques militaires de la pacification:

Dans des opérations de pacification, la conquête de la population exige des effectifs dont on ne peut disposer qu'en les empruntant à la population même, ce qui suppose résolu le problème de sa conquête; d'où un rythme d'opérations obligatoirement progressif et par conséquent ralenti.

En outre le rapport des forces ne peut se mesurer en volume d'effectifs puisque s'opposent un combattant à visage découvert, l'Armée française, qui ne peut cacher que son idée de manoeuvre, et son adversaire caché qui au mieux ne se découvre que lorsqu'il a décidé d'accrocher - ce fut rare en Algérie - ou bien même qui agit sans se découvrir dans les attentats terroristes. Le rapport des forces est donc fonction de la capacité d'activité sur un espace. C'est la leçon retenue par la doctrine Challe sur les commandos de chasse ajoutant à l'armée conventionnelle un élément de force analogue à celui des rebelles. Et l'on revient au facteur population: elle seule peut fournir le personnel connaissant le pays pour s'y déplacer rapidement sans se découvrir. Le rapport brut des forces ne reprend sa valeur que lorsque les rebelles, chassés, harcelés, obligés de se concentrer dans un espace limité, redeviennent une cible pour des unités de ligne: ce qui a été le cas dans le Seddouk, quand l'opération Jumelles y est passée mais une fois les rebelles logés dans un compartiment de terrain. Ajoutons que la chasse pure reprend après ses droits, quand il ne reste plus que quelques rebelles clairsemés.

Enfin Liégeon porte un jugement non sans réalisme sur l'action psychologique, permanente, nécessaire, mais insuffisante: "Il pourra paraître étonnant que l'action psychologique n'ait pas fait l'objet d'un paragraphe particulier; elle baigne en réalité la totalité de l'action du quartier de Seddouk, qu'il s'agisse des Harkis, des ralliements, de la lutte contre la peur, de l'organisation des villages, de la destruction des bandes, du moral des unités, elle est utilisée et efficace à tout instant, mais elle n'est qu'un moyen au même titre que les autres et sur le même plan qu'eux aux mains du chef."

 Servilement copié sur l'excellent Nicolas Kayanakis, " Algérie 1960, la victoire trahie " Editions Atlantis, ISBN 3-932711-16-5

De gaulle fait libérer 7000 prisonniers FLN, plus de la moitié des combattants pris les armes à la main. La plupart iront rejoindre les rebelles.

 

 14 Janvier 1.960:

Rien.

 

 15 Janvier 1.960:

 Rien.

 

16 Janvier 1.960:

Rien.

 

17 Janvier 1.960 :

Grenade dans un café à Zéralda, 5 blessés graves mais le terroriste un jeune musulman passant visiblement son examen d'entrée au F.L.N. est coursé et abattu par un policier.

Un cadavre de nord africain dans la Seine, il s'agit d'un harki de paris, en cours d'instruction qui n'est pas revenu de permission.

 

 18 Janvier 1.960 :

Remaniement au GPRA, Abbas en reste le président. Détails ICI

Fin de la cession du CNRA à Tripoli, on y a adopté une nouvelle charte, qui remplace celle de la Soumam. On y voit une imprégnation marxiste encore plus grande, le refus de toute élection (en particulier sur l'autodétermination) , la nécessité du départ des pieds noirs, le création de tribunaux populaires, le renforcement des pouvoirs de la sécurité militaire, la nécessité d'un accord à 80% du CNRA pour accepter un cessez le feu. Bref la certitude noir sur blanc de l'impossibilité d'un accord autre que la remise de l'algérie au FLN.

Le texte reste secret, il faudra attendre Mars pour que les services secrets français s'en procurent une copie partielle... 

Publication explosive de l'interview de Massu.

 

 19 Janvier 1.960 :

 Massu se fait publiquement tirer les oreilles à Paris au sujet d'un interview publié dans un journal allemand et où il dénonce l'attitude du gouvernement français qui brade l'algérie. Pour sa défense il indique que le journaliste lui a été recommandé par le préfet d'Alger et que ce dernier a revu les termes de l'interview. Le préfet d'Alger dément.

On ignore si c'st à cete occasion quil y eut l'échange célebre avec De gaulle: "alors Massu, toujours aussi con?

oui, toujours gaulliste mon général".

Massu met au point avec son ministre, Guillaumat un démenti où il déclare son soutien au général De gaulle. Mais cela ne suffit pas, le dernier général du 13 Mai doit, chargé de promotion et d'honneurs, aller pourir avec ses collégues dans une garnison d'allemagne occupée.

 

Ce même jour, De gaulle reçoit, ce qu'il ne fait jamais, les élus d'algérie. Il les douche: "l'integration est une connerie, d'ailleurs l'armée ne fait que des conneries". "Les magistrats des tribunaux militaires sont des incapables et des médiocres, ils font une repression sans nuances." Au député Laradji, cette déclaration d'un racisme absolu: "les musulmans ne seront jamais des français." à Lauriol: "voyons, ce ne sont pas des français ces gens là". Laradji, qui a eu dix membres de sa famille assassinés par le FLN insiste, il déclare que sa politique va faire souffrir les algériens pro français, De gaulle répond: "Hé bien, vous souffrirez". Lauriol insiste, il fait part de ce que liuo disent ses amis arabes, De gaulle lui répond: "ils disent ça pour vous faire plaisir, mais ce qu'ils pensent c'est à moi qu'ils le disent". (on se demande quand qui et où De gaulle rencontrait des musulmans d'algérie).

Les élus sont catastrophés, tout Alger se raconte ces entrevues, la colère grandit.

 

L'express et france observateur, jamais en reste d'une saloperie, dénoncent dans un article Soustelle qui aurait piqué dans les crédits du ministère de l'information à l'époque où il en était ministre, pour s'offrir une superbe villa en région parisienne. Ils donnent l'adresse de la villa.

Cette villa abritait le studio et les journalistes de langues kabyle et arabe des émissions de radio Alger, que le FLN recherchait désespérément depuis quatre ans pour les assassiner, ce qu'il fera quelques mois plus tard. Merci l'anti France.

 Voiture piégée dans le 12éme arrondissement de paris, elle visait un hôtel tenu par le MNA.

 

 20 Janvier 1.960 :

 Les responsables de la willaya 4 sont réunis dans le Mongorno. L'ambiance est mauvaise il y a eu 30 désertions ces derniers mois, les hommes ont froid et faim, au cours de la discussion il apparaît que nombreux sont les partisans d'accepter la "paix des braves" proposée par de Gaulle le 16 Septembre.

 Le maire d'Auchamp, en région parisienne, est abattu par le FLN.

 

21 Janvier 1.960 :

 Conseil interministriel. Des rumeurs de mauvais coup circulent. On annonce que le président Bidault, qui y a des candidats à soutenir, est cependant interdit de séjour en Algérie. Puis les rumeurs se précisent, Massu, à Paris, ne reviendra plus à Alger.

 

 22 Janvier 1.960 :

 Le gouvernement mute Massu en Allemagne (disciplinairement, pour cause d'interviouwe inopportun) et nomme Crepin, compagnon de la libération, à la place. Cette décision fait les ros titres de la presse de métropole. Delouvrier, toujours à la conference avec De gaulle, donne l'ordre de saisir les journaux à leur arrivée à Alger, bien entendu ça amplifie la nouvelle.

Comité extraordinaire à l'Elysée sur la situation en Algérie, Jouhaud, chef d'état major général de l'air en est, De gaulle lui demande": n'est-ce pas, Jouhaud, que j'ai raison dans la politique Algérienne?", Jouhaud ne se dégonfle pas, il répond : "Mon général, excusez moi, mais je suis en désaccord total avec vous". De gaulle hausse les épaules et met Jouhaud à la retraite. Cette nouvelle déclaration excite encore plus les pieds noirs et les harkis.

Depuis plusieurs jours Challe est à Paris, il rencontre De gaulle au moins à 3 reprises ("Notre Révolte") à chaque fois il met en garde De gaulle contre le départ de Massu, il prévoit une réaction brutale des algérois, il remet sa demission, De gaulle reste de marbre.

Massu téléphone à Argoud et donne son accord pour une manifestation à Alger (rapporté par Godard dans ses notes en vue d'un livre jamais publié).

Deux des conseillers municipaux musulmans de Tizi, village près de Mascara sont enlevés par le F.L.N. et assassinés avec raffinements.

 

 23 Janvier 1.960 :

 Allocution de Delouvrier, suivi d'une de Challe sur le thème " algérois, faites confiance à l'armée qui, elle ne vous abandonnera pas. "

Ils sentent l'exaspération monter chez les plus démunis des français d'algérie.

Ortiz a demandé à rencontrer des militaires, il y a là, dans une villa dominant Alger, le général Faure, les colonels Gardes et Argoud. Ortiz annonce qu'il a organisé une grande manifestation pour le lendemain, et demande à ses interlocuteurs que l'armée s'y joigne. les trois militaires expliquent que l'armée est divisée, que personne ne peut garantir sa réaction. Argoud se fait fort (et il y arrivera) de laisser passer les manifestants, l'armée (en fait la dixième division de parachutiste dont Argoud chef d'état major de Massu est l'ami de tous les commandants d'unité) n'interviendra pas.

Gardes demande à la compagnie opérationnelle (U.T.) de Serge Jourdes d'assurer la securité de la manifestation du lendemain (témoignage de jourdes dans véritas, numéro 161).

 

 24 Janvier 1.960 :

 Une manifestation de masse réunit sur le forum plusieurs dizaines de milliers de personnes, venues des quartiers populaires d'Alger, à l'initiative d'Ortiz et de Lagaillarde qui a rameuté les étudiants et, avec quelques partisans s'est barricadé dans les batiments de la faculté. il compte aini obliger Ortiz à le suivre dans l'illégalité.

Challe s'est résolu à retirer de son opération Jumelles trois régiments de paras pour parer à l'éventuelle émeute ("on va refaire le 13 Mai"). Challe debriffe ses commandants de régiments, il les trouve décider à ne pas ouvrir le feu contre les manifestants de l'algérie française. Sur ces entrefaits, Delouvrier annonce qu'il interdit la manifestation.

Le ton monte, les unités territoriales fraternisent avec les manifestants.

Mais l'armée ne fraternise pas, les gendarmes et C.R.S. barrent l'accès au gouvernement général, décidément, l'ambiance n'est plus la même qu'en mai 58. Ortiz attend le ralliement des paras, les paras sont aux abonnés absents. Challe, une fois assuré la neutralité des paras, fait venir Ortiz dans son PC et discute avec lui vers 13 heures 30, il lui offre la moitié de son sandwich, et l'avertit, défilez si vous voulez, mais ne vous en prenez pas aux bâtiments publics, et ne dépassez pas l'avenue Pasteur. Il lui dit: votre manifestation a déjà atteint son but, elle a prouvé le determination des européens d'algérie, il faut aussi montrer leur discipline. Ortiz donne son accord et il le fera respecter, au grand désarroi, sans aucun doute, des gaullistes qui espéraient ainsi pouvoir créer l'irréparable. Ils seront obligés d'attaquer eux-mêmes.

Des manifestants (les hommes de Lagaillarde) dressent vers 16 heures des barricades. Beaucoup d'autres rentrent à la maison.

A 17 heures, il y n'y a plus que 3.000 personnes.Gardes demande à Jourdes de porter tout l'armement des U.T. dans les facultés.

 Le général Challe avait demandé de manoeuvrer pour séparer les barricades de Lagaillarde du reste de la foule. Le mouvement devait être mené en douceur, d'une part par les paras descendant la rue Michelet, le tunnel des facs et le boulevard Pasteur, d'autre part par les gendarmes de Debrosse descendant les escaliers depuis le forum. Il écrit dans "notre révolte" que "la progression des paras fut lente, mais elle conrespondait bien à l'idée de manoeuvre alors que la progression des gendarmes fût une véritable charge".

A 18 heures dix, quand la foule commence à se disperser, ordre est donné de faire charger les gendarmes, Debrosse fait donner quinze escadrons, 9 à droite, 6 à gauche qu'il commande lui-même. Les commissaires chargés de procéder aux sommations, deux pieds noirs, refusent de les faire, considerant que cette décision est equivalente à un ordre d'ouvrir le feu, ils abandonnent Debrosse et partent avertir les insurgés de la décision. Debrosse donne l'ordre d'avancer, les gendarmes descendent les escaliers en direction de la grande poste,les deux groupes se positionnent le long de la ligne convenue le matin avec Challe.

Debrosse fait sonner la charge, les gendarmes tirent leurs grenades lacrymogénes, des coups de feu éclatent de partout, en particulier des fusils mitrailleurs installés dans le PC d'Ortiz, mais aussi depuis le haut du forum, ceux-là servis par deux CRS. Ces deux CRS sont des personages mysterieux, jamais identifiés formellement, mais leur presence est indubitable ainsi que leur maladresse à tirer par dessus les gendarmes sur les pieds noirs, ce qui explique la quantité de gendarmes atteints dans le dos.. Un officier de para, le capitaine La Bourdonnais les a vu, leur a imposé de cesser le feu, et a témoigné dans ce sens au procés des barricades, ce qui justifie en grande partie l'acquitement général des inculpés. Les gendarmes se replient en désordre, ils cherchent à se cacher dans les entrées d'immeubles, les parachutistes et la légion, (qu'on attendait plus tôt) sans arme séparent les deux camps, ils arrachent Debrosse à la foule qui commençait à le lyncher, plus de 2000 personnes dont de nombreux territoriaux en uniforme et en arme sont retranchées au pied des facultés.

A 18 heures 20, on relève 20 morts dont 14 gendarmes et 143 blessés dont 123 gendarmes. Les morts pieds noirs: Raphael Ballester 30 ans, Eugéne Bevilacqua, 46 ans, André Eychenne, 47 ans, Roger Hernandez, 34 ans, Sigmund Robicky, 35 ans, José Rosch, 26 ans, Jean Salami, 24 ans. Marcel Molinier, blessé, mourra le lendemain. La gendarmerie en voudra toujours aux pieds noirs envers lesquels elle sera d'une formidable férocité, elle n'admettra jamais les résultats de toutes les expertises et du procès suivant lesquelles la plupart des morts et des blessés coté gendarmes le furent par un tir de deux fusils mitrailleurs servis par deux CRS, postés sur une murette, en contre haut des escaliers du forum et du plateau des Gliéres et maladroitement utilisés.

Les manifestants renforcent les barricades qui obstruent la plus grande artère d'Alger, la rue Michelet. Les gendarmes se regroupent de l'autre coté du boulevard Pasteur, comme prévu par Challe, éventuellement poussés par les paras.

 Parmi les diverses versions de l'origine de cette tragédie, voici celle que cite Soustelle à l'époque toujours ministre :

 On relevait des anomalies inexplicables dans les mouvements des unités chargées de maintenir l'ordre. Le feu fut ouvert sur la foule sans qu'il y ait eu de sommations, contrairement à la loi : Guillaumat, ministre des Armées, en convint en plein Conseil.

Aucune enquête ne fut ouverte, à ma connaissance, sur ces circonstances troublantes; si enquête il y eut, on l'étouffa en tout cas. Après la publication en 1962 de mon livre L'Espérance trahie, je reçus chez mon éditeur une note manuscrite mais non signée que je reproduis néanmoins ici à titre documentaire. Elle avait pour titre: "Information complémentaire et véridique pour le livre de Jacques Soustelle L'Espérance trahie. " On y lisait: "Vérité sur le premier coup de feu du 24 janvier 1960 : vers 18 heures un retraité, M. Moebs, descendait l'avenue Pasteur et arrivait au droit de l'hôtel Albert 1er quand y arrivait la charge des gendarmes. Un grand gendarme s'est jeté sur ce passant inoffensif, l'a brutalisé, envoyé à terre. Relevé par des témoins et protestant, le grand gendarme l'a mis en joue et a tiré, mais, par suite d'un réflexe, M. Moebs s'était baissé et la balle a atteint un officier du service d'ordre qui se trouvait derrière. Suivant M. Moebs, aucune détonation n'avait été entendue auparavant. Ces faits devaient être rapportés au procès des barricades par un colonel qui avait demandé à être entendu et que l'on n'a pas fait citer. "

Les gaullistes désignent un mysterieux fusil mitrailleur, installé dans un bosquet, derrière la statue de jeanne d'arc, qui aurait tiré une rafale et disparu. La statue est au milieu du dispositif des gendarmes, et le fusil tire vers les manifestants, au travers des gendarmes, un scenario semblable va être mis en évidence lors du massacre de la rue d'Isly, deux ans plus tard.

Challe expulse dès ce soir le colonel Fonde, qu'il acuse d'avoir fait charger les gendarmes au lieu de la manoeuvre calme et en souplesse qu'il avait demandé. Dans "Notre Révolte" Challe indique que des coups de feu partirent de la foule (mais qui? FLN, Ortiz, gaulliste?) et que les armes automatiques entrérent ensuite en action. Il ne parle pas des fusils mitrailleurs des gendarmes.

 

 25 Janvier 1.960 :

 La situation à Alger est sans changement, les barricades sont tenues par les unités territoriales qui se relèvent toutes les huit heures, elles sont gardées par les paras et la légion qui forment un barrage particulièrement peu étanche, puisque non seulement les femmes et les enfants peuvent venir photographier leur héros et le nourrir, mais les relèves des unités territoriales passent sans problème. Une lettre de soutien de Bigeard est lue sur les barricades, Bigeard sera muté en Centrafrique.

De gaulle est intervenu dans la nuit à la radio, pour calmer l'armée dont il craint les réactions. Il "adjure ceux qui se dressent à Alger contre la patrie de rentrer dans l'ordre national". Il rappelle que lui, de Gaulle, veut faire triompher en algérie "la solution la plus française". Repli tactique, pour quelques jours.

Debré fait une visite éclair il demande à Challe d'enlever les positions en en donnant l'assaut, Challe refuse, il scelle son sort, il sera remplacé par Crepin, qui remplace Massu à titre provisoire et à ce titre est responsable du maintien de l'ordre à Alger. Challe suggére qu'il a su, lors de son entretien avec Debré, se montrer à son avantage..

En comité des affaires algériennes, De gaulle répond à Ely qui soutient une négociation : "Ne pas faire couler le sang? avec tout le sang qui a déjà coulé en Algérie, qu'est-ce que cela peut faire?"

Dans "l'espérance trahie", Soustelle raconte le conseil des ministres exceptionnel de ce jour, (où il n'est que parce qu'il s'était informé, on avait "oublié" de l'en avertir) où les durs (Malraux, Buron, Sudreau, Michelet -les hommes de gauche-) veulent enlever les barricades avec un escadron de char, Debré hésite, De gaulle est outragé, et Baumgartner, Guillaumat (à l'origine de la crise avec la mutation de Massu,) Cornut-Gentil, Soustelle lui-même sont partisans de discussions.

 Grève de soutien générale de toute l'algérie.

 

26 Janvier 1.960 :

 Debré retour d'Alger où il a rencontré un par un les principaux chefs militaires impliqués (et qui tous lui ont demandé de parler enfin clair et net) essaye de convaincre De gaulle que les hommes des barricades sont des patriotes sans autre vision que la volonté de rester français en terre française et que l'armée est de tout coeur avec eux. Il est littéralement (physiquement) chassé du bureau de De gaulle. La 25ème division parachutiste, jugée moins sympathique aux thèses algérie française, relève la 10ème D.P.

On négocie quand même sur les barricades, Ortiz demande que De gaulle renonce officiellement à l'autodétermination, et qu'il annonce l'algérie définitivement française .

Bigeard ayant envisagé de faire à Alger une mission de conciliation non souhaitée recevra 60 jours d'arrets, la confiscation de ses étoiles, et une mise au placard en afrique noire.

Le bilan officiel s'élève à 14 morts parmi les gardes mobiles (dont deux officiers) et 121 blessés, six civils tués et vingt blessés.

L'enquête montera que la plupart des gendarmes ont été tués ou blessés par leurs propres collègues, qui servaient un fusil mitrailleur posté sur le forum et qui, cherchant à arroser les manifestants par dessus les gendarmes, a généreusement manqué sa cible.

C'est cette circonstance qui explique le niveau assez bas des condamnations prononcées.

 A Paris, attaque à la mitraillette d'un café à Levallois, 4 blessés.

 

 27 Janvier 1.960 :

 Challe et Delouvrier quittent Alger et se réfugient dans un PC. (c'est de cette expérience que naîtra rocher noir). Ils choisissent une base aérienne.

Delouvrier parle à la radio, il confie son petit Mathieu aux algérois, parle de discussions, émet l'idée (non suivie d'effet cette fois) que les musulmans devraient descendre dans la rue approuver la politique du général De gaulle.

Ce pathos émeut les pieds noirs, la négociation prévue avec les hommes des barricades détend l'atmosphère.

Les colonels Broizat et Dufour sont directement convoqués par De gaulle, qui bouscule ainsi la ligne hiérarchique. Sans doute veut-il sonder lui-même les sentiments de ces soldats de choc.

Le algérois, connaisseurs en ficelles mélodramatiques rigolent avec ensemble et se rappellent mutuellement cet épisode lors des réunions amicales, sans se rendre compte que le discours était destiné à faire croire aux français de métropole, coupés de la réalité algéroise, que des hordes fachistes envisageaient de manger les petits d e France (dont 250.000 battaient les djebels et les quartiers). voir photo des barricades ICI.

Depuis la mort de Paul Delouvrier et l'ouverture de ses archives personnelles, on sait que, lors "des barricades", le Président de la République lui a téléphoné pour lui dire : "Tirez ! mais tirez donc !" Paul Delouvrier n'a jamais voulu faire tirer sur la foule. Ce message l'avait plongé dans desarroi et il avait presenté sa demission à Challe qui n'était pas son chef ("Notre révolte).

Dans les milieux parisiens en revanche, ce message de Paul Delouvrier aux Algérois avait fait le plus mauvais effet. A Paris, le Délégué général du Gouvernement en Algérie avait été considéré comme un lâche, un incapable, un ridicule "pantin" (sic). Quelques mois plus tard, il était remplacé. Il est permis d'imaginer que son successeur , Morin, n'est arrivé à Alger que porteur d'instructions formelles (éventuellement orales afin de ne pas laisser de traces), instructions qu'il avait préalablement acceptées.

 

 28 Janvier 1.960 :

 En Métropole les milieux algérie française sont perquisitionnés, fouillés, le Pen, quoique député, est arrêté.

Delouvrier essaye de faire bouger les musulmans, une fois de plus creusant le fameux fossé entre communautés: "...alors, je vous en conjure, mes compatriotes musulmans, criez le nom de l'homme qui a fait de vous des hommes majeurs, des hommes modernes, de l'homme qui vous préservera de toute conquête par la présence définitive de la france ici, votée par tous. Crier De gaulle, c'est la paix, c'est l'union, c'est la fin du cauchemar d'aujourd'hui et c'est la réconciliation finale avec les européens, et c'est la grandeur de la patrie... Alors, libérez vous, libérez nous tous ensemble, en criant partout et dans toute l'algerie, "vive De gaulle!" .

Les musulmans ne bougent pas.

Le général Ely (le chef de Challe) arrive par avion il est porteur d'une "note pour le général Challe" sous sa signature et d'une lettre du premier ministre, Michel Debré. Dans la note on lit: (...) le général De gaulle est notre seule chance (...) L'algerie doit rester française (...) il n'a jamais été question de mener une action de guerre contre des français (...) vous avez ma confiance et celle du gouvernement.

La lettre de Debré comporte le § suivant (le seul repris par Challe): "Vous devez savoir que la politique française a été clairement définie et comme il a été dit, continuera. Elle est la seule à pouvoir assurer la défense des français, de leurs intérêts, la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la France et le maintien de l'autorité française en Algérie. Cela sera dit, cela sera redit par le chef d'état qui parlera vendredi à la nation toute entière."

 

29 Janvier 1.960 :

 Grand discours de De gaulle, destiné à résoudre la crise des barricades, dont on relève au milieu des bouillies habituelles "je ne reviendrai pas sur l'autodétermination (...) force doit rester à la loi (...) si un jour les musulmans décidaient librement et formellement que l'algérie doit être unie à la france, rien ne me causerait plus de joie si l'algérie choisissait la solution la plus française (...)le F.L.N. prétend ne cesser le feu que si je traite en préalable avec lui, cela je ne le ferai pas (...) d'autre part certains français de souche exigent que je renonce à l'autodétermination, cela non plus je ne le ferai pas(...)"

Fausse fenêtre pour la symétrie

Et le plus beau, avec le recul: "français d'algérie, comment pouvez-vous écouter les menteurs et les conspirateurs qui vous disent qu'en accordant le libre choix à l'algérie, De gaulle veut vous abandonner, se retirer de l'algérie et la livrer aux rebelles? cela je ne le ferai jamais"..

L'armée est contente, De gaulle ment et trompe une fois de plus sur ses intentions véritables.

Le député Kaoua, futur député FN, se rend sur les barricades.

 Depuis Tunis, le GPRA demande à ses militants de se tenir à l'écart de ces événements, (dont il espère une fracture dans le clan français) crainte qu'on se réconcilie sur leur dos.

 

 30 Janvier 1.960 :

 Les parlementaires français demandent la mobilisation générale, afin de lutter contre les 2000 hommes des barricades d'Alger. (dont moins d'un millier présents en même temps).

Les barricades restent en l'état.

Crépin reçoit de l'Elysée l'ordre d'enlever les barricades par la force. Il y a là surtout des familles venues rendre visite à son grand homme. Il téléphone à Beaufort, chef du cabinet militaire de De gaulle et demande à recevoir lui-même directement l'ordre de la bouche de De Gaulle. Beaufort, pas au courant (d'autant qu'il a lui-même négocié et organisé la reddition pour le lendemain) téléphone à Debré. Debré ne comprend pas, il s'informe (Debré rentre d'Alger il visualise bien l'état des barricades en plein jour) et confirme à Beaufort que c'est bien un ordre de l'Elysée. Beaufort force la porte de De gaulle, il plaide, De gaulle rapporte l'ordre.

Dufour, retour de Paris a organisé une réunion, il explique: De gaulle m'a donné l'ordre d'en finir avec les barricades; demain ou le premier REP rentre arme à la bretelle ou vous quittez en ordre et en armes direction Zeralda où vous ferez une courte période dans la légion. Seuls Lagaillarde et Ortiz seront arrêtés (témoignage de Serge jourdes)

 A Paris, Le Pen, toujours en prison, est inculpé de menaces de mort.

 

 31 Janvier 1.960 :

 Un terroriste, déguisé en para est déchiqueté par le chapelet de grenade qu'il fait exploser au pied des escaliers, du forum entraînant dans sa mort 8 parachutistes et en blessant 20.

L'abbé Dahmar célèbre une messe sur les barricades. En fait l'éveque d'alger, monseigneur "mohamed" Duval le lui a interdit. Il fait alors installer des postes de radio qui donnent la messe radio diffusée, et distribue la communion à ceux -nombreux- qui le désirent, dont des paras qui franchissent pour l'occasion la barricade.

Embuscade à Geryville, 15 militaires tués, 34 blessés.

Un agriculteur et sa fille de 20 ans assassinés près de Constantine.

 Les centrales syndicales organisent un arrêt de travail d'une heure pour soutenir De gaulle, qui n'en demandait pas tant.