Novembre 1959

 

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1 Novembre 1.959:

Grenades à Alger, Bou Saada, Bône, 28 blessés, tous musulmans.

 

2 Novembre 1.959:

Nombreux attentats individuels, 2 morts, 43 blessés.

L'excellent journal Salut Public saisi pour la quatorzième fois à Alger. Il est pourtant seulement hebdomadaire, et n'existe que depuis quarante semaines.

 

3 Novembre 1.959:

Rien.

 

4 Novembre 1.959:

Un agriculteur assassiné à Courbet.

 

5 Novembre 1.959:

 Information ouverte contre les journaux "écho d'Alger" et la "dépêche quotidienne". Ils ont en effet publié un communiqué du FNF lequel affirmait que "le pouvoir négocie clandestinement avec le FLN". Ortiz, président du FNF est également inculpé. Ortiz était bien renseigné, sans doute par les militaires. En effet Bernard Tricot venait de remettre à De gaulle un rapport secret, découlant de ses conversations avec le F.L.N. qui se contentait d'établir la liste des demandes du FLN. Parmi celles-ci la demande d'expulser "environ 200.000 des français et juifs" à cause de "leur attitude envers la lutte de libération nationale".

200.000 français et juifs, chefs de famille, ça fait en gros avec les femmes et les enfants, la totalité (un million) de pieds noirs, le nettoyage ethnique a toujours été prévu.

Six membres d'une auto défense, dont le chef de douar, assassiné près de la frontière marocaine.

 Le Rassemblement pour l'Algérie Française tient une réunion à Paris, sous la présidence du bachaga Boualem, vice président de l'assemblée nationale, avec la participation de Georges Bidault, ancien premier ministre. Soustelle n'y était pas, encore hésitant sur la véritable politique de De gaulle.

Commando à Colombes (en région parisienne), une dizaine de FLN armés d'armes automatiques prend d'assaut un hôtel PC du MNA. Le MNA, égalemen armé, riposte avec vigueur, un tué. L'affaire dure plus d'une heure.

 

6 Novembre 1.959:

Suivant la politique du FLN (porter la guerre en métropole) (car en algérie, c'est foutu pour eux) deux gardiens de la paix en uniforme sont tirés dans le dos faubourg du temple, en plein Paris.

 Un garçon de quinze ans, fils d'un conseiller municipal musulman enlevé puis égorgé après viol à Blida.

Mira, chef de la wilaya 3 depuis la mort d'Amirouche quelques mois avant, tué au nord d'akbou, sur renseignements.

 

7 Novembre 1.959:

Rien.

 

8 Novembre 1.959:

Deux des principaux responsables de la willaya 5 (oranie) tués sur renseignements. La willaya 5 est pratiquement vide de rebelles, c'est la willaya 4 (Alger) qui va prendre la direction des rares survivants.

Le chef de la willaya France - Sud, Daksi est arrêté avec sa maîtresse, l'épouse du médecin marseillais Roger. Il livre immédiatement les noms de ses collègues des willayas paris - centre (willaya 1) et paris périphérie (willaya 2) qui sont également interpellés dans la journée.

 

9 Novembre 1.959:

La presse annonce que des harkis vont être déployés en région parisienne.

 

10 Novembre 1.959:

 Lors d'une opération dans la région de Batna, trois prisonniers du FLN (deux militaires, un civil) sont libérés.

 Nouveau discours de De gaulle, il invite à des négociations "sur le cessez le feu" et affirme aux pieds noirs: "une page a été tournée par le grand vent de l'histoire". Ce qu'il y a de l'autre coté de la page visiblement il n'a pas eu le temps de le lire. On verra quatre mois plus tard, en mars 60, quand si Salah voudra négocier un tel cessez le feu que dès à présent, De gaulle ne voulait pas d'autres interlocuteurs que la rébellion extérieure. Au passage il déclare "cette rebellion fait desormais moins de victimes que les accidents du travail".

 

11 Novembre 1.959:

Quatre agriculteurs, dont deux fellahs assassinés à Courbet. Lors des fêtes de l'armistice, le petit peuple d'Alger siffle les officiels, il crie "trahison", "fusillez Ben Bella", "l'armée au pouvoir", "De gaulle au poteau".

Des pierres et des tomates sont lancées dans un climat bon enfant.

Le colonel Fonde, qui pratique la haine à l'égard des pieds noirs, nommés chef de la sécurité d'Alger.

 Le congrès UNR de Bordeaux élimine les partisans de l'Algérie française et nomme aux postes de direction les "godillots" du général De gaulle.

 

12 Novembre 1.959:

Un agriculteur de chateaudun-du-rhummel assassiné dans sa voiture alors qu'il rejoignait sa ferme.

 

13 Novembre 1.959:

Grenade dans un café d'Alger, un mort, neuf blessés.

 

14 Novembre 1.959:

Rien

 

15 Novembre 1.959:

 Le colonel commandant le secteur Tenient-el-haad et le cinquième chasseur d'Afrique tué avec son chauffeur dans une embuscade.

Grenade dans un bar du Chenoua, plage d'Alger, trois morts.

Bilan des dernières 48 heures: 168 rebelles hors de combat.

 

16 Novembre 1.959:

Les "activistes" c'est à dire les éléments les plus politisés des pieds noirs s'inquiètent de l'évolution du discours de De gaulle, et distribuent des tracts où ils le ridiculisent.

 

17 Novembre 1.959:

Rien

 

18 Novembre 1.959:

Rien

 

19 Novembre 1.959:

178 rebelles mis hors de combat dans les dernières 48 heures, le plan Challe se déroule.

Un conseiller municipal de Constantine assassiné.

Un maçon tué par une grenade à Tiaret.

 

20 Novembre 1.959:

 Le FLN désigne comme négociateur les chefs "historiques" internés à l'île d'Aix, Ben Bella et ses amis. De gaulle comprend bien cette injure et répond : "c'est à ceux qui combattent de négocier le chemin de la paix".

 

21 Novembre 1.959:

Rien

 

22 Novembre 1.959:

Le préfet d'Oran interdit une réunion où devaient prendre la parole des membres du front national français, dont Susini, Laquière.

 

23 Novembre 1.959:

Rien

 

24 Novembre 1.959:

Trois tueurs du F.L.N. tirent la nuit, à Nice dans l'intérieur d'un baraquement d'une entreprise de construction, tuant un camionneur, sa femme et sa fille. Il s'agit d'une erreur, les tueurs visant en fait une autre baraque de chantier habitée par des récalcitrants à l'impôt.

 

25 Novembre 1.959:

 Rien

 

26 Novembre 1.959:

Belkacem déclenche une offensive (offensive Amirouche) sur le nord du barrage, c'est un échec sanglant : 800 tués.

Les français avaient été mis au courant par leurs espions de la tentative d'attaque destinée à soulager les wilaya intérieures (et surtout la 3, la kabyle) en obligeant les troupes françaises à venir sur le barrage.

Elles avaient alors incité le F.L.N. à choisir comme lieu d'attaque un secteur bien préparé, en intoxiquant l'ennemi, en particulier grâce à de faux messages passés par radio, annonçant de graves dégâts dans le barrage, dus aux orages, à des déserteurs mal informés et à des journalistes du Monde qui, mis au courant des "difficultés" de l'armée dans ce secteur s'étaient empressés d'avertir Tunis.

Belkacem est mis à l'écart. Depuis Juillet les 7 colonels de l'ALN sont en colloque, ils sont confrontés à de graves troubles dans les troupes en Tunisie (désertions, refus de monter à l'assaut, rebellions). Belkacem avait pris en main cette offensive directement, voulant montrer comment faire, cet echec l'achéve, en visite à Ghardimaou il est accueilli aux cris de "vive De gaulle, vive la paix", Boumedienne monte d'un cran (de plus). Il choisit de ne plus tenter de vastes offensives sur le barrage, et livre au GPRA une lutte politique pour prendre en main les willayas de l'intérieur, qui sont directement rattachées au GPRA. Pour ce faire, il noue des contacts avec les historiques prisonniers en métropole, les clans qui s'affronteront après l'octroi de l'indépendance se dessinent déjà.

 

27 Novembre 1.959:

Rien

 

28 Novembre 1.959:

Rien

 

29 Novembre 1.959:

Anéantissement près d'Ouenza de deux katibas qui avaient réussi à passer le barrage, 91 rebelles tués.

 

30 Novembre 1.959:

 Bilan des dernières 48 heures, 386 rebelles hors de combat, y compris ceux de la frontière.

Un médecin enlevé à Constantine. (cet événement est arrivé quelques fois, les fells espérant les utiliser pour soigner leurs blessés).