Septembre 1958

 

page de garde du site

 

Premier Septembre 1.958:

Dans l'intention de s'opposer au référendum sur l'établissement de la cinquième république, le FLN a réalisé de nombreux attentats en métropole (en Algérie son potentiel est bien diminué) aussi le gouvernement prend de nombreuses mesures de sécurité, en particulier dans les aéroports.

Un militaire est assassiné métro Montparnasse.

Un autre poignardé rue d'Alésia.

Un dépôt de matériel militaire est incendié rue des Poissonniers.

Tentative d'incendie au dépôt de pétrole de Port Saint louis,.

Détails sur l'attentat d'hier, le dépôt de fuel d'Alés est saboté, mais la tentative de destruction du gazomètre échoue.

 A Alger on arrête une cellule terroriste communiste, l'ancien secrétaire du parti communiste algérien, un inspecteur des P.T.T., un rédacteur du gouvernement général, une assistante sociale.

 

2 Septembre 1.958

La france annonce (comme c'est devenu usuel) qu'elle ne participera pas à la discussion de l'ONU sur l'algérie, dont elle considère qu'il s'agit d'une affaire intérieure.

Incendie criminelle aux usines Simca de poissy,

Assassinat à Paris d'un para, Boubaka, suite de la campagne électorale du FLN.

Un avion est saboté à Orly.

 

3 Septembre 1.958 :

Nouveau sabotage de cuves de mazout à Alés.

Un soldat français est assassiné rue de Metz.

Une voiture de police est mitraillée à paris.

 

4 Septembre 1.958 :

Le référendum comporte un volet sur la "communauté" que De gaulle commente ainsi: "chaque territoire d'outre mer pourra ou bien accepter cette communauté ou bien, par un vote négatif rompre par là même tout lien avec la france".

La Guinée ayant voté non, de Gaulle en profitera (conformément à son racisme latent) pour larguer tout le reste, ce que lui reprochera jusqu'à sa mort un homme comme Senghor, profondément français.

 

5 Septembre 1.958 :

 Bombe à bord du paquebot "président Cazalet" qui faisait route pour Bône, posée à Marseille, toujours dans le cadre de la campagne du F.L.N. contre le référendum. 7 blessés. (En fait un mort de ses blesures).

 Le 5 septembre 1958 le paquebot Président-de-Cazalet quittait Marseille pour Bône et Philippeville. Il y avait à bord 900 passagers dont 250 militaires et 200 enfants revenant de colonies de vacances. Départ de la Joliette vers 10 h 30 par beau temps. Tout le monde était encore réuni autour du déjeuner soit comme convive, soit comme serveur, lorsqu'une très forte explosion secoua le navire et fut violemment ressentie dans tous les locaux. Quelques minutes avant l'explosion, le chef mécanicien Paul Muzi se trouvait devant les ventilateurs de chauffe afin de vérifier le fonctionnement des paliers nouvellement mis en place. Il raconte:

"Je fus appelé sur la passerelle par le commandant. C'est en arrivant sur le pont des premières classes que j'entendis la déflagration et vis la cheminée cracher tous les matériaux qui volaient en éclat. Je me précipitai dans les machines afin de remettre en route un groupe électrogène et porter assistance aux blessés.

Tout était stoppé, la lumière était éteinte. Avec mes officiers et le personnel valide nous fîmes une ronde générale sur les chaudières où deux foyers d'incendie furent rapidement circonscrits. J'allai au compartiment des ventilateurs et me rendis compte que nous étions bien immobilisés et qu'il n'y avait aucune possibilité de dépannage. J'en avisai le commandant puis je continuai mes investigations dans les fonds de la machine pour vérifier si aucune voie d'eau ne s'était manifestée.

La bombe, car c'en était une, avait été posée entre les deux ventilateurs de chauffe placés sur l'arrière dans la partie médiane sur un pont aboutissant à la cale arrière. Ce compartiment se trouvait placé à l'extrémité avant des coursives équipage bâbord du personnel machine, et à tribord du personnel pont.

Les deux ventilateurs et leurs armoires électriques de commande automatique avaient été pulvérisés par cette bombe au plastic dont le poids fut évalué plus tard entre 10 et 15 kg. Les deux coursives et toutes les cabines du personnel avaient été soufflées au ras du sol. La cloison étanche entre la machine et la chaufferie avait été complètement déchirée, ce qui avait causé la rupture des soupapes "Cockburn" qui sont des vannes anglaises servant de registre pour l'admission de la vapeur aux turbines à la sortie des collecteurs numéro un (vapeur surahauffée). Elles comportaient des soupapes de purge qui avaient été arrachées par la déchirure de la cloison. De ce fait les chaudières s'étaient vidées de leur vapeur (35 kg au cm2 et 400° de température) dans le compartiment de la machine où régna subitement une chaleur intolérable. La porte de la chaufferie fut également arrachée et blessa le maître de quart. L'officier mécanicien Bataille fut projeté sur le pupitre et plié en deux (contusionné seulement).

Heureusement, à l'heure du repas, les locaux qui furent détruits étaient à peu près inoccupés. Cette circonstance avait sûrement sauvé un certain nombre de vies. Il y eut tout de même onze blessés parmi le personnel des machines, plus un novice et une passagère. Le chauffeur Barreda, de quart devant les chaudières, fut projeté au sol et gravement blessé à la tête. Il décéda le dimanche suivant à l'hôpital Faul-Desbief de Marseille. Il n'y eut pas de panique à bord bien que l'on craignit une deuxième bombe à retardement dans la machine. Heureusement rien d'anormal ne se produisit".

 L'alerte fut rapidement donnée par radio. Deux remorqueurs de haute mer, le Marius-Chambon et le Provençal 12 appareillèrent de Marseille tandis que le Djebel-Dira (commandant Court) de la Compagnie venant de Philippeville et qui allait entrer au port, faisait demi-tour pour aller assister le Cazalet. Vers 14 heures, celui-ci fut pris en remorque avec difficulté (car il n'y avait plus d'énerg1e pour faire fonctionner les guindeaux et cabestans sur le paquebot) par le Djebel-Dira. Le convoi fit alors route vers Marseille, escorté par les deux remorqueurs qui prirent la remorque à l'entrée du port.

Vers 20 heures le Président-de-Cazalet arrivait à la Joliette. Le navire fut amarré au poste 88 vers 21 heures et, tandis que les blessés étaient immédiatement emmenés par les ambulances, les services de la police procédaient aux premières constatations. Les investigations faites ne permirent pas de douter du geste criminel. Il était probable que l'engin placé à bord l'avait été pendant le séjour à Marseille. Cela n'avait pas dû être difficile et les responsables de cet acte devaient connaître les navires en général et le Cazalet en particulier.

Un journal provençal de l'époque démontre bien l'état d'esprit et l'anxiété des Français à cette période de la guerre d'Algérie: "Maintenant les blessés sont hospitalisés, les passagers ont été acheminés par d'autres navires ou par avion. Le bâtiment sera réparé assez vite mais demain?. Tous les jours d'autres navires partent. Quand on sait avec quelle facilité on peut aller et venir à leur bord, on a le droit d'être inquiet".

Le Président-de-Cazalet resta amarré au poste 122 pour réparations. Il fut effectivement remis en état en un temps record de vingt-et-un jours par les Chantiers et Ateliers de Provence. Il reprit son service le 26 septembre 1958. Entre temps, la Transat avait prêté en remplacement le Gouverneur-Général-Chanzy ).

Repris sur l'Algérianiste, numéro 109.

  

6 Septembre 1.958 :

Assassinat du garde champêtre et de sa femme, à Takempt.

 Deux soldats français (appelés) assassinés à Paris.

Deux commissariats de police de Lyon sont attaqués. Un policier tué.

Le sabotage de la poudrière et de l'usine Pechiney de Grenoble est empêché, 8 FLN arrêtés.

 

7 Septembre 1.958 :

Rien.

 

8 Septembre 1.958 :

Bataille près de Batna, 92 rebelles au tapis, 10 prisonniers.

Explosion d'une grenade à Bouira dans les chaises d'une foule assistant à un spectacle, 20 blessés.

 Les mesures de sécurité destinées à lutter contre le terrorisme en métropole ont permis 7.000 contrôles et 171 arrestations

Deux sous officiers assassinés à Paris.

Des bombes non explosées découvertes au dépôt de carburant de bégles.

 

9 Septembre 1.958 :

Sabotage d'une voie ferrée dans la Drôme, mitraillages de cafés en région parisienne, toujours la campagne électorale du référendum version FLN.

Deux européens égorgés à Knutange.

La tentative de sabotage de la centrale électrique de Lyon échoue.

Idem pour l'aéroport de Villacoublay.

Deux policiers blessés à Roanne, un autre à Elbeuf.

 

10 Septembre 1.958 :

 Rien.

 

11 Septembre 1.958:

Rien.

 

12 Septembre 1.958:

Grenade dans la synagogue de Boghari.

L'armée met en place deux Détachements avancés des territoires (un Est Tunisie, l'autre Ouest, Maroc). Il s'agit de petites unités très mobiles, formés essentiellement de harkis, chargées d'aller en territoire ennemi (limité à 50 kilomètres) procéder aux opérations nécessaires, chaque opération doit être agréée par le Premier ministre.

 Le F.L.N. continue sa campagne électorale en métropole, explosif aux Ayglades, grenade et dynamite (qui fort heureusement n'explose pas ) à l'usine à gaz de Marseille.

Un soldat poignardé métro Montparnasse.

La voie Lyon Genève sabotée.

Pour tranquilliser, et lutter contre le sentiment d'insécurité, le gouvernement met en place des barrages filtrants sur les routes, avec des militaires.

 

13 Septembre 1.958:

Rien.

 

14 Septembre 1.958:

Suite de la campagne électorale F.L.N., sabotage de train en gare de Nîmes, aussi en gare de Lyon.

Trois militaires blessés à joinville, un autre à Metz.

4 bombes découverts à Saint martin d'hérres.

un policier tué rue Montmartre.

Une voiture de police mitraillée à belleville.

 

15 Septembre 1.958:

 Bombe à la préfecture des bouches du Rhône à Marseille, trois blessés.

Deux fermes incendiées près de maubeuge.

Sabotage des câbles de signalisation SNCF en plusieurs endroits.

Quatre cars de police mitraillés en région parisienne, blessés.

Attaque sans résultat du commissariat de Capelete à Marseille.

Un officier est assassiné à Metz.

2 agents de police attaqués à Lyon.

 On voit que le programme de porter la guerre en métropole est accompli avec efficacité.

 A paris un commando s'attaque à jacques Soustelle et le manque de peu, (une balle traverse son chapeau) mais collatéralement tue un passant et en blesse trois autres. Soustelle édite un communiqué, demandant aux français de ne pas confondre les travailleurs français musulmans avec une minorité d'assassins. Et de ne pas tomber dans le piège tendu par le F.L.N. qui consiste à essayer de répandre la haine entre métropolitains et algériens. Devenu un symbole Soustelle est protégé par ses amis qui vont jusqu'à mettre ses téléphones sous écoute sans l'en avertir, de peur qu'il doute de l'efficacité de cette forme de protection. Encore tout ému il va raconter sa mesaventure à De gaulle qui lui retorque: "Alors Soustelle, c'est le baptème du feu!"

 

16 Septembre 1.958:

Le comité de salut public algérie Sahara, l'organisme issu du treize mai, fait campagne pour le oui au référendum "dire oui, c'est dire oui à l'intégration". Pas de démenti gaulliste.

Faute de pouvoir mener sa campagne en algérie le F.L.N. continue en métropole, attentats à Paris, au havre, (une cuve d'acide sulfurique détruite à l'explosif) un militaire blessé à Villeparisis.

Le gouvernement rappelle 15000 réservistes de la gendarmerie, pour aider au maintien de l'ordre en france.

 

17 Septembre 1.958:

Suite du terrorisme en métropole (toujours la campagne F.L.N. contre le référendum sur la cinquième république, faute de pouvoir rien faire en algérie), bombe dans un entrepôt de gaz butane à paris, bombe à Marseille dans un char en partance pour l'algérie, un mort, 5 blessés, incendies criminelles à Compiegne, à Lille, à Amiens...

Attentat à la mitraillette à Lyon contre des cafés du MNA.

Cocktail Molotov contre le commissariat de Sèvres.

 

18 Septembre 1.958:

Un père blanc, le père Juquet assassiné sur la route entre Sétif et Kerratat.

 Un agent de la paix tué à coup de revolver à paris, un ouvrier est assassiné à coup de pioche à Saint Etienne.

 

19 septembre 1.958 :

Cherchant à mettre la réalité en ligne avec leur propagande, des hommes grenouilles du F.L.N. s'approchent du cuirassé jean bart en rade de Toulon avec des explosifs, ils sont détectés et mis en fuite, les explosifs récupérés.

Un agent de police abattu dans le 14ème arrondissement.

Une voiture de police mitraillée rue de gravillers.

Deux blessés par balle avenue de la grande armée.

 Grenade dans un bar d'Alger, un mort, 8 blessés.

 Création à Tunis, notre allié, du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), présidé par Ferrât Abbas, chargé de donner une image modérée à cette bande de tueurs et d'assassins, comportant parmi ses membres Ben Bella et autres détenus de luxe de la république française, les survivants des historiques, et quelques autres. Cette démarche a sans doute été conseillée par les "libéraux " proches de Michelet, ministre. Le colonel Lamouri, exclu de ce nouvel organisme et déchu de ses fonctions de comandant Est (il paye l'echec de la bataille du barrage) se réfugie au Caire, où il complote avec Nassser contre le GPRA. On trouve ICI une excellente analyse du GPRA, de ses hommes et de son action.

De gaulle commente avec sa lucidité habituelle "Je ne comprends pas que certains puissent encore croire en la vertu de chimériques négociations, comme si le meurtre et la terreur étaient des titres suffisants pour devenir un interlocuteur valable, comme si l'indépendance une fois reconnue, il resterait quelque chose sur quoi négocier".

 

20 septembre 1.958:

 Un car de police attaqué à paris, les policiers ripostent, deux F.L.N. tués.

 En Kabylie, découverte de plus de 400 cadavres, il s'agit des résultat de la bleuite. Un capitaine de l'armée française, Leger, sous les ordres du colonel Godard, avait en exploitant les documents saisis tant à Alger qu'en Kabylie, réussi à reconstituer sans erreurs l'organigramme de la willaya d'Amirouche la willaya trois, la Kabylie. En interrogeant des prisonniers de second rang, il faisait montre de sa science et laissait entendre que ce niveau de renseignement provenait de nombreux espions infiltrés au plus haut niveau. Quand à la suite d'un concours de circonstance soigneusement organisé, le prisonnier arrivait à s'échapper et à rejoindre Amirouche se dernier décidait d'éliminer ses traîtres. Plus de mille hommes furent ainsi éliminé par Amirouche rendu paranoïaque, jusqu'à ce que ses hommes se révoltent et l'expédient à Tunis (qu'il ne rejoindra jamais) pour y être jugé.

 

 21 septembre 1.958:

Engagement violent au sud de Relizane, 13 militaires tués.

Attentat contre une patrouille de police à sidi bel abbés, au cours de l'échange de coups de feu, un enfant est tué, cinq personnes sont blessées.

 

22 septembre 1.958:

Suite de la campagne électorale du F.L.N., explosion aux usines de Kleber-Colombes. Deux morts et 28 blessés, dont 7 graves.

Le commissaire de police Chenine est découvert dans sa voiture, dans le 7ème arrondissement de paris. Il est ligoté, il a été torturé puis étranglé

Un commissariat attaqué à Lyon, 5 policiers et deux passants blessés.

Un inspecteur de police assassiné à Aulnay sous bois.

Un car de police est mitraillé à l'Hay les Roses.

 En algérie, suite aux fraternisations de Mai 58, il ne se passe absolument rien depuis quatre mois, les bandes FLN se terrent, beaucoup se rendent.

 

23 septembre 1.958:

Toujours la campagne électorale en métropole, un militaire tué à Marseille, une bombe explose près des installations de transmission de radio au pied de la tour Eiffel, sans interrompre les émissions, une attaque des ouvriers de simca (qui sont dans un syndicat indépendant) par un commando mixte communiste -F.L.N., une alerte à la bombe à la centrale électrique de vitry.

A aubervilliers, une descente de police se conclut par la mort de trois terroristes.

 

24 septembre 1.958:

La police met la main sur un atelier de fabrication de bombes dans le 13ème arrondissement de Paris, on récupère 50 kilos d'explosifs.

Un cadavre dans un terrain vague à La Courneuve. Il a été torturé puis étranglé, sur sa main il est écrit "par ordre du FLN."

 

25 septembre 1.958:

 Rien.

 

26 septembre 1.958:

Dernier discours de De gaulle avant le référendum sur la 5éme république.

Les USA refusent de reconnaître le GPRA.

Bombe dans le central téléphonique de Chaville.

Sabotage de la voie ferrée Paris Bâle.

 

27 septembre 1.958:

Attentat à l'usine d'éthylène de la Courneuve.

Deux policiers tués, un blessés, un terroriste tué à Rouen.

Bombe dans le train paris Turin.

Une patrouille de gendarmes attaquée à Marseille.

Dans la nuit du 27 au 28, l'Atlas gros chalutier appartenant au trafiquant d'armes Puchert, chargé de 40 tonnes de TNT destinés à faire sauter le barrage, coule dans le port de Hambourg. Le SDECE est trés fier d'avoir réussi à couler le bateau sans faire sauter son chargement. La municipalité de Hambourg interdit son port à tous les navires français (d'après Voisin, Intox et coups fourrés, ISBN 978-2-84478-662-3)

 

28 septembre 1.958:

Référendum, 79,25 % de oui contre 20,75 % de non, essentiellement les communistes. La france a une nouvelle république, la cinquième. En algérie sur 3,8 millions d'électeurs, 3,3 de votants soit 87 % (le F.L.N. avait appelé au boycott) 3,25 de oui (96 %). Une commission de contrôle "libérale" ne soulève aucune objection aux opérations de vote. Les journaux (et les politiques) scrutent plus le taux d'abstention (par région, en particulier dans les villes) que la part des oui et des non.

Pourtant le ver était dans le fruit: Dans le volume qui collationne les archives du groupe de travail préparatoire au texte constitutionnel (consultable 30 ans après) il est dit à propos de l’article 72 qui n’existait pas dans le texte de 1946 (constitution précédente) «la différence importante a trait à l’adjonction de la formule: toute autre collectivité est crée par la loi»

On passe ainsi d’une énumération «fermée» des collectivités territoriales (dont faisait partie l’Algérie) à une énumération «ouverte», le législateur se voyant ainsi doté de la possibilité de créer d’autres types de collectivités territoriales que les communes, départements et territoires d’outre mer et donc éventuellement de rassembler autour d’une collectivité territoriale d’un type nouveau les départements algériens déjà dotés d’un statut particulier.

De plus si l’on en croit une déclaration consignée de Monsieur TEITGEN (partisan de larguer l’Algérie) devant le Comité Constitutionnel alors que ce dernier craignait que l’Algérie soit «condamnée» à demeurer vitam -æternam départements de la République, on lui a répondu (consigné) qu’il avait été inséré dans le texte la formule déjà citée ci-dessus «qui permettra de créer une collectivité territoriale adaptée au problème algérien».

Dans le même sens devant la commission constitutionnelle du Conseil d’Etat selon les mêmes archives, le commissaire du gouvernement Mr JANOT précise que «le problème algérien évoqué pouvait trouver sa solution dans la même formule citée». Il apparaît donc clairement que dès cette période on ait introduit dans la future constitution des éléments nouveaux en vue d’amorcer la séparation de l’Algérie et de la France, ce qui rendait très pertinente la question posée par les deux députés cités à propos de la rédaction de l’article 72.

En Afrique tous les pays (sauf la Guinée de Sekou Touré) rejoignent la grande Communauté que De gaulle avait voulu.

Une fois le résultat acquis, De gaulle marque de l'humeur que le référendum se soit fait sur le thème de l'algérie française et non sur la confiance en lui-même.

Le F.L.N. dit-on perdit cette bataille trois fois : parce que les algériens se sont inscrit en masse sur les listes électorales, parce qu'ils ont voté en masse, parce qu'ils ont voté oui en masse. La proportion de OUI par rapport aux inscrits ne fut inférieur à 60% que dans 9 arrondissements ( Azaza, Fort National, Akbou en Kabylie; Kerrata, Mila, M'sila, Barika, Corneille, Batna dans les Aurés).

De Gaulle reçoit Barakrok, médecin, ancien député à l'assemblée algérienne, ancien secrétaire d'état, l'écoute défendre "un Commonwealth à la française" et lui demande d'établir des liens avec le F.L.N, ce qu'il fait. Il utilise les bons offices d'un négociant en tissus (qui fera partie des "harkis" assassinés après l'indépendance) et lui-même objet d'un attentat FLN arrêtera les frais au bout de dix mois.

C'est à cette période, dit-on que Salah Bouakouir (un des rares polytechnicien français musulman - et le seul à travailler en algérie- haut fonctionnaire du gouvernement général, responsable des problèmes économiques) mène directement à Tunis une négociation avec le F.L.N. pour obtenir que, moyennant une rémunération payée par les sociétés pétrolières, l'écoulement du pétrole ne soit pas coupé. Cette rumeur a reçu recemment une confirmation, Delouvrier a declaré qu'il était à l'inititive de cela lors d'un entretien avec Daniel Lefeuvre (chère algérie, ISBN2-08-210501-6). De toute façon, le pipe est surtout dans le desert, et il est trés fortement protégé, il aurait été difficile au FLN de le saboter.

La métropole va respirer, le référendum ayant eu lieu, le F.L.N. va diminuer l'intensité de ses attentats en métropole.

 

29 septembre 1.958:

Rien.

 

30 septembre 1.958:

 Ce premier mois de l'attaque du F.L.N. en métropole se solde par 110 morts guère plus que les mois précédents, mais les morts ont changé de nature, il ne s'agit plus des règlements de compte entre FLN et MNA ou de liquidation de récalcitrants, il s'agit de soldats, gendarmes, policiers. Et passants. Sans compter les sabotages.