Octobre 1959

 

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1 octobre 1959:

Attentat dans le métro de paris un F.L.N. tue un M.N.A. et une voyageuse qui se trouvait là par malchance.

Boughiba propose ses bons offices.

Un chef d'agence bancaire assassiné à Berrouhaghia.

Un agriculteur à l'Arba.

 

2 octobre 1959:

De Paris, Messali Hadj s'adresse au F.L.N.: "vouloir s'ériger en seul garant du peuple algérien, c'est fouler au pied l'autodétermination".

Grenade dans un café de saint Arnaud, 15 blessés en majorité musulmans.

Divers partis politiques ou association pro algérie française s'adressent aux députés en dénonçant l'évolution de la politique gaulliste, ils leur demandent de censurer le gouvernement.

 

3 octobre 1959:

Les quatre députés du département du Titteri (Médea) messieurs Benelkadi, Ghalam, Kadour et Vigneau publient une déclaration commune "non à ferrât Abbas, non à De gaulle".

A Alger, le préfet Delouvrier demande à l'armée de lutter contre la rébellion ET les factieux, grande première d'un discours qui fera des petits. Les factieux, ce sont ceux qui doutent de la volonté de De gaulle, et qui le disent. Les médias pourtant distinguent encore les activistes des factieux, mais ça ne durera pas.

 

4 octobre 1959:

Rien.

 

5 octobre 1959:

 Rien.

 

6 octobre 1959:

Le général Weygand publie un communiqué: "Ni la constitution ni les principes d'indivisibilité et de souveraineté sur lesquels elle repose n'autorise quiconque à porter atteinte à l'intégrité du territoire national". Il rejoint immédiatement le camp des factieux dénoncés par le Monde et autres autorités morales.

 

7 octobre 1959:

Le F.L.N. profite des vendanges pour commettre de nombreux actes de vandalisme, pieds de vignes, incendies,…

Un fermier et son fils assassinés près de Constantine.

Un employé de l'hydraulique aussi alors qu'il effectuait des opérations de routine sur un barrage hydraulique.

Deux fermiers égorgés près d'Oran.

 

8 octobre 1959:

Delouvrier manie la langue de bois "l'algérie ayant fixé elle-même son destin ne voudra pas se séparer de la france".

 

9 octobre 1959:

14 militaires tués dans un accrochage en Kabylie.

Un pied noir condamné à 5 ans de prison pour avoir aidé les rebelles.

 

10 octobre 1959:

 La jeep conduite par le sous lieutenant Claude Richard dans laquelle a pris place son ami medecin aspirant et un radio tombe dans une embuscade. Le sous lieutenant Richard est tué, le radio grievement blessé, seul le medecin qui a été ejecté quand le jeep et tombée dans le ravin a la vie sauve. Le sous Lieutenant Richard, officier de la SAS d'Aziz (Boghari) était particuliérement dévoué à sa tache de pacification, et en particulier aux éleves des écoles qu'il avait créées En sa mémoire, jusqu'en 1962 ses parents enveront des colis de Noël à ces enfants. L'enquête fit apparaître que deux jeeps étaient passées quelques minutes auparavant, c'était bien la SAS et son action qui était visée. (d'aprés le journal des SAS "les SAS," numéro 32 octobre 2009).

 

11 octobre 1959:

Dans toute l'algérie, série d'attentats, 6 morts et 56 blessés.

Grenade dans la synagogue de Bou Saada, deux morts dont une enfant de 5 ans, 5 blessés.

Un ingénieur des travaux publics originaire de Blois assassiné sur un chantier près de Cherchell.

 

12 octobre 1959:

10 militaires tués lors d'une opération près de Bou Saada.

Un mécanicien agricole tué près de Sétif.

Grenade dans une noce musulmane à Philippeville, 3 morts, 38 blessés.

 

13 Octobre 1.959 :

Debré renouvelle l'offre de discuter d'un cessez le feu.

 Un agriculteur assassiné dans son champs, près de Bouïra.

Bombe dans la salle d'attente de la gare d'Alger, 13 blessés.

Un agriculteur assassiné et sa femme violée puis laissée pour morte à Rehagle, à 30 kilomètres de Sétif.

 

14 octobre 1959:

Débat à l'assemblée nationale sur l'algérie. Bidault, ancien président du Comité National de la Résistance, ancien premier ministre, ministre des affaires étrangères de la quatrième accuse De gaulle de violer la constitution. Le Pen dénonce de nouveaux abandons. Une dizaine de députés, pas tous d'algérie, démissionnent du RPR (les godillots) pour créer un groupe "algérie française". Il s'agit pour l'essentiel de deputés du groupe "independants" tels que Le Pen, Yrissou (fils spirituel de Pinay) Lacoste-Lareymondie. Il correspond s'agissait d'une conspiration montée à la Chambre par Le Pen pour renverser Debré. On escomptait la défection de cinquante U.N.R. de droite. La liste des membres du nouveau cabinet circule déjà sous le manteau. Bidault sera Premier ministre et Arrighi (démissionnaire de l'U.N.R.) ministre des Finances. Au moment du vote, il n'y a que dix opposants U.N.R. .. Les arguments du pouvoir sont irrésistibles. Soustelle dira du congrès U.N.R. de l'époque: "Quand je pris la parole sur le problème algérien, il fut tout de suite évident que l'immense majorité, pour ne pas dire l'unanimité des délégués U.N.R., soutenaient à fond ma position ... Il fallut une nuit d'intrigues, de manoeuvres, de falsifications... pour que la commission ad hoc chargée de préparer la motion sur l'Algérie accouche d'un texte nègre-blanc."

 

15 octobre 1959:

 La politique algérienne de De gaulle est approuvée par 441 voix (des gaullistes aux communistes) contre 23 (le groupe algérie française nouvellement créé).

 LA HARKA DE BEN RAMOUN: La harka de Ben Ramoun, ou harka de l'Alma, à trente-deux kilomètres d'Alger, fut créée en 1959 et confiée au capitaine Connill. Lorsque la harka eut atteint un effectif de quatre-vingts hommes, le 2ème Dragon qui assurait la surveillance de ce secteur où vivaient 35 000 personnes, fut transféré le long de la frontière tunisienne.

Le capitaine Connill connaissait bien la région. Il confia le recrutement à un tirailleur de son ancien régiment. Celui-ci parcourait le bled, faisait du renseignement et désignait au capitaine les hommes valables :

- Celui-ci tu peux le prendre, il est sûr, disait-il.

Il ne s'est jamais trompé.

Il avait constitué d'abord, un petit noyau actif en engageant des hommes du village de Merkoud situé au flanc de la montagne. Ils s'étaient réfugiés là, chassés de leur région par les rebelles après que le chef de S.A.S. du secteur, le lieutenant Schoen ait été tué par les fellagha. Le capitaine avait prit ses fonctions le 5 octobre 1959. Le 15, il effectuait à la tête de quelques harkis sa première opération au cours de laquelle le jeune sous-lieutenant Collard fut tué lors de l'encerclement d'une ferme suspecte. Le capitaine fut lui aussi accueilli par des coups de feu, mais il n'eut pas le temps de voir qu'un de ses harkis, Benerkaddour, s'était jeté devant lui pour le protéger. Le musulman fut tué sur le coup, sauvant son officier qu'il ne connaissait pourtant que depuis une dizaine de jours.

 Cloison entre la Kabylie et la plaine, cette région était le point de rencontre où parvenaient les ordres d'Alger vers la wilaya 3. Pendant un mois, la harka patrouilla jours et nuits, fouillant les vignes, les mechtas, menant une chasse effrénée aux rebelles. La population logée dans les trois cents maisons en dur qui venaient d'être construites, fut regroupée dans quatre villages et chacun d'eux, en plus de son auto - défense, doté d'une dizaine de harkis. Une équipe de harkis à cheval était prête à intervenir en cas d'attaque du F.L.N. en quelque point du douar. La paix était revenue sur toute cette région, une paix qui en deux ans et demi ne fut troublée d'aucun coup de feu.

 Boualem, " les harkis au service de la france ", Editions france Empire, 1963

Début de la septiéme mission de la croix rouge internationale, jusqu'au 27 novembre. Cette mission est centré sur les sites denoncés par les avocats du F.L.N., en particulier la ferme Améziane, la prison de Berrouaghia, les centres de Bossuet, Paul Cazelles et Teleschoun. La mission ne reléve rien de particulier dans ces centres..

De larges extraits et une analyse du rapport de mission sont diffusés le 5 janvier 1960 par le journal Le Monde. Le journal note que le CICR a obtenu sans difficulté la liste d'une centaine de centres d'internement, mais qu'il a découvert quelques lieux d'internement non mentionnés dans la liste. Le communiqué du Premier ministre se félicite des relations entretenues avec le CICR, regrette que le FLN refuse les mêmes facilités, et reconnaît les abus et les excès constatés, dont le gouvernement et le commandement tiendront le plus grand compte; il déplorerait toute exploitation polémique de ce rapport.

Une page complète du Monde souligne la forme précise et détaillée des fiches consacrées à chacun des lieux de détention. Les centres d'internement militaire reçoivent une note favorable. En revanche, dans un tiers des CTT, les conditions d'internement sont franchement mauvaises; il a fallu l'intervention du général Challe pour améliorer le fonctionnement du CTT de Bordj Menaiel; la durée de détention à la ferme Améziane est jugée excessive; au Telagh les détenus en cellule sont enchaînés; cinq prisonniers sont morts d'une intoxication par gaz lacrymogène; un colonel de gendarmerie reconnaît que des sévices sont exercés dans des cas particuliers en vue d'éviter de nouveaux attentats; appliqués sous le contrôle d'un officier, ils ne sont pas généralisés. 50% des centres d'hébergement sont jugés satisfaisants, mais les incidents graves de Bossuet sont déplorés. Les prisons sont toujours surpeuplées, et les blessés sont convenablement traités dans les hôpitaux.

En conclusion, le CICR se plaît à reconnaître les amélioration apportées depuis 1958, et estime que des modifications sont indispensables dans le régime des CTT et dans les méthodes d'interrogatoire.

Les délégués enquêtent à Alger et Paris; il est avéré que les fuites proviennent du gouvernement français, auquel 10 exemplaires du rapport ont été adressés (4 au ministère des Affaires étrangères, 3 au ministère de la Justice, 3 à la délégation générale en Algérie). Le président du CICR répond à un communiqué du ministre Couve de Murville en déplorant que le rapport puisse être utilisé à des fins polémiques; il demande ensuite à Dag Hammarkjoeld de s'abstenir de toute communication. Seul le texte intégral, écrit-il, donne une image complète de l'action du CICR. Le rapport est cependant diffusé aux pays afro-asiatiques qui le réclament, et le G.P.R.A en détient un exemplaire complet. La Tribune de Genève et Témoignage chrétien en font état.

Une note interne à la CICR du 8 janvier 1960 indique le point de vue du CICR à propos de la publication de ce rapport. Elle rappelle que grâce à son souci d'impartialité, l'action du CICR a été profitable aux captifs lors des conflits internationaux. Dans les conflits non internationaux, le CICR offre ses services. C'est ainsi que des relations ont été établies avec le gouvernement français en 1955 pour visiter les prisonniers. Les rapports de visite sont adressés au seul gouvernement français, qui est libre de les rendre publics, après consultation du CICR. Le CICR s'abstient de protester publiquement contre des actes précis, mais il entreprend des démarches pour que cessent les abus.

L'utilisation polémique de ce rapport est évidente. Sur le plan politique, elle intervient au moment où le général Massu, mis en cause par le FLN et ses complices pour son approbation des interrogatoires musclés, vient de critiquer la politique algérienne du général De gaulle. L'éviction de Massu provoque l'érection des barricades d'Alger, et en réaction, le transfert des pouvoirs de police des généraux aux préfets. Le tournant politique est manifeste. On ne peut manquer de poser la question: à qui profite l'indiscrétion? Selon Pierre Vidal-Naquet, le rapport a été transmis au Monde par Gaston Gosselin, collaborateur du garde des Sceaux Edmond Michelet.

Maurice Faivre, "La Croix-Rouge pendant la guerre d'algérie" ISBN 978-2-7025-1069-8

 

16 Octobre 1.959:

Grenade dans un café à Bône, un tué.

Le Senateur Mitterand porte plainte, des individus ont suivi sa voiture et l'ont mitraillée. Fort heureusment, mefiant, il avit sauté la grille et s'était caché dans les jardins de l'Observatoire.

 

17 Octobre 1.959:

Rien.

 

18 Octobre 1.959:

Grenade dans un café de Maison- Carré, un mort, 22 blessés.

Grenade dans le foyer des soldats à Kenadza, 4 blessés.

 

19 Octobre 1.959:

Interviouvé à radio Maroc, ferrât Abbas déclare "pourquoi pas négocier tout de suite?" (c'est à dire sans mettre les armes au vestiaires). Une idée qui fera son chemin.

 

20 Octobre 1.959:

 Bilan hebdomadaire des forces de l'ordre: 538 rebelles mis hors de combat, nombreuses armes récupérées. (on est en pleine opération Pierres Précieuses, qui consiste à utiliser les unités de réserve générales - légion et para- progressant du Maroc vers la Tunisie, pour liquider tout ce qui reste des bandes rebelles dans leurs refuges. A cette date, il s'agit de la Kabylie).

 

21 Octobre 1.959:

Rien.

 

22 Octobre 1.959:

La france s'étouffe de rire, l'ancien député poujadiste Pesquet révèle qu'il est l'auteur de l'attentat contre Mitterand. Il prouve, grâce à une lettre en poste restante qu'il s'était adressée à lui même et qu'il a retiré et fait lire en présence d'un huissier, de journalistes et d'un commissaire de police que tous les détails rocambolesque qui avaient hissé François au rang de leader de l'opposition étaient soigneusement prévus entre eux.

Mendés France qui était monté au créneau ne le lui pardonnera jamais, il sera bien le seul.

Le 25 Novembre l'assemblée votera la levée de son immunité parlementaire à une écrasante majorité, bien que Mitterand ait tenté de faire chanter les gaullistes en racontant comment Debré était venu, alors qu'il était garde des sceaux, le supplier d'enterrer l'affaire du bazooka au niveau des exécutants. Et qu'il l'avait fait. Rien n'y fait il est inculpé, le juge d'instruction racontera qu'il pleurait dans son bureau en disant "je suis fini, je suis fini" et qu'il lui fallut lui faire des remontrances "enfin, un peu de dignité, monsieur le ministre".

toute l'histoire: Dans la nuit du 15 au 16 octobre 1959, François Mitterrand, ancien ministre de l'Intérieur et de la Justice sous la quatrième République devenu sénateur de la Nièvre, porte plainte auprès de la police: il vient d'être victime d'un attentat. Selon sa déposition, sortant de la brasserie Lipp où il vient de dîner avec son ami Dayan, boulevard Saint-Germain, vers minuit et demi, et regagnant au volant de sa Peugeot 403 bleue son domicile du 4 rue Guynemer, il a remarqué qu'une 4CV Renault le suivait.

Les événements d'Algérie rendant le climat explosif, cette situation l'inquiète et il tente de semer son suiveur puis, n'y parvenant pas, saute de son véhicule qui heurte les grilles des jardins de l'Observatoire, et bondissant dans un bosquet, évite de justesse une rafale de pistolet-mitrailleur dont on retrouvera sept impacts sur sa voiture. Le lendemain, l'affaire est à la une de tous les journaux. L'Huma demande la dissolution des "bandes fascistes" , la SFlO est solidaire, Mitterrand est un héros.

A quarante-trois ans, l'adversaire du gaullisme devient le héros de la lutte contre les ultras d'Alger, qualifiés de facistes. Le juge d'instruction Braunschweig ouvre une information contre x pour tentative d'assassinat, et confie l'enquête au commissaire Clot, chef de la brigade criminelle de la police judiciaire, et vedette des mêdias. Clot lance aussitôt ses limiers sur l'affaire non sans un certain scepticisme: l'examen de la voiture montre en effet que, la ligne des impacts de balles, parfaitement régulière, exclut un tir au jugé sur un objet mobile. Détail qui implique que la voiture était vide et à l'arrêt au moment du tir. Alors que le commissaire s'interroge, le 22 octobre 1959 Rivarol lance une bombe dans le marigot politique en accusant Mitterrand d'être non pas la victime de l'attentat mais son organisateur.

Un certain Robert Pesquet, ancien menuisier devenu député RPF puis battu parce qu'il avait déplu à Chaban-Delmas, a en effet confié aux journalistes de Rivarol la primeur de ce qu'il se prépare à déclarer au juge Braunschweig. Pesquet affirme en effet que, le 7 octobre précédent, croisant Mitterrand au Palais de Justice, ce dernier lui aurait demandé "au nom de la solidarité maçonnique" d'exécuter "certaine mission dangereuse". Pesquet n'ayant pas refusé, Mitterrand lui aurait alors proposé de simuler un attentat destiné à restaurer sa popularité et à lui rendre une importance politique obscurcie par l'ombre gaullienne. "Tous les détails de l'opération, heures, itinéraires, ont été mis au point ce jour-là par Mitterrand et moi ., raconte Pesquet. La voiture suiveuse sera donc conduite par lui, Pesquet, le pistolet-mitrailleur étant tenu par Abel Dahuron, une espèce de Gros-Jean un peu bécasson qu'il emploie comme garde-chasse, et tous deux attendront que Mitterrand soit aplati dans les bosquets pour tirer sur sa voiture vide.

Ainsi se sont passées les choses. Dahuron le confirme.

- J'y criais: étes-vous bien à l'abri, M'sieur l'sénateur? précisera-t-il, hilare.

C'est la ruée des médias. Mitterrand, assommé, crie au complot et à la diffamation.

Pesquet réplique alors en produisant une lettre cachetée dans laquelle il expose tous les détails du complot mis au point avec Mitterrand et qu'il s'est adressée à lui-même la veille de l'auto-attentat. Se souvenant qu'il fut garde des Sceaux, et comptant sur ses réseaux au sein de la magistrature, le sénateur tente de museler son accusateur par une double plainte: tentative d'assassinat, et diffamation. Selon lui, c'est Pesquet qui se serait manifesté en lui révélant que des ultras de l'Algérie Française lui avaient demandé de monter un attentat et en lui proposant d'organiser une fausse opération. Et Mitterrand conclut qu'il n'a accepté cette guignolade que pour protéger Pesquet à qui les ultras avaient promis la mort s'il refusait la mission.

Le juge Braunschweig va donc inculper Pesquet et Dahuron mais pas pour tentative d'assassinat. Il se borne à une imputation assez dérisoire de détention illégale d'armes de guerre. Dans la foulée, il inculpe aussi un comparse, André Péquignot, qui a fourni le P.-M., un "souvenir de la Résistance", sans avoir la moindre idée de ce à quoi il devait servir.

Et puis tout de même, comme il découle de l'examen des faits que, dans le meilleur des cas, Mitterrand a omis de prévenir l'Autorité de ce qui se tramait et a déposé une plainte sans motif, Braunschweig l'inculpe d'outrage à magistrat, délit finalement mineur et dont on peut compter qu'il sera enterré. Le Sénat, où le politicien recru de combines qu'est Mitterrand compte d'innombrables amis, obligés et complices, doit en effet accepter la levée de l'immunité parlementaire et personne n'y croit vraiment.

Or, le 25 novembre 1959, contre toute attente, les pères conscrits bottent les fesses de leur pair par 175 voix contre 27.

Reste à attendre le procès, qui promet d'être un morceau de choix pour les amateurs. Sept ans plus tard, le dossier n'est toujours pas clos.

En 1965, De gaulle se représente à l'élection présidentielle. En face de lui: Mitterrand et Tixier-Vignancourt, avocat de Pesquet.

Pendant la campagne, l'affaire du faux attentat de l'Observatoire ne sera même pas évoquée par les gaullistes. Finalement, De Gaulle réélu, une loi d'amnistie effaça le délit de port d'armes de Pesquet et Dahuron et, pour la première fois dans l'Histoire, cette amnistie fut étendue au délit d'outrage à magistrat. Mitterrand se trouva donc lavé lui aussi de toute accusation.

Le 8 août 1966, deux mois après cette amnistie, le juge Sablayrolle, qui avait remplacé Braunschweig, renvoyait Pesquet et Dahuron devant la Justice (mesure de pure forme, puisque l'amnistie était passée) et un autre magistrat, le juge Alain Simon, fut prié de signer pour l'outrage à magistrat un non-lieu, purement formel lui aussi, puisque le délit avait été amnistié.

Mitterrand fit appel du non-lieu rendu en faveur de Pesquet qui revenait en fait à officialiser sa complicité avec son "assassin".

Le 28 novembre 1966, la Chambre d'Accusation de Paris lui donna tort, et le condamna aux frais et dépens.

Apparemment résolu à "obtenir justice", il décida alors de se pourvoir en Cassation. Là, la Chancellerie considéra que la plaisanterie commençait à durer et fit savoir au requérant que les magistrats de l'instance suprême pourraient bien se lasser à leur tour. Il se désista donc discrètement et, le 30 mai 1967, dix ans après l'entrée de clown de l'Observatoire, la Cour de Cassation prit acte de ce désistement. Etablissant une fois pour toute que Mitterrand avait fabriqué de toutes pièces, avec la complicité de Pesquet et les gros bras de Dahuron, un faux attentats contre lui-même. Et la Cour, condamna une fois de plus le plaignant aux dépens.

Repris dans le libre journal http://www.francecourtoise.info/

  

23 Octobre 1.959:

Rien.

 

24 Octobre 1.959:

Le directeur de la mine d'Aïn-Barbar égorgé.

 

25 Octobre 1.959:

 Rien.

 

26 Octobre 1.959:

Continuant sa politique de la main tendue, le gouvernement diffuse dans toute l'algérie des tracts appelant à "la paix des braves, dans l'honneur et la dignité".

Challe, après le discours sur l'utodetermination a demandé des éclaircissments. Il attent plus d'un mois, puis Delouvrier, retour de Paris lui indique:" J'ai fini par tirer un avis de Debré; Nous pouvons dire tous deux que le gouvernement veut que l'Algérie reste française et que c'est pour cela que l'armée se bat". ("notre révolte") Challe organise une grande réunion où il confirme les grandes orientations precedentes, précise la suite des opérations militaires et annonce la création d'une féderation entre les Unités Territoriales (à base de pieds noirs) et les auto defense (musulmanes). Il présente cette fédération comme une des bases de l'algérie future. Sur le plan politique il présente l'autodetermination comme une opération à destination de l'étranger, et insiste sur la fait qu'il a obtenu que les négociations sur un éventuel cessez le feu seront menées par les militaires.

Trés ému par le discours de De gaulle du 16 septembre sur l'autodetermination, ayant beaucoup consulté, le Maréchal Juin, pied noir, de la même promotion que De gaulle, sort de sa reserve et publie dans le journal l'Aurore une longue déclaration en faveur de l'algérie française.

 

27 Octobre 1.959:

Deux embuscades coûtent 15 morts et 18 blessés aux militaires français.

Une automobile mitraillée sur la route de Blida à Alger, le père et son fils de 22 mois tués, la mère très grièvement blessée.

 

28 Octobre 1.959:

Dans un ordre du jour adressé à tous les services civils et militaires en algérie de Gaulle écrit "vous devez à la france discipline et dévouement sans vous laisser disperser par aucune autre considération". Sans doute l'inquiétude de nombreux cadres lui est-elle perceptible.

 Le président de l'Irak, Kassem fait le bilan de l'aide apportée par son pays au FLN, "10 avions chargés d'armes les plus modernes, 180 millions de francs (nouveaux)". Ceci sert à entretenir l'armée des frontières, l'algérie est devenu pratiquement impénétrable pour la rébellion.

 

29 Octobre 1.959:

Guillaumat rappelle officiellement au maréchal Juin, pourtant bien modéré "que les chefs militaires doivent se tenir à l'écart des discussions politiques".

Un commissaire de police tué à Paris, rue Pasquier.

 

30 Octobre 1.959:

 Discours de Delouvrier, en visite à Mostaganem, "la france n'a jamais voulu prétendre garder l'algérie par la force, mais bien par l'assentiment de tous les fils de cette terre".

 

  31 Octobre 1.959:

 Les armées tunisiennes et algériennes se frottent sérieusement non loin de Tunis, au chott el djeridj, les pertes tunisiennes sont estimées à plusieurs milliers d'hommes. Du coup avec l'accord tacite de Bourguiba, Debré autorise enfin une intervention qui inflige un montant équivalent de pertes au F.L.N. Cette opération est peu médiatisée.

 La répression s'organise en métropole et commence à marquer des points. Il y a eu en octobre, 10.000 contrôles en région parisienne seulement (un "algérien" sur 20) 67 collecteurs de fond, 38 tueurs, 14 chefs de cellule, 22 chefs de groupe, 8 chefs de kasma, un chef de willaya ont été arrêtés.

5 policiers ont été tués.