Janvier 1955 

 

 

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1 Janvier 1.955 :

A ce jour, les renforts envoyés en algérie s'élèvent à 10 escadrons de garde mobile, 18 bataillons, 2 groupes blindés, 2 groupes d'artillerie, 1 compagnie de génie, 2 hélicoptères.

 

2 Janvier 1.955 :

Rien.

 

3 Janvier 1.955 :

Rien.

 

4 Janvier 1.955 :

 Une Jeep de soldats tombe dans une embuscade, dans les Aurès, quatre morts.

 

5 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

6 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

  7 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

8 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

9 Janvier 1.955 :

 Mitterand propose un projet de réforme pour l'algérie, qui est basée sur une discrimination positive en faveur des musulmans. Accueil glacé de la representation nationale.

 

 10 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

11 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

12 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

 13 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

14 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

 15 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

 16 Janvier 1.955 :

 Rien.

 

 17 janvier 1955 :

 Le FLN s'implante en métropole :

Le MTLD a toujours fait la loi parmi les Algériens immigrés, mais la majorité de ceux-ci, cadres de l'appareil exclus, sont surtout préoccupés de subsister d'une manière ou d'une autre; la politique les intéresse médiocrement. Avec le FLN les choses changent radicalement. Ils vont devoir participer, de gré ou de force, à la conquête de l'indépendance. Au départ, les tenants du FLN qui mettent en place leur organisation s'intéressent particulièrement au paiement des cotisations des adhérents, entrant ainsi en concurrence violente avec les collecteurs du MTLD-MNA. Ils vont très vite étendre leur champ d'action en imposant toute la population nord-africaine. En effet il ne s'agit plus, comme avec le MNA d'une cotisation volontaire à un parti politique, mais d'un impôt révolutionnaire, dû par tout national et qu'on ne saurait refuser sans punition sanglante. Pour ce faire, il leur faudra engager un combat particulièrement sauvage où tous les coups, tous les procédés seront utilisés. Les militants du MTLD sont généralement fichés, connus de la police ou de la gendarmerie car le parti de Messali, officiellement déclaré, est pénétré par des informateurs.

 C'est ce parti qui va subir le premier choc policier après sa dissolution en novembre 1954. Souvent le militant FLN joue l'indicateur, le pro- français, pour informer les forces de l'ordre et de cette manière se débarrasser des concurrents. C'est ainsi que, sous une espèce de protection inconsciente de la police métropolitaine, médiocrement au fait des problèmes politiques nord- Africains, le Front va grandir.

Moins nombreux au départ, ses militants sont les plus durs, les plus implacables; dès janvier 1955, la guerre est sans merci entre les deux clans et les assassinats de Nord- Africains deviennent fréquents dans le Nord et la région parisienne, régions que privilégient les deux mouvements en raison de leur potentiel humain et surtout financier.

Les immigrés sont, la plupart du temps, regroupés dans des quartiers définis ou des bidonvilles de banlieue constituant des ghettos malsains, difficilement pénétrables. La police presque aveugle, débordée, perd rapidement le contrôle de ces casbahs et de ces médinas. Alors commence la guerre des cafés maures et des hôtels arabes constituant autant de lieux de réunions, de points forts de l'une ou l'autre faction. Les établissements sont mis à sac, attaqués avec des armes à feu, des armes blanches par des "éléments troubles" comme titre la presse de l'époque qui parle de "règlement de comptes entre Nord- Africains".

 La population métropolitaine ne voit pas de gros inconvénients à ce que les Arabes s'entre-tuent; elle souhaite cependant ne pas être trop dérangée.

 Apparemment, pendant de longs mois, les médias ne font pas de rapprochement avec les opérations qui se déroulent en Algérie. Pourtant les indices ne manquent pas, ni même les preuves flagrantes de l'existence en France d'une entreprise subversive, émanation du FLN, organe moteur de la rébellion en Algérie.

 (...)Ainsi, la plupart du temps, les hommes du Front sont d'ex- militants très engagés du parti de Messali. Ils vont fournir l'ossature du mouvement qui s'installe en métropole. Ils connaissent parfaitement les méthodes et les hommes du MNA qui ont été auparavant leurs camarades du combat politique. Cette connaissance et leur dynamisme leur permettront de les rallier soit par la dialectique, soit par tout autre moyen, ou de s'en débarrasser physiquement, ce qu'ils feront le cas échéant.

La fédération FLN de France se constitue dès le début de 1955 malgré les difficultés inhérentes à la constitution d'un mouvement clandestin. Dès avril 1955, plusieurs responsables dont Terbouche sont arrêtés; la fédération n'en disparaît pas pour autant, au contraire, elle renforce son état-major et augmente ses effectifs. Ses difficultés sont importantes dans un environnement en général hostile, au mieux indifférent.

 Se posent d'abord les problèmes de liaison avec l'extérieur, avec le commandement de la Révolution qui ne semble guère coordonné; il faut choisir entre Boudiaf au Caire, Abane Ramdane à Alger et des chefs de maquis prétendant correspondre directement avec leurs relations de métropole.

Les réactions policières sont loin d'être négligeables; l'action de la DST provoque de sérieux dégâts dans les rangs de l'état-major métropolitain du FLN. Celui-ci est sérieusement handicapé par les arrestations d'avril 1955 puis par celles d'août 1956. En février 1957, la presse annonce que "le FLN en France est décapité". Les actions policières s'en prennent surtout aux dirigeants dont les déplacements trop fréquents, l'absence de moyens d'existence contrôlables attirent l'attention mais, sur le terrain, l'organisation rebelle reste pour les forces de l'ordre une nébuleuse indéfinissable, mouvante, complexe, très difficile à pénétrer.

 En juin 1957, succédant à Mourad Terbouche et à Mohamed Lebjaoui, Amar Boudaoud devient responsable de la Fédération de France. Le FLN revendique déjà 20.000 adhérents en métropole; les collectes de fonds, cotisations spontanées ou non, amendes diverses rapportent mensuellement plus de 20 millions (anciens francs).

Le Front classe ses partisans en sympathisants, adhérents, militants; le nidham, l'organisation politico -administrative, est en place. L'apprentissage de la vie clandestine est maintenant codifié, les contacts profitables bien établis avec les Européens favorables ou complices. Trois wilayas partagent l'hexagone, la une région parisienne étendue à la Bretagne et la Normandie, la 2 centre qui comprend Marseille, Bordeaux, Lyon, la 3 nord et est (et belgique).

La wilaya, souvent la région, dispose de groupes armés (également baptisés groupes de choc ou fedayin).Ces éléments composés d'hommes sûrs sont destinés aux opérations contre le MNA, les forces de l'ordre, les hésitants ou ceux qui tardent ou refusent d'acquitter la cotisation. En dehors des bagarres souvent sanglantes entre les tendances politiques ou les querelles aux origines parfois mal définies qui agitent la population immigrée, ces exécuteurs des basses besognes alimentent la rubrique des faits divers dès la fin de 1954. La lutte pour le pouvoir, donc pour la prise en main de la masse nord-africaine, s'étend sur tout le territoire comme un feu de broussailles trop sèches.

 Le 17 janvier 1955, la presse signale de manière parfaitement banale la découverte d'un cadavre musulman abandonné à Joinville-le-Pont. Le lendemain, elle annonce que l'attaque d'un café maure a fait des blessés, boulevard Jean-Jaurès, à Paris. Des révélations analogues deviennent de plus en plus fréquentes elles précèdent celle d'un trafic d'armes organisé par des membres du personnel de la manufacture d'armes de Bayonne, 600 pistolets destinés à Oran sont saisis à Nice. Le 7 avril, à Saint-Denis, le corps d'un Algérien est trouvé dans un terrain vague; le cadavre est à demi calciné, la victime a été torturée, émasculée, aux trois quarts égorgée. Les bourreaux sont-ils du MNA ou du FLN? Le 1er mai est l'occasion de violentes manifestations de Nord- Africains à Lille et à Maubeuge; elles font 30 blessés parmi les policiers du service d'ordre. Le même jour, 1 500 membres du MNA attaquent à Vincennes une manifestation du PCF qu'ils accusent de trahison.

Entre le 5 et 8 mai, les journaux font état de mise à sac de plusieurs cafés ou hôtels arabes à Paris et à Toulon par des "éléments troubles". Il n'est pas fait allusion à la guerre qui s'étend; l'un des quotidiens parle assez timidement de "racket politique".

A Paris et dans plusieurs villes de l'Est, la police entreprend d'importantes opérations de contrôle dans les regroupements nord-africains. Le même jour, à Livry-Gargan, un Algérien est tué; attaqué pour la deuxième fois, il avait auparavant repoussé une trentaine d'agresseurs au fusil de chasse. Le 31 mai, un café maure de Saint-Denis est attaqué par une centaine d'Algériens après une première tentative la semaine précédente. Le 1er juillet, plusieurs membres de l'état-major FLN sont arrêtés à Paris, 6 millions de francs sont saisis.

En août, le commissariat du 18e arrondissement est pris à partie par plus d'un millier d'Algériens qui saccagent également une quarantaine de commerces voisins. L'intervention de renforts de police coûte 15 blessés aux agresseurs.

 

Raymond Muelle, 7 ans de guerre en france, (quand le FLN frappait en métropole) ISBN 2-914185-04-9

 

18 janvier 1955 :

 Au cours d'un engagement dans le djebel, Mourad Didouche est tué. C'est le premier des chefs historiques à disparaître.

 

19 janvier 1955 :

 rien.

 

 20 janvier 1955 :

 rien.

 

  21 janvier 1955 :

 rien

 

 22 janvier 1955 :

 rien.

 

 23 janvier 1955 :

 Soustelle, gaulliste, est nommé Gouverneur Général de l'algérie, il s'agit de donner aux gaullistes des gages de maintien de l'algérie dans la France, de façon à en obtenir la neutralité. Mendés France, comme tous les gouvernements de la quatriéme république était coincé entre les communistes à gauche et les gaullistes à l'extréme droite qui se liguaient systematiquement tout en étant en désaccord sur tout. Ca n'empéchera pas sa mise en minorité le 4 février. D'ailleurs quand Soustelle va demander l'accord de De gaulle, celui-ci lui répond des choses floues.

 

 24 janvier 1.955 :

 Embuscade dans les Aurès, un légionnaire tué, deux blessés.

 

 25 janvier 1955 :

 rien.

 

 26 janvier 1955 :

 Soustelle réclame l'augmentation des effectifs militaires.

 

 27 janvier 1955 :

 rien.

 

 28 janvier 1955 :

 Une ambulance tombe dans une embuscade, non loin de Biskra, 2 morts 3 blessés.

 

 29 janvier 1955 :

 rien.

 

 30 janvier 1955 :

 rien.

 

 31 janvier 1955 :

  Au début de 1955, comme les troubles se généralisaient sur l'ensemble du territoire algérien et que s'accroissait rapidement dans les prisons le nombre des personnes inculpées, ou condamnées pour activités subversives et terroristes, le comité international de la Croix-Rouge (CICR) offrit au gouvernement français ses services humanitaires en faveur de cette catégorie de détenus. Le 31 janvier 1955, M. Mendès France recevait William Michel, délégué du CICR à Paris, qui lui demanda l'autorisation de visiter les lieux de détention, de disposer d'une liste des détenus, et éventuellement de distribuer des secours.

À la suite de cet entretien, le gouvernement français accepta, le 2 février, la proposition du CICR. Refusant de fournir la liste des détenus, il autorisait la Croix-Rouge internationale à faire visiter les lieux de détention d'Algérie, où ses délégués pourraient s'entretenir, sans témoin, avec les détenus de leur choix. Cet entretien constitue le point crucial de la visite, car il permet de constater la pratique éventuelle de sévices.

La durée de la mission était fixée à un mois. Il était entendu que les rapports du CICR seraient communiqués au seul gouvernement français. Au début de 1956, le président Léopold Boissier du CICR est reçu par le président du conseil français Guy Mollet, qui le 6 avril accepte l'envoi d'une nouvelle mission. Cet accord fut renouvelé à l'occasion de chaque mission du CICR en Algérie.

Jusqu'au 1"' juillet 1962, dix missions dites de détention ont fait plus de 500 visites de lieux de détention.

Outre ces visites, le CICR a été amené à s'intéresser aux prisonniers français aux mains du FLN, aux réfugiés algériens en Tunisie et au Maroc, aux lieux de détention en métropole, aux populations regroupées en Algérie, au conflit de Bizerte à l'été 1961, et aux activistes internés, de novembre 1961 à juin 1962. En 1963, une mission spéciale a été organisée pour rechercher les personnes disparues. Son rapport a été diffusé en avril 2003 avec l'accord du gouvernement français. On le lira ICI. Il y aura une dernière mission de recherche en janvier 1964.